Dimension W Vol.1 - Actualité manga
Dimension W Vol.1 - Manga

Dimension W Vol.1 : Critiques

Dimension W

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 03 Mars 2014

Critique 1


Nous sommes en 2072. Depuis l’apparition des « coils », sortes de bobines électromagnétiques, l’humanité ne souffre plus du moindre problème d’approvisionnement en énergie. Cependant, tout n’est pas rose pour autant. Les coils illégaux se multiplient et beaucoup de monde cherche à mettre la main dessus. Beaucoup de monde, à commencer par Kyoma, un « récupérateur », chargé donc de traquer et de rassembler ces coils. C’est justement ce qu’il cherchait à faire lorsqu’il va tomber un peu par hasard sur Mira, une jeune fille en apparence fragile mais qui se révèle être redoutable... Qui est-elle vraiment ? Et de quels lourds secrets entourent son passé ?

Auteur déjà connu par chez nous, notamment via Le roi des ronces, Yuji Iwahara nous revient cette fois-ci chez Ki-oon avec sa dernière série en date : Dimension W. Comme il nous y a habitué par le passé, l’auteur va, à travers ce premier opus, nous présenter avant tout un divertissement de grande qualité. On reste en effet dans quelque chose d’assez convenu au niveau de l’intrigue mise en place et du monde qui est créé. Cela dit, quelques éléments plus originaux sont également là et des pistes sont ouvertes pour donner au scénario une ampleur décuplée par la suite. Reste à voir si Iwahara sera en mesure de les exploiter au mieux. Mais quoi qu’il en soit, ce premier tome se lit sans la moindre peine tant l’ensemble se veut dynamique et ne souffre d’aucune longueur. On prend plaisir à la lecture, on s’amuse et se plonge petit à petit dans l’univers dépeint avec beaucoup d’efficacité. Bref, l’auteur reste jusqu’ici dans un domaine qu’il connait bien mais qu’il gère désormais à la perfection et rien que cela fait de ce premier volume une véritable réussite.

L’une des forces de ce premier opus sera aussi à chercher du côté des personnages qui nous sont présentés. En commençant par Mira, on découvre une héroïne assez naïve sur les bords, à l’instar de ce à quoi l’auteur nous a habitué par le passé. On pourra toujours le lui reprocher pour peu que l’on n’apprécie pas trop le genre. Ceci étant, il y a malgré tout un mieux par rapport aux précédentes demoiselles qu’il a mis en scène et, surtout, le côté un peu « simplet » de Mira peut ici facilement se justifier de part son statut... particulier. A ses côtés, on retrouve Kyoma, un gars assez solitaire au mauvais caractère mais pas si méchant quand on creuse un peu. Il est également assez réfractaire aux nouvelles technologies. Là encore, l’auteur ne va pas réinviter la roue en nous proposant quelque chose d’assez classique mais il le fait avec une énorme maitrise et en fait très rapidement quelqu’un d’attachant, d’amusant, et d’intéressant à suivre. Autour d’eux, pas mal d’autres figures vont graviter et jouent dans différents registres tout en ayant pour point commun d’éveiller notre curiosité. Bref, en présentant un panel de personnages déjà bien complet, en initiant des liens relativement complexes entre eux et en conservant certains mystères, Yuji Iwahara pose les bases d’interactions qui s’annoncent d’ores et déjà assez palpitantes, ce qui va en fait de paire avec l’intrigue mise en place. Globalement, la mécanique est donc d'ores et déjà huilée juste comme il le faut et l'auteur jongle avec tout ça avec une grande facilité, emmenant à chaque instant le lecteur avec lui.

Et du côté des dessins, Iwahara est clairement au sommet de son art. Comme d’habitude avec lui, il y aura très peu de trames et l’encrage, précis et soigné, se révèle être un plaisir de tous les instants pour les yeux. Ses planches sont claires, toujours très dynamiques, nerveuses, et sa mise en scène est limpide. Il faudra sans doute attendre de l’action encore un peu plus survoltée pour pouvoir réellement juger de son travail sur Dimension W mais, jusqu’ici, c’est artistiquement assez impeccable. C’est d’autant plus vrai que son chara-design, même s’il ne sort pas vraiment des sentiers battus, est lui aussi très réussi et que le monde dans lequel il fait évoluer ses protagonistes se veut à la fois sobre et bien détaillé. Pas grand-chose à redire donc. Et pour parfaire la chose, notons que l’édition de Ki-oon est d’excellente facture. La couverture est des plus soignées avec son vernis sélectif et on a droit à des pages couleurs aussi bien en début qu’en milieu de tome.

Ce premier opus de Dimension W confirme donc facilement que Yuji Iwahara est un auteur toujours aussi talentueux. Avec son style particulier qu’il maitrise désormais de maitresse manière, il nous plonge au cœur d’une histoire qui, tout en restant sur des bases classiques, se montre malgré tout innovante. Et l'ensemble est porté par des personnages d’ores et déjà adoptés. Ca démarre très fort !


Critique 2


Ki-oon continue d’étendre son catalogue avec des titres prometteurs, explorant sans cesse de nouvelles voies, et cette fois nous allons explorer la SF avec le nouveau titre de Yuji Iwakara, déjà connu en France notamment pour le Roi des ronces !

Nous sommes dans un futur pas si éloigné que ça, en 2072, et les humains ont domestiqué une nouvelle forme d’énergie qu’ils puisent dans une dimension découverte il y a peu, la dimension W. Cette énergie quasiment inépuisable alimente les Coils, petits disques d’énergie électromagnétique procurant d’incroyables capacités, mais à l’usage limité et contrôlé. Dans ce monde futuriste vit Kyoma, marginal refusant toute avancée technologique et vivant encore dans le passé, se servant de vieux véhicules, d’armes blanches et n’utilisant certainement pas les coils. Notre héros d’un autre temps est un récupérateur, un nouveau genre de chasseur de primes traquant les coils illégaux.
Au cours d’une de ses missions il va tomber sur une jeune fille en difficulté dont il ne se préoccupe pas. Mais la jeune fille n’est pas ce qu’elle semble être, il apparaît que c’est un robot…si dans ce futur on en trouve régulièrement, comment un robot pourrait il ressentir des émotions ? Mira, puisque c’est son nom, nous réserve bien des surprises.

Très rapidement on plonge dans une ambiance connue mais qu’on apprécie, un futur pas trop éloigné avec de nouvelles technologies mais avec des repères rassurants malgré tout, où l’ancien monde n’a pas encore totalement disparu, à l’image de Kyoma. Très rapidement on pense à Cowboy Bebop, pour l’ambiance mais également pour l’attitude de ce personnage rappelant celle de Spike, exemple de cool attitude.
L’auteur nous entraîne sur un thème déjà connu, le rapport de l’homme avec la machine, et déjà on devine un fort potentiel avec toutes les questions qui apparaissent dès ce premier tome. Mais là où l’auteur fait fort c’est qu’il ne nous laisse pas uniquement avec ces questions, il nous expose déjà de nombreux faits et rapidement nous avons droit à des révélations concernant Mira, ainsi le lecteur est happé d’entrée de jeu et sa curiosité est immédiatement titillé. Mais c’est fait de façon intelligente : l’auteur ne nous laisse pas uniquement dans l’interrogation afin de ne pas dégoûter certains lecteurs impatients, mais les infos qu’ils nous donnent sont suffisamment distillées pour que malgré tout on ait envie de continuer à explorer cet univers.

On devine déjà que le titre va en grande partie reposer sur les épaules de ses personnages principaux et sur leur relation qui sera forcément ambiguë. D’un coté nous avons donc Kyoma, cool et classe, à la fois charismatique et intrigant en vivant dans le passé (cela cache certainement quelque chose…on s’attend à un retour sur son passé avec une approche psychologique), mais à bien y réfléchir cet aspect rétro le place aussi du coté des ringards. Un personnage intéressant donc qui mérite d’être creusé. De l’autre coté nous avons Mira, jolie jeune fille naïve qui s’avère être un robot. Bien qu’elle est pleinement conscience de sa condition, elle éprouve des émotions, ce qui va forcément venir compliquer les choses. Et pourtant elle ne peut cacher le fait qu’il s’agisse d’un robot, elle possède une queue métallique (mais pourquoi ?), ce qui s’apparente à des antennes, et possède une force surhumaine… et pourtant elle se révèle très vite attachante et on ressent chez elle un besoin d’être protégée (le paradoxe étant qu’elle est plus puissante que son protecteur). Là encore un personnage intéressant qui ne demande qu’à être exploité convenablement.
Mais si à n’en pas douter ils seront les personnages centraux, l’auteur en intègre rapidement un autre qu’on a encore du mal à situer : Loser, un voleur sur-médiatisé qui annonce ses larcins mais qui n’a jamais rien réussi à voler. Autant dans le design que par son coté à la fois charismatique et pathétique, il rappelle les personnages d’un titre récent : Tiger et Bunny.
Une belle galerie de personnages qu’on est curieux de voir évoluer.

Proposant un univers déjà riche et intrigant, on a clairement envie d’en savoir plus. L’auteur part de bases scientifiques et de figures connus qui parlent à tout le monde (ou devrait parler à tout le monde). Il ouvre son récit en évoquant Nikola Tesla, décidément très à la monde dans les récits de science fiction depuis quelques années (Le prestige pour le cinéma, Sanctuary pour la télé, City Hall pour les mangas…et j’en passe).
Quant à cet étrange dimension W, elle renvoie directement à nos trois dimensions connues, baptisées de manière très sexy les dimensions X, Y et Z. On part donc à partir de bases concrètes pour donner davantage corps à ce récit, lui apporter plus de crédibilité, et ça fonctionne à merveille !

Un premier tome intrigant, dynamique, présentant un univers déjà passionnant et proposant déjà des intrigues multiples pour mieux attiser la curiosité du lecteur qui n’aura aucun mal à s’embarquer dans l’aventure, Dimension W s’annonce d’ors et déjà comme un titre nous réservant de belles surprises.

Du coté du graphisme, on reconnaît sans peine le travail de l’auteur, le trait est fin et soigné. La mise en page est dynamique et intelligente, et surtout elle est claire, l’action est lisible ce qui ne paraît pas si évident quand on regarde le travail de certains de ses confrères.

L’édition de Ki-oon est comme habituellement soignée, proposant de belles pages couleurs, avec le petit plus « pif gadget », une couverture recouverte d’un vernis phosphorescent, qui brille dans le noir…bon sans commentaire. Au moins ça attire l’œil si vous faites vos achats la nuit dans une librairie sans électricité !

Une série à suivre !


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

17 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Shaedhen
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs