Dead Dead Demon’s DeDeDeDe Destruction Vol.9 - Actualité manga

Dead Dead Demon’s DeDeDeDe Destruction Vol.9 : Critiques

Dead Dead Demon’s Dededededestruction

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 04 Septembre 2020

"Ôran... tu veux bien me tuer ?"

A la télévision, le même genre d'actualités négatives se succèdent. Un ministre s'arrangeant pour être hospitalisé afin de fuir ses responsabilités, une star qui a fauté, le déraillement d'un train... sauf que, cette fois-ci, c'est Kadode qui est responsable de ce dernier drame. Depuis qu'elle a chapardé un objet aux dons incroyables auprès de l'extraterrestre camouflé en Isobeyan, la fillette alors âgée de 10 ans et brimée par ses camarades s'est mise en tête de faire régner la justice et d'améliorer le monde, mais sa notion de justice a fini par lui échapper pour provoquer ce drame. Forcément sous le choc, elle continue pourtant de jouer les fortes, au risque de s'enfoncer dans une vision de la justice toujours plus extrême, comme pour essayer d'échapper au drame qu'elle a provoqué. Mais il s'agit là d'un poids forcément de plus en plus pesant sur les épaules d'une petite fille, si pesant qu'il pourrait finir par la briser... Observatrice privilégiée inquiète de tout ceci, Ôran pourra-t-elle trouver un moyen de sauver son amie ?

"Je déteste les gens qui n'agissent que par intérêt personnel... Je veux une société équitable fondée sur l'entraide collective."

Suite et fin du flashback sur l'enfance de nos deux héroïnes dans ce 9e opus qui commence fort, avec toute une première moitié assez puissante dans ce qu'elle dégage, essentiellement à travers la voie que se met à suivre Kadode. Dans son désir de rendre le monde meilleur, la fillette, forcément conditionnée à la fois par les horreurs qu'elle a vécues et par sa culpabilité vis-à-vis du train, s'enfonce dans une vision de la justice toujours plus radicale, où cela ne semble plus la déranger d'éliminer les pourritures et les gens qu'elle estime "inutiles", ou même de menacer les camarades de classe qui doutent d'elle... Forcément, et alors que l'idée de départ de la jeune fille dans sa soif de justice était belle, il est assez terrible de voir une enfant devoir porter un tel poids à la place d'adultes incapables de changer eux-mêmes un monde injuste, prétentieux et violent, et c'est encore plus terrible quand on vit cette corruption de la justice de Kadode à travers sa plus fidèle amie. Car Kadode a beau mettre Ôran au centre de sa vie et affirmer qu'elle agit pour elle, Ôran peut-elle seulement accepter ça, alors qu'elle ne lui a même pas demandé son avis ? Inio Asano nous livre alors une première moitié de volume aussi dure que déchirante, autant pour la vision acerbe de la société et de la justice que pour la manière dont évolue le lien pourtant si fort entre les deux héroïnes, jusqu'à cette fin de chapitre 69 qui fait partie de celles qui marquent pendant un petit moment. Cette mise en scène, ce visage de Kadode redevenant plus doux et enfantin après avoir été si grave, ce "Tu crois que je peux voler ?" qui paraîtrait innocent s'il n'y avait pas eu tout ce qui a précédé...

Arrive alors la deuxième moitié du tome qui confirme grandement les hypothèses que l'on pouvait avoir sur tout une part de l'enfance des deux demoiselles, au travers d'une part de science-fiction qui s'accentue encore avec le facteur temporel. Un aspect qu'Asano gère à merveille pour le bien de son récit, surtout avec l'implication de différents facteurs voués à avoir une répercussion sur Ôran, et c'est ainsi qu'on cerne beaucoup plus de choses sur sa personnalité si unique.

Mais avant tout, le mangaka brille particulièrement dans ce volume pour ce qu'il arrive à dégager de la relation entre ses deux héroïnes. Après une première moitié de tome mettant Kadode en avant de façon grave, c'est surtout Ôran qui est mise en avant dans la deuxième moitié, celle-ci étant amenée à faire des choix incroyables qui traduisent bien à quel point Kadode est tout pour elle. Cependant, il ne faut pas non plus oublier d'évoquer le superbe rôle de Hiroshi, vrai soutien pour sa petite soeur, qu'il épaulera encore et toujours quoi qu'elle devienne, tant qu'elle reste elle-même et que sa vie lui appartient sans être dictée par les autres.

"Peu importe qu'on ne m'aime pas ou qu'on me haïsse... Peu importe que je sois la plus mauvaise personne de l'univers... Moi, je veux aller voir Kadode... C'est tout !"

Enfin, il ne faut pas oublier d'évoquer les nouvelles petites trouvailles visuelles d'Asano (les effets d'invisibilité, les vues aériennes quand Kadode vole, les passages de distorsion temporelle) qui s'ajoutent à ses habituelles qualités graphiques. Ni le petit côté méta d'Isobeyan, "manga dans le manga" qui continue de beaucoup influencer nos héroïnes, tout comme nous-mêmes lecteurs pouvons être marqués voire changés par des lectures.

En affichant face à face les deux héroïnes (et deux personnages à la fois sur une jaquette, c'est une première pour DDDD, et c'est assez symbolique), la jaquette de ce 9e volume ne ment donc pas: le lien entre Kadode et Ôran n'a jamais paru si puissant et riche, au fil d'une lecture dévoilant pleinement leur passé et leur histoire, mais n'oubliant pas pour autant tout un portrait de société à nouveau riche.

"Moi... je suis ton absolu !"
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs