Déchéance d'un Homme (la) Vol.3 - Actualité manga
Déchéance d'un Homme (la) Vol.3 - Manga

Déchéance d'un Homme (la) Vol.3 : Critiques

Ningen Shikkaku

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 16 Août 2022

Yôzô Oba aurait pu remonter la pente suite à son union avec la candide vendeuse yoshiko, mais les affres de son existence l'ont, une nouvelle fois, rattrapée, et son épouse a été souillée corps et âme. En plus de devoir supporter sa maladie, le jeune homme, méconnaissable, retomber alors dans ses travers et ses lubies, si bien qu'au gré de l'alcool qu'il ingurgite ses hallucinations se font toujours plus effrayante, d'autant plus qu'elles témoignent bien souvent de ses errances du passé. Mais lors d'une de ses énièmes soirées hallucinatoires, il est recueilli par Hiroko, une gentille pharmacienne qui s'occupe seule de son beau-père depuis que son mari est décédé, et qui s'adonne à un Art que beaucoup repousseraient mais que notre héros trouve fascinant. Yôzô se lie de plus en plus à cette femme, dont il est persuadé qu'elle est celle que son destin devait réellement lui confier. Mais dans le même temps, Hiroko a le malheur de faire découvrir à Yôzô la morphine, médicament censé calmer ses hallucinations et lui redonner la joie de vivre, mais dont il devient si coutumier que les conséquences seront, une nouvelle fois, tragiques...

La déchéance de Yôzô se poursuit alors ici avec une nouvelle étape forte, à savoir son addiction naissante à la drogue via la morphine, celle-ci devenant bientôt la seule chose lui permettant de ne pas craquer. Avec, sans doute, ses étreintes en compagnie de Hiroko. Junji Ito rend toujours aussi bien l'univers de Dazai sur le plan visuel, notamment lors des scènes d'hallucinations cauchemardesques et bourrées de folie ou via certaines expressions faciales si sombre, si dure qu'elles inquiètent forcément, le tout même s'il y a un peu moins d'audace graphique que dans les débuts de la série. On suit alors la chute toujours plus profonde du jeune homme dans une immersion d'autant plus réussie que la narration continue de passer par le principal concerné, et que certaines scènes sont véritables impactantes (surtout certaines où l'on sent bien que l'addiction de Yôzô à la drogue passe avant tout, même quand sa chère Hiroko est blessée près de lui). Mais dans tout ça, ce qui frappe le plus est sans doute la façon dont, une nouvelle fois, les errances de Yôzô n'impliqueront pas que lui et mèneront à leur perte trois autres figures de son nouvel entourage...

A vrai dire, la déchéance de Yôzô devient si forte qu'une nouvelle étape est franchie, et qu'il ne peut que finir "hospitalisé". Là, une ultime rencontre dans le récit a lieu pour lui... et quelle rencontre ! Junji Ito a effectivement l'idée maligne de s'écarter un peu plus du roman d'origine via cette rencontre, sur laquelle on n'en dira pas beaucoup plus afin de ne pas spoiler le final. Mais le tout, très axé méta, est plutôt bien senti et offre une saveur supplémentaire au bilan de Yôzô sur sa vie faite de bouffonneries, de mensonges et de liens sociaux tragiques, mais aussi au rapport entre le personnage principal et son créateur d'origine.

Junji Ito mène à bien son adaptation/interprétation du récit culte d'Osamu Dazai, en nous laissant sur une impression satisfaisante.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs