Désastreuse histoire des jumeaux Stevenson (la) - Actualité manga
Désastreuse histoire des jumeaux Stevenson (la) - Manga

Désastreuse histoire des jumeaux Stevenson (la) : Critiques

Boku no Gemini

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 13 Octobre 2022

Les éditions Delcourt/Tonkam continuent d'enrichir leur souvent intéressante collection Moonlight, en accueillant cette semaine le manga La Désastreuse Histoire des Jumeaux Stevenson. De son nom original Boku no Gemini (littéralement "Mes Jumeaux"), ce one-shot d'environ 190 pages a vu ses 14 chapitres être initialement prépubliés au Japon à rythme lent, entre 2018 et 2021, dans les pages du magazine Asuka, l'un des magazines shôjo emblématiques des éditions Kadokawa, dont proviennent aussi des séries comme X de Clamp, Shinobi Quartet ou encore Le fabuleux destin de Taro Yamada pour n'en citer que quelques-unes. Ce récit est signé Yuu Morikawa, mangaka discret(e) dont c'est la première publication française, et qui poursuit sa carrière dans son pays d'origine depuis 2014.

Ce récit nous immisce auprès d'une jeune étudiant en internat du nom de John Atterson. Avec son petit gabarit, ses cheveux roux bouclés, ses taches de rousseur et ses grosses lunettes, il est plutôt du genre banal, mais a pourtant une fierté pour lui: il est le meilleur ami de Jekyll et de Hyde, les jumeaux Stevenson, qui font partie des stars de l'école avec leurs traits gracieux et fins. Même quand Jekyll, avec son air sûr de lui et calme, et Hyde, avec son sourire permanent et son expressivité, se font passer l'un pour l'autre, John peut se targuer d'être le seul à voir clair dans leur petit jeu et à les reconnaître systématiquement. Mais un jour, la quotidien de ces trois garçons inséparables bascule lorsque Jekyll est emporté dans un accident et meurt, en laissant son frère seul. Et depuis, John est pris de doute: il lui arrive souvent de voir Jekyll en Hyde...

Faisant volontiers dans quelques clins d'oeil très évidents dans les noms de ses personnages faisant référence au roman L'Étrange Cas du Docteur Jekyll et de M. Hyde de Robert Louis Stevenson, Yuu Morikawa développe ici une petite histoire de faux-semblants où, une fois arrivée dès les premières pages la mort de Jekyll, les choses vont souvent alterner entre chapitres dans le présent et chapitres dans le passé.
Côté présent, tandis que John a des doutes sur l'identité du jumeau encore en vie, il va surtout se retrouver à enquêter en compagnie de celui-ci sur un secret que semblait cacher le défunt à tout le monde, y compris à son propre frère.
Et côté passé, les différents petits flashbacks vont, peu à peu, permettre d'éclairer la nature plus profonde de la relation entre les personnages: ce que les jumeaux représentent pour John qui ne parvenait pas à trouver sa place avant de les rencontrer, les quelques conflits passés des deux frères qui ont conditionné leur façon de se faire passer l'un pour l'autre.
Il sera alors question, notamment, de confiance en soi, de complexe d'infériorité en se comparant aux autres, mais aussi d'amitié forte et, bien sûr, de deuil difficile. Et même si la construction narrative tend parfois à casser le rythme (d'autant plus que la plupart des chapitres sont plutôt courts), l'ensemble parvient à toucher facilement, d'autant plus que Morikawa livre une copie visuelle très soignée avec des designs fins et élégant et des décors assez minutieux, et offre un portrait assez convaincant des rapports uniques que peuvent avoir entre eux des jumeaux.

Sans être forcément un inoubliable de la collection Moonlight, ce récit accomplit alors honnêtement son rôle, en proposant une petite intrigue assez poignante et soignée. Et en prime, comme souvent pour cette collection, on a droit à une édition française satisfaisante et attirant facilement l'oeil: la traduction d'Essia Mokdad est assez claire, le lettrage d'Adèle Houssin est suffisamment soigné, le papier allie souplesse et opacité tout en permettant une qualité d'impression satisfaisante, les pages en couleurs au début et à la fin du livre sont un joli petit plus, et la jaquette bénéficie d'un très joli rendu en plus de rester proche de l'originale japonaise.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs