Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 14 Novembre 2022
Chronique 2 :
Suite à un affrontement intense, la tension entre Granola et nos héros, Goku et Vegeta, redescend grâce à l’intervention de Monite! Le Namek explique à son protégé que les Saiyans face à lui ne sont en rien responsables de la destruction de son peuple, et qu'au contraire il a été sauvé par l'un d'entre eux. A l'inverse les Heater qu'il prenait pour ses alliés sont en parti responsables du drame... C'est là qu'entre entre en scène Gas, devenu plus puissant que jamais...
La première chose qu'on découvre avec ce tome c'est sa magnifique couverture qui nous tease la présence de Bardack en son sein! En effet le père de Goku, s'il est longtemps simplement resté le héros d'un film sans autre développement, entre enfin dans le canon de la série avec ce tome! Mais le fan service ne fait pas tout!
Le volume s'ouvre sur le flash back racontant l'éradication du peuple des Céréaliens...et si au final on nous montre un Bardack hésitant et voulant protéger Granola et sa mère, il a malgré tout grandement contribué à la destruction de la planète et à la mort de son peuple... Ça parait un peu limite pour l’ériger en héros!
Ce retour en arrière nous montre également l'implication des Heater qui sont en fait en affaire avec Freezer puisque ces derniers revendent les planètes dont il prend possession... Maintenant que tout est clair, Granola sait enfin qui sont ses ennemis et comprend que les Saiyans ne le sont pas mais au contraire peuvent être des alliés puissants!
On a ensuite droit à un nouvel acte pathétique de paresse scénaristique, puisque Gas devient le nouvel être le plus fort de l'univers grâce à un vœu... Est ce que les auteurs ont seulement conscience qu'une telle facilité remet toute l'histoire de Dragon Ball en question? Il aurait suffit à nos héros de souhaiter être plus forts que leurs adversaires à chaque fois et il n'y aurait pas eu d'histoire! Et à quoi bon intégrer Broly dans le canon pour le déclasser avant même qu'il n'apparaisse dans le manga? Je ne parviens vraiment pas à comprendre comment un auteur aussi expérimenté et talentueux que Toriyama a pu valider ça!
Bref Gas entre en scène, plus puissant et plus grand (parce que visiblement on ne peut pas être petit et puissant...heureusement que Vegeta n'a pas fait le même vœu, on aurait eu un Vegeta de 1,90 mètres!)
L'affrontement est par contre vraiment prenant, là encore les auteurs nous proposent autre chose qu'un simple face à face à grands coups de boules d'énergies, Gas pouvant matérialiser des armes de toutes sortes, cela offre de nombreuses possibilités (le maillet géant façon Harley Quinn n'était peut être pas nécessaire). Autre grande surprise ici, qui augmente l’intérêt, c'est que l'adversaire de Gas ne sera ni Goku ni Vegeta mais bel et bien Granola, avec un geste surprenant de la part de Vegeta qui soigne son ancien adversaire au lieu de se soigner lui même...
Mais même si le combat est intense et prenant, il n'en reste pas moins que cette phase ne cesse de décevoir: les facilités sont poussives et pathétiques et viennent tout gâcher, les auteurs ne cessent de nous parler de la victoire de Bardack sur Gas il y a des années sans nous montrer l'affrontement, on nous présente un groupe de méchants (qui rappelle la troupe de Bojack) mais seul un d'entre eux est visiblement capable de se battre alors qu'on aurait aimé avoir un groupe d'ennemis contre un groupe de héros (ça aurait permis à Vegeta de briller par exemple autrement qu'en se transformant juste avant de prendre une branlée).
Bref, il n'y a pas grand chose qui va dans la narration de cet arc malgré de bonnes idées...de bonnes idées très mal exploitées...comme beaucoup depuis la naissance de "Super"!
Chronique 1 :
La bataille opposant Son Gokû et Vegeta à Granola gagne en intensité, jusqu'à l'intervention du namek Monite. Ce dernier finit par avouer à son protégé que les saiyans ne sont pas responsables de la mort de sa mère, au contraire, puisque c'est l'un d'entre eux, Bardack, qui les sauva autrefois. Surprise supplémentaire : Ce sauveur n'était autre que le père de Gokû...
Restant fidèle à lui-même, Dragon Ball Super jongle entre les jolies idées et les aberrations. L'arc du survivant Granola ne fait pas exception, mais demeurait une lecture divertissante pour peu qu'on sache prendre du recul avec ce projet mercantile qu'est DBS. Mais ce dix-huitième tome s'annonçait différent car il s'apprétait à mettre l'accent sur une figure qui passionne les fans : Le père de Son Gokû.
Créé en 1990 pour le premier TV Spécial de Dragon Ball Z, Bardack (ou Bardock, voire Badack) a fasciné les spectateurs comme Toriyama qui l'intégra dans une planche de l'arc Freezer. Puis, en 2014, le mangaka commença à réinterpréter le personnage à sa sauce, dans un premier temps dans un chapitre bonus du one-shot Jaco, puis en 2018 avec le film Dragon Ball Super Broly. On s'éloignait alors de la figure ambiguë d'origine pour laisser place à un saiyan plus humain qui se découvrait l'envie de sauver autrui, en l'occurence son fils. Avec ce nouveau tome de Super, Toriyama développe cette optique en faisant de Bardack le sauveur de Granola, permettant un flashback dévoilant le sort de cerealiens. Si l'idée de renoncer au prototype du personnage reste frustrante, force est de constater que cet autre père de Gokû, nuancé à sa manière, fait son effet.
Et c'est principalement le fort de ce volume, au point que Bardack brille d'une couverture ravissante où Toyotaro expose le cachet de sa patte. Pour le reste, l'arc du survivant Granola reste assez convenu, restant sur de basiques histoires de vengeance garnies de montées en puissance d'une facilité déconcertante. Au final, même le clan des heater ne parvient pas à créer un enthousiasme particulier : On apprécie évidemment l'écho au camp de Bojack dans le neuvième film Dragon Ball Z, ainsi que le charisme dont peut faire preuve Gas, mais rien de bien novateur finalement au sein de la série.
Comme souvent, on se réconforte là où on peut durant la lecture. Outre le flashback présentant Bardack, l'idée de développer une mafia agissant de concert avec Freezer pour les reventes de planètes donne de la crédibilité à l'univers, tandis que le duel opposant à Granola et Gas permet de faire briller le cerealien comme véritable héros de l'arc. C'est finalement peu, mais on s'en contente, sans passer un mauvais moment à la lecture. Mais force est de constater qu'une fois la carte Bardack jouée, l'intrigue n'a pas grand chose à proposer, là où n'importe quel combat du manga d'origine avait un symbolisme ou un quelque chose à présenter.
Le refrain de Dragon Ball Super reste donc inchangé. Pris comme un pur produit opportuniste, le titre reste divertissant avec son lot de bons petits moments, mais manque cruellement d'inventivité. On s'en contente pour le moment, mais la lassitude pourrait bien pointer le bout de son nez. A noter que le manga est parti en pause en Japon afin de mieux préparer la suite, ce dont Toyotaro et Toriyama ont certainement besoin.