Dead Dead Demon’s DeDeDeDe Destruction Vol.11 - Actualité manga

Dead Dead Demon’s DeDeDeDe Destruction Vol.11 : Critiques

Dead Dead Demon’s Dededededestruction

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 25 Janvier 2023

C'est désormais une certitude: il n'y a plus que quelques minutes avant la fin du monde, et les personnes qui sont au courant le vivent différemment. Ôba semble décidé à partir accomplir son rôle, au grand dam d'Ôran qui ne peut l'accepter mais qui ne peut rien y faire. De l'autre côté de l'océan, l'armée américaine est sur le point d'agir. Et en direct à la télévision va à l'encontre de ce qui était prévu en déballant le contenu de sa rencontre avec Kohiruimaki, comme quoi le vaisseau-mère va s'écraser d'un instant à l'autre sur Tokyo en détruisant la ville. Face à la catastrophe imminente, chacun réagit différemment. Certains y voient la possibilité d'une nouvelle ère, d'une nouvelle société, d'un nouveau Japon sans gouvernement. D'autres continuent de d'étaler dans les médias et sur les réseaux pour faire entendre leur parole. D'autres encore s'inquiètent simplement pour les gens qu'ils/elles aiment. Alors, quelle sera l'issue de la destruction de l'espèce humaine ?

"Je t'aime, petite soeur. Ôran... il faut vivre."

Nous y voici donc, à cette ultime destruction, à cette "fin de l'humanité" pressentie depuis le début de la série jusque dans son titre. On y saluera en premier lieu les nouvelles prouesses visuelles d'Asano, en particulier pendant tout le milieu apocalyptique du tome qui a clairement du demander beaucoup d'investigation de la part du mangaka, tant il continue d'y jouer avec force sur certains de ses découpages caractéristiques (particulièrement la répétition de mêmes vues), et tant il brille dans la mise en scène de ses designs si originaux dont, en tête, son fameux vaisseau-mère qui faisait planer son ombre sur la jungle urbaine tokyoïte depuis le début.

Mais au-delà des prouesses graphiques intenses, l'auteur ne perd évidemment pas de vue l'autre aspect faisant l'essence de son mana, à savoir un portrait de notre société actuelle infiniment riche par le biais de son côté SF. Il y a, bien sûr, toujours un talent chez le mangaka pour décortiquer au détour de certaines pages nombre d'éléments contemporains à échelle plutôt collective: la société de consommation, les publicités à outrance même dans cette situation, les réseaux sociaux, le gouvernement non fiable, la défiance envers les adultes sans scrupules... mais on retiendra tout autant, voire plus encore, la vision de nombre de ses personnages face à cette apocalypse: que ce soit Makoto, Futaba, Hiroshi qui se frotte enfin à la réalité du monde et qui explique à sa soeur pourquoi il est devenu hikikomori, et encore bien d'autres. Et ce sont avant tout nos deux attachantes et si uniques héroïnes, Kadode et Ôran, qui sont mis en lumière dans leur solide relation, même dans une telle situation, voire plus encore dans cette situation, tant elles semblent être leur "absolu" mutuel.


"Ce jour marqua la fin de l'humanité. Mais je suis toujours en vie. Et ce n'est pas fini, ça va continuer. Aussi longtemps que tu seras à mes côtés."


L'avant-dernier volume de DDDD est à l'image de la majorité de la série: une merveille scénaristique et graphique, d'autant plus qu'on y atteint le véritable climax de la série. Inio Asano y multiplie encore les points de vue face à la catastrophe, pour autant de portraits de société aussi variés que riches. Il entremêle à merveille les récits personnels de ses différents personnages principaux au tumulte à grande échelle de la société et du monde... le mieux étant que même après ce volume-charnière, rien n'est fini, ne serait-ce que via l'état du monde ou les nouvelles ambitions des Etats-Unis. Autant dire que l'on va vite se ruer sur l'ultime volume de cette incroyable fresque, sorti plus tôt en ce mois de janvier.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17.5 20
Note de la rédaction