Dead Dead Demon’s DeDeDeDe Destruction Vol.5 - Actualité manga

Dead Dead Demon’s DeDeDeDe Destruction Vol.5 : Critiques

Dead Dead Demon’s Dededededestruction

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 13 Septembre 2017

Le Japon, au quotidien, reste déchiré entre les anti-extraterrestres et ceux qui veulent les protéger. Entre les éliminations des extraterrestres repérés par les forces embauchées pour ça, et les manifestations du mouvement étudiant S.H.I.P. et d'autres partisans de la protection des "envahisseurs". Constamment, il faut aussi veiller sur l'impact des rayons "a". Et de son côté, le gouvernement, tout en s'appliquant à détourner l'attention de l'opinion publique pour ne pas avoir à se justifier sur des vérités embarrassantes, poursuit ses avancées et ses étranges manigances. Ainsi, le stade national en construction pour les futurs J.O. de Tokyo semble cacher quelque chose, une conférence commune de la société S.E.S. et du Ministère de la Défense a lieu pour annoncer de nouvelles choses, un nouveau modèle de Fujin est dévoilé lors d'une parodie de convention mangas/animes/armes de destruction massive qui met mal à l'aise... et l'on a fini par découvrir le fantasium, nouvel élément chimique qui serait la source d'énergie des vaisseaux extraterrestres, et que les hautes instances se réjouissent d'avoir pour l'instant en monopole à l'international.


Pendant que le gouvernement manigance et fait des choix ayant un impact sur le peuple, le peuple, lui, continue de vivre à son échelle dans ce contexte destructeur. On regrettera un peu le manque de présence de Futaba et de Makoto qui sont arrivés dans le tome précédent, et plus encore de Rin, qui s'affiche pourtant en couverture, et qui n'a toujours pas eu droit à une réelle mise en valeur alors qu'elle est présente depuis le début de la série. Elle est pourtant chouette, Rin... Mais hormis cela, Inio Asano effectue toujours un travail impeccable sur ses personnages, qu'il décortique avec une richesse folle, via le regard qu'ils posent sur la société en perdition qui les entoure ainsi que sur leur propre vie, leur quotidien et leur avenir. Quel sens donner à leur existence et à la vie de manière générale ? Vaste question...


On appréciera qu'Asano exploite efficacement certaines figures secondaires comme le journaliste Miura ou encore Hiroshi. Mais du côté de ses visages de deuxième plan, il y en a un qui vient intriguer plus que les autres : Nori Ikeda, soldat des forces de défense faisant partie de ceux chargés d'abattre les "envahisseurs", une tâche qu'il exécute en étant rongé par le doute. Entre une soeur qui le considère comme un criminel et des parents extrémistes qui le considèrent comme leur fierté, le jeune homme semble lui aussi étouffer et ne plus savoir que faire...


Reste qu'une nouvelle fois, l'accent est évidemment surtout mis sur les deux visages principaux, les amies chipies Kadode et Ôran, dont la vie est bouleversée par un nouveau venu dans leur quotidien. Dès les premières, il semble lui aussi devenir très vite adepte d'Isobeyan, celui qu'Ôran appelle "Monsieur X". Mais quand Kadode le découvre, elle retrouve devant elle Ôba, le jeune disparu du groupe "Love ? Mugendai", dont tous les membres ont succombé lors du fameux 31 août. L'Ôba présent devant Kadode et Ôran est en réalité un extraterrestre ayant pris l'apparence du garçon, et les deux jeunes adultes choisissent de garder son identité secrète et de le loger chez elles. 


Du coup, très vite, des questions se posent pour elles. Est-ce anormal d'être en compagnie de ce garçon ? Mais de toute façon, y a-t-il encore de la "normalité" dans ce monde ? Kadode a parfois l'impression qu'Ôran est différente depuis qu'Ôba est là... est-ce bien le cas, où est-ce Kadode qui, inconsciemment, s'éloigne un peu de celle pour qui elle compte plus que tout ? A quoi peut réellement penser notre chère baveuse cynique ? Peut-être que son comportement, qui paraît si souvent décalé, cache certaines choses. Des choses que l'on pourrait commencer à percevoir petit à petit, notamment quand Ôba plonge dans ses souvenirs. Décidément, Ôran reste la figure la plus riche et la plus intrigante. Dans une oeuvre où tous les personnages sont intéressants et sonnent juste, c'est dire.


Les dernières pages, mine de rien, amènent encore de nouvelles étapes pour les deux demoiselles. Chacun continue d'évoluer comme il peut, dans ce monde qui court à sa perte.


Visuellement et narrativement, Asano est toujours au top avec ses visuels riches et soignés, ses designs bien trouvés, ses décors ultra réalistes où s'immiscent à merveille les fantaisies au niveau des éléments extraterrestres et des onomatopées imitant des sons incompréhensibles. On suit avec le même regard désabusé que Kadode regarde désabusé des extraterrestres dans son université. On apprécie les audaces, comme les quelques pages où Ôba vole avec son gadget qui sont d'une beauté folle dans les angles de vue et dans le souci du détail des décors. On aime faire attention aux détails ayant parfois leur importance, faire attention aux détails, comme quand Ôba écrit sur son téléphone. On est remué lors d'un nouveau chapitre se centrant sur le point de vue des "envahisseurs", qui subissent un nouveau massacre alors même qu'ils paraissent toujours plus humains que leurs tortionnaires. Face à cette situation, ils ne pourront que prendre une décision sans doute capitale pour la suite...


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs