Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 02 Novembre 2016
Après la bataille contre Majin Buu et la rencontre entre Gokû et Beerus, le dieu de la destruction, un ancien mal réapparaît. Sorbet, dirigeant de l’armée restante de feu Freezer, arrive sur Terre pour réunir les dragon ball et ainsi rendre la vie au terrible empereur de l’espace. De retour dans le monde des vivants, Freezer doit rattraper le fossé de puissance qui le sépare de Gokû pour mieux préparer sa revanche. Quelques mois plus tard, le tyran est plus puissant que jamais et décide d’attaquer la Terre…
Suivant sa politique d’éditer les différents anime comics de la série Dragon Ball Z, Glénat s’attaque de manière logique à l’adaptation du quinzième film, La Résurrection de ‘F’, sorti au cinéma en 2015 tant au Japon qu’en France. Séance de rattrapage pour certains, manière de revivre cette aventure épique pour d’autres, ce pavé démontre bien des forces, mais aussi quelques faiblesses…
Du côté de l’intrigue, l’histoire du retour de Freezer est telle que nous la connaissons dans le film, proposant alors un récit efficace, s’ancrant dans le renouveau de Dragon Ball tout en effectuant un retour aux sources par le retour de Freezer, mais aussi de bien des guerriers Z, clin d’œil assumé à l’ère ancienne de l’œuvre d’Akira Toriyama. Les retrouvailles avec le tyran, en terme de scénario, sont alors efficaces, seuls quelques bémols subsistent vers la fin du récit entre un twist justifiant naïvement le déclin de Gokû ou encore l’issue finale de l’histoire, loin de l’intensité de certains autres films Dragon Ball Z.
Mais l’anime comics est surtout le moyen de cristalliser certains plans et certaines séquences du long-métrage, de les redécouvrir et les contempler selon notre bon vouloir. Cela a bien des avantages lorsque les captures d’écran sont judicieusement effectuées et s’arrêtent sur des images qui rendent honneur à la qualité technique de la production. Mais en parallèle, certains choix sont bien maladroits et font ressortir des défauts que le spectateur n’a pas forcément vus au cours d’un visionnage sans arrêt. Entre des visuels flous, car agrandis, citons alors le célèbre plan de la naissance de Golden Freezer, et des captures qui mettent en avant le dessin approximatif de Toei Animation, certains pages refroidissent littéralement notre sang qui avait pourtant de quoi bouillir face à quelques séquences. Au-delà de l’habituel discours sur l’absence de l’ambiance musicale, on se rappelle encore une fois que rien ne vaut la version animée.
Notons que contrairement à ce que dit Akira Toriyama dans la postface de l’ouvrage, le film Dragon Ball Z : La Résurrection de ‘F’ est bien le seul segment de l’anime à avoir une trace papier par l’anime comics. En effet, le cycle Battle of Gods est aussi présents dans les débuts du manga Dragon Ball Super, dessiné par Toyotarô, tandis que le retour de Freezer est totalement éclipsé du manga. Si une adaptation du film existe, dessinée par ce même dessinateur, elle ne reprend que le début du long-métrage et fut seulement distribué sur un tirage limité, dans des conditions exceptionnelles…
Du côté de l’édition, Glénat livre un ouvrage de bonne facture, avec la qualité de papier habituelle aux anime comics. Si on regrette la mise en page très enfantine des pages annexes, rappelant les fameux Dorothée Magazine dans le ton employé, l’éditeur ne fait que reprendre la version originale. Saluons aussi la traduction efficace de Fédoua Lamodière, peut-être plus précise que le texte employé dans le doublage français du film dont il est question.
Si le film La Résurrection de ‘F’ a ravi les fans pour la plupart, l’anime comics sait aussi bien lui rendre honneur que relever ses défauts, certains auraient d’ailleurs pu être évités avec plus d’attention. Evidemment, on ne saurait que trop conseiller la version audiovisuelle d’origine du récit pour mieux l’apprécier, mais les fans apprécieront d’avoir une trace papier du quinzième film de la saga, ne serait-ce pour avoir la possibilité de lire l’arc du retour de Freezer, aussi la deuxième partie de l’anime Dragon Ball Super, qui fut écartée du manga de Toyotarô.