Divci Valka Vol.12 - Actualité manga
Divci Valka Vol.12 - Manga

Divci Valka Vol.12 : Critiques

Divči valka

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 04 Janvier 2021

Les armées hussites sont sorties victorieuses de leur bataille contre les chevaliers teutoniques, et regagnent la cité de Prague avec de grands espoirs en ce mois d'octobre 1433, ce conflit qui a tourné en leur faveur risquant de jouer un rôle important dans les négociations de paix. Et c'est le moment choisi pour le destin pour que Sarka, de retour en ville avec les autres, retrouve enfin avec passion Johann, dont elle a été séparée bien trop longtemps. L'homme qu'elle aime l'assure: leur fille Klara est en sûreté en Hongrie. Et notre héroïne n'exclut alors pas la possibilité d'enfin pouvoir la rejoindre, accompagnée de son amie Eliza. Le bonheur semble enfin à portée de main... si tant est que la guerre s'arrête enfin bel et bien. Car les discussions lors du Concile de Bâle n'ayant rien donné, les négociations sont vouées à se poursuivre à Prague-même et ne risquent pas de satisfaire tout le monde, les Catholiques et leurs alliés n'acceptant qu'en partie les demandes hussites, si bien que certains se sentent floués voire humiliés. Ainsi, si le père Prokop et les modérés acceptent ce qui est proposé, il en est tout autre pour les plus radicaux des Hussites, déterminés à continuer de se battre jusqu'au bout s'il le faut. A l'aube de la fin des guerres hussites, Sarka va devoir faire des choix, tiraillée entre ses anciens partenaires et ses nouveaux amis comme Eliza...

Nous y voici enfin: après quelques aléas de parution, Divci Valka tire sa révérence avec un douzième volume qui a la lourde tâche d'achever avec richesse et clarté non seulement le récit historique dans ses grandes lignes, mais aussi les parts plus personnelles, essentiellement autour de Sarka. Et dans l'ensemble, Kouichi Ohnishi s'en tire très honnêtement.

En premier lieu grâce à un un abord des éléments historiques qui se veut toujours assez pointu. Quand bien même l'auteur, comme souvent dans l'oeuvre, garde une narration parfois maladroite (surtout pour certains éléments très vite passés en revue, dont le rôle de différents personnages historiques), il parvient efficacement à faire ressortir l'essentiel avec limpidité, en nous présentant de façon concise les dernières différentes étapes du conflit: les stratégies catholiques en refusant une part des demandes hussites, les raisons de la division hussite entre les modérés et les radicaux qui décident de poursuivre la guerre, les demandes du "compactata de Prague", la naissance de la ligue pour la paix où les nobles ultraquistes et les Catholiques de Bohême visent à mettre fin aux guerres hussites... jusqu'à l'ultime bataille des plaines de Lipany où, une nouvelle fois, le mangaka ne fait pas semblant dans la mise en scène de massacres brefs mais très violents. Nombre de visages, souvent côtoyés pendant plusieurs tomes, tomberont dans le feu de l'action et sans pitié. Et même si on aurait éventuellement apprécié une petite pointe d'émotion plus prononcée tant certains personnages disparaissent presque dans l'indifférence, l'essentiel est là et nous amène jusqu'à une ultime question: quel est la place de Sarka dans tout ça ?

Même si, là aussi, l'auteur est parfois un brin rapide, la place accordée à Sarka ici reste assurément une réussite, dans la mesure où Ohnishi conclut plutôt bien son parcours, en ne manquant pas de faire écho à tout ce qu'elle a traversé. Son désir de voir cette trop longue guerre cesser enfin, ses possibilités de peut-être enfin vivre heureuse avec Johann, Klara ou même Eliza, son tiraillement entre les camps, son impossibilité de laisser si facilement tomber les anges et toutes les personnes avec qui elle a vécu tant de choses au fil du conflit... Ses décisions apparaissent logiques dans le fond, tandis que la toute fin s'avère assez maligne avec une scène faisant directement écho au viol qu'elle-même avait atrocement subi au tout début de l'oeuvre, ce drame qui avait marqué le début de tout pour elle.

On regrettera éventuellement un nombre de coquilles un peu plus élevé dans les textes (pas dans les éléments historiques, mais plutôt des fautes d'orthographe, des lettres inversées...), tandis que l'on appréciera que l'auteur nous offre jusqu'au bout ses pages bonus toujours aussi intéressantes dans les approfondissements historiques. Et dans tous les cas, on a malgré tout une conclusion tout à fait satisfaisante, pour une série historique qui, malgré ses maladresses parfois, a vu son mangaka aborder avec efficacité un pan de l'Histoire de l'Europe particulièrement méconnu chez nous.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.75 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs