Double Je Vol.5 - Actualité manga
Double Je Vol.5 - Manga

Double Je Vol.5 : Critiques

Inochi

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 20 Novembre 2015

Nobara a enfin la preuve de la culpabilité de Gotôda, mais l'aberration du système judiciaire la pousse dans ses derniers retranchements : alors que sa grand-mère a enfin compris qui elle est, elle décide de mener elle-même sa vengeance, et c'est armée qu'elle se rend chez Gotôda, prête à commettre l'irréparable... à moins que Yûwa ne s'en mêle...

L'heure du final de Double Je est arrivé avec un cinquième volume qui se lit aussi vite que les précédents et démarre dans la tension, tant on se demande si Nobara ou Yûwa seront capables de passer à l'acte... Armée, face au meurtrier impuni de sa soeur, Nobara sera-t-elle vraiment capable de laisser éclater sa haine ? Est-ce vraiment la bonne solution ? Sen sentira-t-elle mieux si elle tue Gotôda ? Aura-t-elle l'impression d'avoir vengé Kotori ? Kotori approuverait-elle ce qu'elle est sur le point de faire ? Toutes ces questions se bousculent dans la tête du lecteur, mais un peu moins sur le papier puisque Reiko Momochi préfère clairement jouer la carte du suspense, et non sans user de bonnes grosses ficelles jusqu'au bout, que ce soit dans le rôle de Yûwa, dans le plan réel de Nobara, ou dans le nouveau procès.

C'est jonché de facilités, et pourtant il y a toujours l'aspect franc et assez brut de la narration de Momochi, qui a le mérite de ne pas prendre de détour et d'être marquante même si elle s'enfonce dans certaines voies avec de gros sabots, tout cela pour aboutir sur un final plutôt classique, sans grosse surprise, mais plutôt prenant et se voulant porteur d'un certain espoir, notamment dans la décision du tribunal de laisser parler son émotion et son humanité.

Toutefois, en privilégiant l'aspect polar et la tension, Momochi néglige un peu trop le reste, et on reste sur notre faim quant à certaines pistes que l'on s'attendait à voir plus développées : le changement d'identité a tout compte fait un impact assez moindre dans la série alors que les débuts l'annonçaient comme l'élément-clé, les sentiments de culpabilité de Nobara ne sont traités qu'en surface pendant tout ce final alors qu'on pensait trouver quelque chose de plus fort et travaillé (notamment via la relation de l'héroïne avec sa mère Natsuko, cette dernière perdant trop en importance dans les derniers tomes), les personnages secondaires comme Himé ne bénéficient finalement d'aucun réel travail d'approfondissement... Il y a tout de même ces dernières pages, certes trop maigres, mais véhiculant un message assez pertinent et réaliste sur les sentiments qui ne quitteront jamais totalement les personnages après toutes ses épreuves. On ne peut pas effacer les drames et les erreurs, on ne peut que continuer à vivre avec.

Reiko Momochi avoue par ailleurs dans sa postface avoir conçu sa série un peu au feeling, n'ayant parfois aucune idée de développement avant que d'autres idées ne viennent s'ajouter. Et cela se ressent trop dans sa façon d'aborder ses différentes thématiques.

Au final, que retenir de Double Je ? Une série clairement loin d'être parfaite dans son développement, et où le style de Momochi est autant une force qu'une faiblesse, l'auteure ayant pour elle son style très franc et sans détour, mais ayant aussi tendance à manquer de subtilité et à user d'énormes ficelles. Impossible, cela dit, et malgré toutes les maladresses, de ne pas reconnaître à l'oeuvre un réel intérêt, ne serait-ce que parce qu'elle s'écarte amplement de la grande majorité des shôjô dont on nous abreuve en France (romances parfois très belles, parfois insipides ou putassières) alors que le genre est autrement plus diversifié au Japon.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs