Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 15 Février 2017
Wabiko a imposé un jeu des dilemmes à Yuzuki, et cette dernière ne peut s’écarter du chemin tracé par les bords de route, sans quoi elle perdrait la partie. Mais en voyant son amie Tomoe inconsciente au milieu de la chaussée, la jeune fille est tentée de transgresser les règles… Mais une fois cette partie achevée, le trio va devoir rejoindre le Donneur et se confronter à un ultime jeu qui leur permettra de découvrir toute la vérité.
C’est avec ce huitième tome que Dilemma touche à sa fin. Et au vu du manque de liens entre les grands mystères de l’histoire et le fait que ceux-ci restaient nombreux, il y avait de quoi redouter cette fin et craindre que la conclusion n’apporte pas les réponses attendues…
Et pourtant… Dilemma s’achève dignement. La fin de la partie de Yuzuki est alors appréciable, mais anodine par rapport à ce qui va forger la grande partie de ce volet finale qui jongle entre les flashbacks et un dernier jeu aux nombreux rebondissements. Les auteurs Hajime et Tatsuya Tôji nous offrent une grande maitrise de leurs ambitions par ce combat final, ces derniers ont toujours cherché à créer des jeux intelligents aux rebondissements multiples et qui avaient du sens par rapport aux personnages et à la thématique du dilemme, ce dernier acte parvient à manipuler tous ces éléments pour aboutir à une conclusion habilement menée et qui laisse que peu de questions en suspens, questions qui ne sont d’ailleurs clairement pas liées aux enjeux de la série, mais bien à la curiosité des lecteurs, par exemple l’origine des gadgets et si, oui ou non, des divinités des temps passés se cachent derrière cette dimension surnaturelle.
Clairement, tous les éléments de ce tome fonctionnent : le duel ultime propose des rebondissements qu’on ne voit pas venir et qui sont rendus légitimes par l’intrigue tandis que tout le scénario prend un sens, y compris la double personnalité de Wabiko, élément que le récit n’avait que peu développé jusque-là. Tout n’est pas sans défaut bien sûr, on regrettera peut-être le mobile du Donneur, mais finalement, celui-ci contribue à apporter un sens au jeu des dilemmes imposés à Yuzuru dès le premier tome. Et en reliant tous les éléments entre eux, le scénario est complet, crédible, et la série s’achève de manière ferme, prouvant que les auteurs ont pu aller au bout de leurs développements sans avoir à nous offrir de fin précipitée. Et sachant qu’une fin maitrisée et réussie n’est pas forcément chose courante dans le manga, voilà un bien beau cadeau que Hajime et Tatsuya Tôji nous font.
Alors, c’est bien sur un final des plus convaincants qui conclue la série. Celle-ci a connu quelques coups de mous, des passages moins inspirés qui donnaient l’impression, parfois, de ne pas aller au bout des choses, des moments décevants sachant que les débuts de l’œuvre se sont montrés excellents et inventifs, prenant à total contre-pied le genre du survival. Néanmoins, ces baisses de régime sont pardonnées puisque la série a une fin de très bonne facture, preuve que la série s’est déroulée comme le voulaient les auteurs, et qu’elle développe son message jusqu’au bout. C’est même avec un petit regret qu’on quitte Yuzuru, Tasuku et Yuzuki, mais c’est avec un grand plaisir qu’on relira l’œuvre d’une traite.