Deadtube Vol.2 - Actualité manga
Deadtube Vol.2 - Manga

Deadtube Vol.2 : Critiques

Dead Tube

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 30 Novembre 2016

Critique 2


Le "suicide" de Sanagi s'est réalisé : Machiya n'a pu qu'insister, impuissant, à la chute de la manager qu'il admirait tant... mais est-ce bien la réalité qui vient de se produire ? Le jeune garçon va découvrir soudainement la cruelle vérité de Dead tube, dans un jeu où il fut une victime depuis le début...
La toute fin du tome 1 de Dead tube, en plus d'apporter un certain climax dû à un retournement de situation soudain, promettait d'apporter enfin de plus amples éclaircissements sur un concept resté jusque là beaucoup trop vague. Hélas, s'il y a bien quelques brèves informations, ce sont de tout autres aspects qui viennent prendre beaucoup trop le dessus, et ils ont de quoi laisser circonspect.
Commençons par l'évocation des motivations des personnages. Celle de Sanagi, liée à son amour du vieux cinéma, est complètement débile. Mais au moins, elle a une motivation, car on ne peut pas en dire autant des autres qui l'assistent dans sa tâche (on va supposer que c'est l'appât du gain)... et qui l'assistent de façon totalement désespérante. Passe encore pour les garçons du club qui se contentent d'être des sbires creux et sans aucune nuance ni travail, mais la palme de l'aberration revient sans doute à Saki, personnage déjà désespérant dans le tome 1. Après le tout début nanardesque au possible où elle explique vaguement Dead Tube les nichons à l'air avec une mine folle ridicule, la miss bat des records quand il s'agit de souiller une image de la gent féminine déjà entachée dans le premier tome, puisque non seulement ça ne la dérange pas de se laisser violer en groupe pour de l'argent, mais qu'en plus elle ne trouve rien de mieux que de se tripoter les nichons et de se mettre des doigts tout en expliquant au héros qu'elle est une connasse. Au moins, dans le premier cas elle a une motivation, tout aussi vénale soit-elle, par contre dans le deuxième cas c'est aberrant de gratuité. Et puisque les auteurs aiment la gratuité, pourquoi ne pas en profiter pour en remettre une couche en expliquant et montrant que cette chère Sanagi est une nympho qui baise en groupe avec tous les gars du club, là aussi sans que ce soit ne serait-ce qu'un peu utile au récit.

La fin de la partie introductive de Dead tube s'achève donc en laissant plus atterré qu'autre chose... La suite pourra-t-elle convaincre un peu plus ? Hé bien, ça reste à avoir, car la deuxième grande partie qui s'ouvre fait peur elle aussi, à bien des égards. Désormais pris dans le jeu de Dead Tube, Machiya voit arriver une nouvelle cible du jeu en la personne d'Eri Betsuki, nouvelle enseignante qui vient d'être mutée dans le lycée de notre héros, et qui est évidemment une énième bombe physique aux formes exagérées, sinon ce n’est pas drôle. Décidant de ne pas participer au jeu, le jeune garçon décide de tenter de prévenir la prof du danger qui la guette, mais aussi de mettre en garde Miwa, camarade de classe qui a décidé de participer au jeu sans en connaître toutes les conséquences. Pour les amateurs de malsain, ce nouveau jeu a au moins le mérite d'accentuer peu à peu une ambiance de plus en plus terrible autour de la jeune prof qui va être victime d'événements de plus en plus dangereux pour elle... mais au-delà de ça, on se demande tout bonnement où les auteurs veulent en venir en exposant aussi longuement des phases d'humiliation de plus en plus graves. Il y a aurait bien pu y avoir la possible mise en abyme lecteurs du manga / visionneurs des vidéos évoquées dans la chronique du tome 1, ou encore une critique des dérives des vidéos violentes et voyeuristes avec course aux vues et à l'argent, mais Yamaguchi et Kitakawa n'en font rien et préfèrent se complaire non seulement dans leurs surenchères, mais aussi dans leurs personnages féminins à faire hurler. Sur ce dernier point, on passera outre le fait que Mai se promène souvent à moitié à poil (la routine), et on restera plutôt atterré par la nouvelle venue, Miwa, lycéenne pétasse qui pour ne pas finir dernière de Dead tube demande au héros de l'aider... en échange du droit de la baiser. Bien bien. Ca ne fait jamais qu'une s****e de plus, comme toutes les filles de ce manga pour l'instant. Oui, comme toutes les filles, car Eri Betsuki n'échappe pas à la règle dans un "climax" de fin de tome qui prête plus à vomir qu'autre chose tant s'est mal amené.

Dans tout ça, il y a pourtant quelques éléments un petit peu plus intéressants, qui parviennent à entretenir un tant soit peu la curiosité, et ils concernent les explications tant attendues sur ce qu'est Dead tube, dont on découvre un peu plus les règles, le fonctionnement, la possibilité qu'il existe plus Dead tube( un par école ?), et également les raisons poussant la police et le gouvernement à tolérer ça. Mais sur ce dernier point, les choses restent encore très vagues (en gros, on suppose qu'il y a quelque chose d'énorme là-dessous, et basta). Et ces quelques éléments de réponse ne suffisent pas à occulter d'autres interrogations que l'on se pose forcément. Vu que Dead tube est un site de vidéos visiblement public, l'identité des vidéastes est bien présente en ligne et leurs vrais noms sont utilisés, du coup comment cachent-ils la chose aux proches et à ceux qui pourraient être contre dead tube ? D'ailleurs, y a-t-il des anti Dead tube, ou alors le monde entier est-il pourri ? Et puis de ce fait, quelle est l'utilité de mentir sur les meurtres des gens vu qu'après on les voit sur le site ? Rien du tout n'est précisé sur tout ça, le concept reste encore beaucoup trop vague et peu crédible.
Un autre point pouvant intriguer concerne Machiya, qui sous son désir de ne pas participer semble pourtant trouver tout ça fort excitant en tant que cameraman (au point de bander face à des morts et des humiliations, là aussi vive la finesse). Quelle évolution connaîtra-t-il aux côtés d'une Mia qui semble bien décidée à le faire "plonger" ?

Après deux tomes, le constat est que Dead tube est avant tout (et uniquement ?) un manga qui veut choquer (ce qui pourra plaire ou non), et pour cela le scénariste avoue clairement dans sa postface qu'il cherche à faire ressortir tout ce qu'il y a de pire en lui (et en l'être humain), ce qui se ressent bien dans ses personnages qui pour l'instant sont tous des horreurs sur pattes. Et dans le fond, l'idée de pousser à l'excès un concept inquiétant se rapprochant de nombre de vidéos en ligne perverses et voyeuristes est intéressante. Mais le problème, c'est qu'après deux tomes, il ne ressort quasiment rien de bon de cette lecture, putasserie dotée d'une psychologie au rabais, au concept restant pour l'instant mal construit, offrant une vision vomitive des femmes en particulier, et poussant ses vices jusqu'à s'auto-caricaturer.


Critique 1


Tomohiro assiste à la trahison de l’ensemble du club d’études cinématographiques, cette bande où il croyait avoir sa place depuis le début. Fou de rage, il compte sur la vengeance que Mai pourra lui apporter, lui permettant ainsi d’entrer de pleins pieds dans le jeu de Dead Tube. Mais pas de répit pour les vidéastes du sensationnel puisqu’une nouvelle épreuve est proposée aux participants et cible Eri Betsuki, nouveau professeur de la classe de Tomohiro…

L’immersion de Tomohiro dans le jeu de Dead Tube se poursuit, plus dérangeante que jamais. Ainsi, ce second volume explique davantage toutes les facettes du challenge, le premier volet ayant surtout cherché à accrocher son lecteur à travers une amorce choquante à souhait. Et dans tous les développements du jeu apportés ici, la série de Mikoto Yamaguchi et Tôta Kitakawa présente certaines forces dont une volonté de pointer du doigt l’impact actuel des réseaux sociaux et plus particulièrement de la plateforme YouTube où la qualité de création est clairement remise en question par le biais de ce titre, les modes tendance de la plateforme étant ici remplacées par le Dead Tube. On peut ainsi voir l’aliénation des personnages comme un moyen de caricaturer les adeptes de ce registre de vidéo, une volonté louable à l’engagement clair, mais qui pourtant semble servir de prétexte aux auteurs pour présenter des scènes choquantes les unes après les autres, évinçant progressivement tout le fond que l’on pouvait trouver dans le titre…

N’oublions pas que Tôta Kitakawa est un auteur aussi connu pour ses travaux dans le hentai, un registre dont il n’a pas forcément l’intention de s’éloigner, ce qui va se ressentir à plusieurs reprises dans ce volume. Par sa volonté de déranger, Dead Tube passe évidemment par quelques séquences osées, mais le tout devient gênant quand il est question de viols et d’agressions sexuelles dans lesquelles l’ensemble des protagonistes y trouve du plaisir. On comprend bien que le titre cherche à être engagé dans certaines de ses facettes, mais les mangaka s’y prennent bien souvent sans réelle subtilité et profitant de l’occasion pour présenter des poitrines et séquences salaces à tout va. En particulier, l’ouverture de ce tome met mal à l’aise, car outre la surenchère du sensationnel opérée, c’est bien la psychologie des personnages qui nous empêche totalement de les comprendre et de les apprécier. Alors que le sujet aurait pu être traité à travers des figures complexes, celles-ci se complaisent dans des élans faussement psychopathes, dans le seul but à chercher à émoustiller le lecteur sous un regard masculin. On se retrouve ainsi avec des personnages globalement incohérents, n’ayant que le mot « sexe » à la bouche même dans leur mentalité de lycéens ordinaires, sans compter que le protagoniste Tomohiro change aussi de comportement selon les besoins de l’intrigue. A moins que le scénario justifie certains de ces aspects plus tard, le tout devient parfois vite indigeste.

Évidemment, le dessin de Tôta Kitakawa bénéficie toujours d’un certain relief. On sent la patte de l’auteur de hentai par la surenchère de fortes poitrines souvent dévoilées, un aspect qui nous conforte dans l’idée que Dead Tube fait davantage dans le voyeurisme plus que dans le récit engagé.

Alors, l’édition de qualité de Delcourt - Tonkam ne rattrape pas cette série qui s’enfonce dans l’échec, et ce malgré un pitch de base vraiment intéressant et qui aurait pu donner lieu à un seinen captivant si le sujet avait été traité avec plus de maturité et pas seulement pour faire dans le sensationnel à tout va. Pour l’heure, nous avons affaire à l’équivalent d’un teen-movie assez écœurant, sur le format manga. On ne peut qu’espérer que le titre se rattrape par la suite...


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs