Doku Hime - La princesse Poison Vol.1 : Critiques

Lycoris est une princesse poison, et comme toute princesse poison, son contact suffit à tuer (que ce soit par un baiser ou quand la princesse poison pleure ou quand il s’agit d’actes sexuels). Le rôle de ses princesses poison est de tuer des personnes de haut placées. Le grand jour est enfin arrivé pour notre héroïne, qui est envoyée au Royaume de Clandol, où elle a pour mission de tuer le souverain. Mais sa mission risque de ne pas se passer comme elle l’espérait à cause des trois fils du souverain.

Il va sans dire que l’histoire de Doku Hime sort des sentiers battus, comme si l’auteure cherchait à revisiter les contes d’autrefois. Vous voyez les contes avant que Walt Disney insuffle une image des contes tout beau, tout frais, « le bien finit toujours par vaincre ». Des contes super-rosés qui sont lassants et illusoires. Ici, on revient aux sources, aux vraies origines des contes crus et noirs où tout est loin d’être rose.

Pour ce qui est du personnage de Lycoris, elle nous paraît simple et déterminée, elle ne va pas par quatre chemins, elle ne se complique pas la vie, elle sait ce qu’elle doit faire. Une héroïne qui prend son courage à deux mains pour parvenir à ses fins. Elle n’est pas dénuée de sentiments, elle sait être sensible quand il le faut, mais elle sait aussi faire preuve de détermination, et ne pas se morfondre sur son sort. Un personnage attachant donc, dont on a envie de soutenir.

L’auteure, Mitsukazu Mihara, ne nous épargne donc rien ; elle n’hésite pas à montrer une façade cruelle dans le monde qu’elle instaure. Une cruauté qui sera parfois amenée de manière ironique quand on voit une héroïne qui accepte pleinement son sort, mais qui ne désespère pas non plus d’avoir une lueur d’espoir dans sa tragique destinée. Ou quand parfois certains personnages font preuve d’amour et de tendresse inconditionnelle, comme s’ils se rattachaient au peu qu’ils avaient. L’auteure nous instaure un monde noir, mais pas totalement dénué de blancheur non plus. Cette approche de l’auteure donne une ambiance unique à la série, certains aimeront, d’autres non.

Du côté du dessin, il faut souligner un dessin particulier, surtout au niveau du design des personnages, qui fait un peu brouillon. Avec un remplissage des cases tantôt rempli, tantôt vide, ce qui donne un résultat un peu étrange. Un découpage des cases qui rend la continuité du récit un peu confuse. Il faut aussi déplorer des personnages qui se ressemblent parfois un peu trop, ce qui est surtout le cas pour les trois fils du Royaume de Clandol. On ne peut les différencier que par leurs vêtements, leurs caractères ou leurs tailles.

Pour ce qui est de l’édition, on pourra apprécier les quelques bonus donnés, tels que le signet à l’effigie de notre héroïne, les pages couleurs en début de tomes et les pages de présentation des personnages en couleur. La couverture donne l’impression d’avoir un vieux livre de conte entre nos mains, ce qui correspond tout à fait bien au genre de la série. Par contre, le papier jauni rend les couleurs de mauvais goût surtout pour ce qui est des rares pages couleur que compte ce volume. Et les pages jaunies ne nous donnent pas fort envie d’ouvrir le tome pour commencer la lecture. La traduction est plutôt correcte, même si pas fort fouillée, et un lettrage franchement moyen. Mais malgré une édition mitigée, on pourra se consoler d’un prix vraiment abordable, surtout pour un tel format.

En conclusion, ce premier volume de Doku Hime nous ravit par une histoire peu banale et une ambiance toute particulière, et une héroïne forte et attachante. Malgré une édition mitigée, en nous proposant le bon (signet, pages couleurs, prix …) comme le mauvais (pages jaunies, lettrage et traduction moyens …), et un dessin qui pourrait rebuter certains. L’histoire a donc franchement un bon potentiel et est quand même bien amenée.