Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 05 Avril 2022
Sa discussion avec la journaliste Mme Tachibana a semé le trouble en Niji: et si son professeur, M. Kiryû, était bel et bien son agresseur ? Pour Gaku, cela ne fait en réalité déjà plus de doutes... mais comment trouver des preuves ? Quand Niji finit par demander à son petit ami ce qu'il ferait s'il découvrir l'identité de son agresseur, la réponse du jeune garçon est, alors, plutôt inquiétante. L'adolescent semble effectivement prêt à tout pour venger celle qu'il aime, mais dans l'équation il y a un autre garçon qui ne peut laisser les choses se passer ainsi, par amour pour l'enseignant: Hiyori...
Alors, comment pourra donc se finir ce drame impliquant les quatre personnages principaux de l'oeuvre ? A vrai dire, pendant toute la première partie de cet ultime volume, on a peur que la réponse soit vraiment très peu convaincante, tant Kotomi Aoki semble y aller avec de gros sabots, entre le comportement assez extrême de Gaku, certaines petites facilités (Hiyori puis Niji qui déboulent pile au bon moment, qui plus est un peu de nulle part concernant Hiyori), et surtout les développements effectués sur Hiyori (encore lui). Personnage le moins bien développé (voire le moins développé) depuis plusieurs tomes, l'ami de Gaku mériterait presque des claques au départ, surtout dès lors qu'on a confirmation qu'il suspecte bel et bien Kiryû depuis quasiment le début. Ce qui ne l'a donc pas empêché de se rapprocher de lui, d'entamer l'étrange relation que l'on connaît avec lui, et d'en tomber amoureux. Glauque. Et même si l'on peut admettre que Hiyori soit guidé par un amour réel pour Kiryû au final, le fait est que ça fonctionne moyennement, dans la mesure où Kotomi Aoki n'a jamais, précédemment, réellement approfondi un minimum cette évolution amoureuse.
Bref, ce dernier tome part mal, voire très mal. mais heureusement, l'autrice parvient à limiter la casse par la suite, en finissant par aborder d'autres choses avec plus de réussite. Bon, il faudra quand même passer outre le sort final réservé à Kiryû, qui est une énigme, dans la mesure où il ne semble pas puni pour ce qu'il a fait. Mais à part ça, il y a des bonnes choses, en particulier à partir du moment où Aoki dévoile enfin les facettes les plus dures du passé de Kiryû. Non seulement, cela permet d'insister de plus belle sur les boucles infernales que peuvent provoquer les agressions sexuelles (le fait que les agressions peuvent aller dans les deux sens, que les enfants et garçons en sont aussi victimes, les terribles conséquences de loi loi du silence et de la culpabilisation des victimes). Mais surtout, il n'est pas question pour la mangaka de légitimer les actes du professeur, et en cela c'est vraiment Niji qui brille avec des paroles justes et fortes: vivre des horreurs ne sera jamais une excuse valable pour se comporter comme un monstre. C'est, d'ailleurs, la jeune fille qui, pendant toute la dernière ligne droite de l'oeuvre, reste la plus séduisante, en démontrant pas mal de force pour repartir de l'avant, pour se construire une vie heureuse malgré son traumatisme, en allant même jusqu'à prendre d'elle-même une initiative importante dans sa relation avec Gaku dans le dernier chapitre, initiative assez symbolique dans son désir de surpasser son angoisse et de vivre au mieux avec celui qu'elle aime.
Un peu à l'image de la série dans son ensemble, ce dernier tome de Don't Fake your Smile oscille donc entre de très bonnes choses et d'autres beaucoup moins convaincantes. L'oeuvre comporte un paquet de maladresses, mais esquisse également des idées suffisamment fortes autour de sa thématique principale, toujours aussi importante et d'actualité.
Notons, enfin, que ce dernier épais volume d'environ 220 pages s'achève sur un chapitre bonus de Lovely Love Lie, la précédente série de la mangaka, parue en France aux éditions Soleil. Un épilogue d'une vingtaine de pages n'ayant évidemment aucun intérêt si l'on n'a pas lu cette série, mais qui a de quoi plaire aux personnes la connaissant.
Alors, comment pourra donc se finir ce drame impliquant les quatre personnages principaux de l'oeuvre ? A vrai dire, pendant toute la première partie de cet ultime volume, on a peur que la réponse soit vraiment très peu convaincante, tant Kotomi Aoki semble y aller avec de gros sabots, entre le comportement assez extrême de Gaku, certaines petites facilités (Hiyori puis Niji qui déboulent pile au bon moment, qui plus est un peu de nulle part concernant Hiyori), et surtout les développements effectués sur Hiyori (encore lui). Personnage le moins bien développé (voire le moins développé) depuis plusieurs tomes, l'ami de Gaku mériterait presque des claques au départ, surtout dès lors qu'on a confirmation qu'il suspecte bel et bien Kiryû depuis quasiment le début. Ce qui ne l'a donc pas empêché de se rapprocher de lui, d'entamer l'étrange relation que l'on connaît avec lui, et d'en tomber amoureux. Glauque. Et même si l'on peut admettre que Hiyori soit guidé par un amour réel pour Kiryû au final, le fait est que ça fonctionne moyennement, dans la mesure où Kotomi Aoki n'a jamais, précédemment, réellement approfondi un minimum cette évolution amoureuse.
Bref, ce dernier tome part mal, voire très mal. mais heureusement, l'autrice parvient à limiter la casse par la suite, en finissant par aborder d'autres choses avec plus de réussite. Bon, il faudra quand même passer outre le sort final réservé à Kiryû, qui est une énigme, dans la mesure où il ne semble pas puni pour ce qu'il a fait. Mais à part ça, il y a des bonnes choses, en particulier à partir du moment où Aoki dévoile enfin les facettes les plus dures du passé de Kiryû. Non seulement, cela permet d'insister de plus belle sur les boucles infernales que peuvent provoquer les agressions sexuelles (le fait que les agressions peuvent aller dans les deux sens, que les enfants et garçons en sont aussi victimes, les terribles conséquences de loi loi du silence et de la culpabilisation des victimes). Mais surtout, il n'est pas question pour la mangaka de légitimer les actes du professeur, et en cela c'est vraiment Niji qui brille avec des paroles justes et fortes: vivre des horreurs ne sera jamais une excuse valable pour se comporter comme un monstre. C'est, d'ailleurs, la jeune fille qui, pendant toute la dernière ligne droite de l'oeuvre, reste la plus séduisante, en démontrant pas mal de force pour repartir de l'avant, pour se construire une vie heureuse malgré son traumatisme, en allant même jusqu'à prendre d'elle-même une initiative importante dans sa relation avec Gaku dans le dernier chapitre, initiative assez symbolique dans son désir de surpasser son angoisse et de vivre au mieux avec celui qu'elle aime.
Un peu à l'image de la série dans son ensemble, ce dernier tome de Don't Fake your Smile oscille donc entre de très bonnes choses et d'autres beaucoup moins convaincantes. L'oeuvre comporte un paquet de maladresses, mais esquisse également des idées suffisamment fortes autour de sa thématique principale, toujours aussi importante et d'actualité.
Notons, enfin, que ce dernier épais volume d'environ 220 pages s'achève sur un chapitre bonus de Lovely Love Lie, la précédente série de la mangaka, parue en France aux éditions Soleil. Un épilogue d'une vingtaine de pages n'ayant évidemment aucun intérêt si l'on n'a pas lu cette série, mais qui a de quoi plaire aux personnes la connaissant.