Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 27 Novembre 2008
C'est avec un à priori certain que j'ai abordé ce volume deux de Delivery, après un premier tome en demi-teinte. On retrouve tout d'abord le même côté positif que dans le premier : le dessin très agréable de la dame et une mise en page très claire. Le gros point noir du tome précédent était le fait que le sujet (la prostitution) était totalement sous exploité (ou plutôt présenté version pays des bisounours). Ici, les deux premières histoires vont encore nous parler de ces filles de joies bien trop mignonnes et de leur clients bien trop propres et respectables, presque des princes charmants. Le problème reste le même : tout est trop savonné, trop mignon et trop gentil. Les histoires se finissent toujours trop bien, Teshirogi est limitée niveau pages mais quand même...
Pourtant, il y a du mieux! Car Teshirogi va plus au fond de son sujet, elle n'hésite plus à représenter l'acte et la prostitution devient le cœur du propos. Ainsi le premier chapitre, le plus réussi, montre un peu plus le côté glauque du plus vieux métier du monde (sans oublier le choc de l'entretien d'embauche, toujours étonnant ces japonais) plutôt que les relations amoureuses. On a moins l'impression d'ambiance sympa que donnait le tome 1 et c'est une très bonne chose! Mais Teshirogi reste maladroite, elle annonce que le thème du premier épisode est la contraception, holà! Comment parler de contraception sans jamais dire ni « préservatif » ni « pilule »?
La dernière histoire est cette-fois aussi à part. Elle aborde le sujet de la drogue mais là encore le nombre limité de pages dessert l'auteur, tout se finit trop vite et trop bien. On se rappelle alors que ce n'est ni du Josei ni du Seinen.
Reste encore l'émotion que Teshirogi réussi à faire passer avec brio, sans trop sombrer dans les larmoiements.
Certains aimerait y voir une pastille « pour lecteurs avertis », on en est loin. N'oublions pas qu'il s'agit d'un Shôjo destiné aux adolescentes en premier lieu, ce serait desservir le titre. En conclusion, ce tome 2 s'avère meilleur que le précédent grâce à son ton légèrement plus réaliste même si tout reste trop lisse.