Dragon Metropolis Vol.3 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 10 Février 2021

Chronique 2 :

C'est par une bataille destructrice que se clôt l'affaire des veines du dragon, un épisode dont Zhengyi a su profiter : Au terme de ces péripéties, il annonce l'ouverture de son cabinet d'enquête au sommet du restaurant Le Rosier, un choix qui n'est pas forcément du goût de You. Cette dernière se rappelle de son affection toute particulière envers l'établissement déserté de ses employés, tandis que Zhengyi va chercher tant bien que mal à booster son activité.

Après un deuxième tome bien dense consacré à l'arc des veines du dragon, il y a de quoi être surpris par la manière dont Barz Jr. traite son climax. La bataille menée par le héros n'occupe que quelques pages, et l'ensemble s'achève assez rapidement, sans réellement présenter les retombées. Tout est bien qui finit bien, pour Tuoba Han notamment, ce qui peut créer un certain sentiment mitigé chez le lecteur.

Et il faudra attendre la seconde moitié du tome pour découvrir un nouvel arc plus construit, mais au contenu particulièrement rythmé. Avant ça, l'auteur opère une satisfaisante transition en abordant moult points de son œuvre, avec en premier plan les personnages. La carrière de Zhengyi comme les sentiments de You sont au cœur de l'intrigue, aussi il est agréable de voir l'univers croqué par de petites tranches de vie et mémoires des personnages pour les explorer plus en profondeur, donnant parfois lieu à des instants de belle mélancolie en ce qui concerne l'attachante jeune tenancière du Rosier. Et à côté, ce sont aussi des progressions de l'histoire principale, liée à l'amnésie du héros, qui sont subtilement narrées. Le goût amer de la conclusion hâtive de l'arc précédent se fait alors oublier, tant ce que propose ici l'artiste est tout à fait saisissant.

Puis, c'est au tour d'une autre intrigue plus soutenue de démarrer, marquant le retour d'un personnage aperçu dans les touts débuts de Dragon Metropolis. Détective, Zhengyi se frotte à sa première enquête, bien que ce tome-ci narre un autre pan de cette nouvelle histoire, un récit d'évasion lié à une succession familiale sanglante d'un milieu de l'ombre. De bonnes idées donc, d'autant plus qu'elles font écho à un aspect étroitement lié au concept de la série, où cette Chine réinventée est aux mains des fortunes étrangères. En plus d'un récit remarquablement rythmé et qui présente d'intéressants enjeux, il y a de quoi avoir hâte de découvrir où Barz Jr. veut en venir.

Un troisième volume qui démarre par une sorte de déception, donc, mais qui sait rebondir pour nous intéresser grâce à ses transitions, ses petits développements de personnages, ses nouvelles pistes pour nourrir la grande intrigue de la série, et ce début de nouvel arc prometteur. A noter qu'il ne reste que deux tomes avant la fin de Dragon Metropolis, après lecture du présent opus. Cela paraît peu, mais on se demande comment l'artiste parviendra à boucler son œuvre, et si la fin proposée sera logique et voulue.


Chronique 1 :

Ca y est: Zhengyi a pu lever le voile sur l'inquiétant mystère des veines du Dragon et ainsi mettre fin aux manigances de Tuoba Han, le chef de la petite société Tuoba Ingénierie. Et en compagnie de Cao Xuanzi, la vice-ministre des fêtes qui l'a bien aidé pour le compte de sa majesté, il a même des preuves révélant que Han n'était qu'un pion manipulé par les chambres du commerce étrangères qui ont investi dans le projet, ces mêmes chambres cherchant désormais à cacher les faits ! Mais même si les preuves sont là, cela suffira-t-il ?

A vrai dire, après avoir été assez remarquable d'intensité dans le deuxième tome, cette assez longue et passionnante affaire s'achève un petit peu vite ici, néanmoins ses conséquences restent intéressantes pour la place que notre héros occupe désormais. En effet, après ça, son nom commence à être connu dans les rues, et c'est donc avec un certain optimisme qu'il décide d'ouvrir son agence à l'étage du bar du Rosier, le restaurant que You Jiuli s'apprête à rouvrir... Sauf que tout ne va pas se passer idéalement. En effet, Zhengyi n'a pas trop beaucoup prévenu You de ses intentions... Alors forcément, You n'est pas trop trop ravie, voyez-vous. D'autant que son resto n'a toujours pas de serveurs ni de cuisiniers à l'approche de son ouverture, qu'elle pensait initialement mettre en location la pièce à l'étage occupée par notre héros, et que Cao Xuanzi se tape également l'incruste en tant qu'"assistante" (grosso modo) de Zhengyi. Une situation légèrement tendue, en somme, et qui doit bientôt compter aussi sur Chang Jie, une fille féline envoyée spéciale du quotidien de Dragon Dynasty pour enquêter sur notre héros, et bien décidée à s'infiltrer en tant que serveuse au restaurant pour essayer de découvrir qui est réellement Zhengyi.

Après le deuxième arc plus long autour de Tuoba et des veines du Dragon, on a alors une première moitié de 3e tome composée de parties bien plus courtes auxquelles s'ajoute un hors-série, pour un résultat qui a tout d'une sorte de transition visant à reposer les choses, entre l'ouverture de l'agence de Zhengyi, celle du restaurant de You, et l'installation de l'intrigante journaliste Jie. Dans les faits, cette succession d'éléments est un brin rapide, mais est loin d'être inintéressante, pour plusieurs raisons, la principale étant bien sûr d'asseoir la place de notre héros dans la cité, où son nom comment à se répandre et où il est bien décidé à accomplir de nouvelles missions via son agence. Mais on appréciera surtout les petites développement autour de lui et de You. Cette dernière a beau être énervée au départ, elle ne songe aucunement à jeter Zhengyi, qui est un peu comme elle quand elle est arrivée à Dragon Dynasty: débarquée d'ailleurs, seule, sans points de repaire, et avec finalement en principal point d'attache le Rosier où tous deux, chacun à leur époque, ont été accueillis à bras ouverts. Et pour en remettre une couche sur cet état de fait, le chapitre hors-série s'avère vraiment plaisant puisqu'il révèle une part de l'enfance difficile de You, la manière dont elle s'est retrouvée au Rosier, tout ce que ce lieu représente pour elle, avec à la clé une efficace petit mise en valeur de son lien fort avec l'ancienne patronne Chai, qui continue à sa manière de veiller sur elle depuis l'Angleterre.

Il faut finalement attendre la deuxième moiti du volume pour qu'une nouvelle affaire arrive, signant les débuts d'un nouvel arc un peu plus long, dès lors que Zhengyi reçoit en guise de premier client... Alexander Cronusov Excalibur, qui n'est pas n'importe qui, chose que l'on ressent bien dès la découverte de son design patibulaire. Russe, président honoraire du groupe Excalibur et homme parmi les plus puissants du monde, il a investi dans plusieurs domaines dont les prothèses never-ending, et a montré au fil du temps des méthodes sont loin d'être belles pour mener son entreprise... voire sa famille également, au vu de ce qu'il a imposé à ses innombrables enfants pour savoir qui parmi eux prendra sa succession. Et si Alexander vient voir Zhengyi avec pour tâche de sauver sa fille Artemis d'un chaos qu'il a lui-même provoqué, il n'est pas sûr du tout que notre héros accepte si facilement la mission, tant le père et la fille n'ont rien de très amical et d'humain... Entre les méthodes d'Alexander, la manière dont Artemis n'hésite pas à sacrifier les plus faibles pour s'en sortir et s'élever, et le côté ultra-concurrentiel installé entre les enfants d'Alexander pour qu'ils s'entretuent par appât du gain et ambition, BARZ Jr. semble indirectement se faire encore plaisir dans le portrait critique de certaines dérives du capitalisme venu de l'étranger.

A tout ceci, il faut bien sûr ajouter les nouvelles trouvailles visuelles de l'auteur pour entremêler la Chine "traditionnelle" aux éléments steampunks, certains planches restant alors particulièrement emballantes voire impressionnantes. Egalement, l'artiste se plaît à proposer des questions-réponses avec ses lecteurs, avec à la clé quelques éléments intéressants, et d'autres questions beaucoup plus inintéressantes ou idiotes mais auxquelles l'auteur répond généralement avec humour.

En résulte un volume sympathique, sorte de transition après un "deuxième dossier" particulièrement bon. Malgré quelques gros raccourcis narratifs (peut-être pas aidés non plus par une traduction parfois bancale), BARZ Jr. repose plutôt bien les choses pour ensuite offrir de nouvelles perspectives, et ainsi sa série ne manque pas de toujours nous interpeller, en espérant que le niveau de qualité s'accentuera encore.
   

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction