Dragon Head Vol.6 : Critiques

Alors qu'Ako et Nimura partent à la recherche de médicaments pour soigner Teru, atteint du tétanos, et d'essence pour l'hélicoptère, ils sont attaqués par un groupe d'hommes dénués de raison. La course poursuite forestière initiée dans le tome précédent continue donc dès le début de ce sixième volume.
Dans le même temps, Ako et Nimura rencontrent un homme ressemblant à un mort vivant. Celui-ci semble bien avoir été lobotomisé. Malgré la situation catastrophique, il garde un air serein, apaisé. On se demande bien ce qui a pu lui arriver, et qui l'a rendu ainsi. Mais aussi et surtout, on se questionne sur le rapport entre cet homme et Dragon Head, le titre du manga.

Minetaro Mochizuki entraîne son manga sur la voie de l'action à travers une course poursuite sans pitié se déroulant en forêt, puis, dans un second temps, en ville. Cela nous rappelle par ailleurs la confrontation entre les deux jeunes héros que sont Téru et Ako et les militaires. Cet air de déjà vu, avec les hommes qui perdent la raison et l'action que cela entraîne, aura de quoi rebuter le lecteur. Qui plus est, on tombe dans le gore et le malsain. C'est un fait logique pour un manga d'horreur après tout, mais c'est tellement décevant quand on sait que Minetaro Mochizuki a la capacité de nous effrayer autrement. En lisant ce sixième tome, on est donc très loin du terrifiant huis-clos psychologique du début de la série, et c'est bien dommage. Pour autant le volume présent n'est pas à jeter, loin de là. Dragon Head à beau décevoir, il n'en reste pas moins un très bon manga. Le mangaka continue le travail psychologique qu'il effectue sur ses personnages. Tout au long du volume, Ako se pose plusieurs questions, et son comportement évolue en conséquence. Nimura en fait de même. Et le sale type qu'il était devient un peu plus humain. Ce travail sur les personnages fait indéniablement la force du manga.

En introduisant le personnage de Kikuchi, Minetaro Mochizuki ajoute encore du mystère à son œuvre. On se pose plein de questions autour de ce personnage lobotomisé, qui semble rester impassible face à l'horreur de la situation. Ainsi, même si le manga n'est pas aussi immersif que lors des premiers tomes, l'auteur tient le lecteur en haleine. C'est bien de questionner le lecteur, mais le problème c'est que Minetaro Mochizuki le fait un peu trop souvent. Il laisse planer le voile sur plusieurs mystères, si bien qu'on se demande si on aura un jour toutes les réponses à nos questions. On l'espère en tout cas.

En conclusion, on a donc un tome qui nous déçoit un peu par rapport au reste de la série. Le trop plein d'action, l'aspect répétitif du manga et surtout la violence gratuite auront de quoi laisser de marbre le lecteur de la première heure. On est bien loin de la scène du tunnel du début de l'œuvre. Néanmoins, on est pris dans l'action du sixième tome, et il est difficile de décrocher. En plus de cela, l'auteur sous-poudre son récit de nombreuses interrogations, de quoi nous passionner. On attend tout de même des réponses dans les tomes à venir.

jojo81