De l'autre côté de l'horizon Vol.2 : Critiques

Jeune homme de 26 ans ayant tout plaqué pour partir vivre sur l'île de Tsukinowa dans l'espoir de s'y ressourcer et de donner un nouveau sens à sa vie, Miyake, en tant que nouveau directeur de la poste du lieu, s'est plutôt bien acclimaté à ce cadre insulaire où il a plus de temps pour lui-même. Mieux encore, il s'entend très bien avec sa famille d'accueil et plus particulièrement avec la lycéenne Hiyoko, la petit-fille de son logeur, qu'il apprend à découvrir petit à petit.

Dans ce deuxième volume, le temps continue de défiler à son rythme, le printemps laissant sa place à l'été puis à l'automne, avec bien souvent de nouvelles petites expériences enrichissantes pour notre héros. Ici, il se rend à Tôkyô pour voir l'exposition de son frère Yamato et emmène dans sa bagages Hiyoko pour qu'elle visite un campus universitaire. Là, il décide de faire un peu de tourisme en solitaire sur l'île au risque de se perdre. Puis quand il ne doit pas débarrasser la chambre de Hiyoko d'une araignée, il assiste à l'irruption de la cousine de Hiyoko pour certaines raisons, et participe au 13e anniversaire du décès de la grand-mère de l'adolescente.

Plusieurs fois, à l'image du coup de l'araignée ou de l'arrêt de bus manqué, Hinata Nakamura joue sur des petits événements très basiques, et pourtant elle parvient généralement à en faire ressortir du bon, ne serait-ce que via son dessin où, derrière les décors généralement tirés de photos, elle arrive encore à offrir de belles séquences où elle capte efficacement la beauté d'un instant qu'elle dilue quelque peu pour mieux nous en faire profiter. Il y a toujours une atmosphère assez apaisante à la lecture, et cela accompagne tout naturellement les lentes évolutions du récit où il est questions de beaucoup de choses, mine de rien. Ainsi, on sent régulièrement que Miyake se sent bien dans ce nouveau cadre de vie, mais est-ce suffisant ? Le jeune homme s'interroge sur ce qu'il peut faire de plus, et on le sent changer petit à petit, par exemple au vu de certaines paroles qu'il adresse à la jeune Chiyo, adolescente peinant à trouver sa place auprès de ses copines. Quant à Hiyoko, elle va bientôt se retrouver à un carrefour de sa vie avec la fin du lycée, et doit alors réfléchir de plus belle à son choix d'avenir. Face à toutes les possibilités, trouvera-t-elle sa voie ? La réponse qu'elle semble trouver est intéressante, en soulignant notamment la vertu des photos à immortaliser des moments précieux qui, sans ça, se perdraient dans l'oubli et mourraient, et c'est d'autant plus intéressant que, dès le début du tome, l'idée de la mort est bien présente via l'exposition de Yamato. Face à cette issue inévitable, il n'y a qu'une seule chose à faire: profiter au mieux de chaque petit instant. Enfin, la relation à part entre Miyake et Hiyoko n'est pas oubliée et reste très jolie dans l'attention que s'accordent ces deux-là, même si l'autrice est parfois proche de perdre un peu de sa subtilité à cause de quelques membres de leur entourage qui aiment bien fantasmer sur l'idée d'un jeune adulte qui sortirait avec une lycéenne (heureusement, ça reste très, très discret).

De l'autre côté de l'horizon confirme alors un certain charme ici, après un premier volume qui était vraiment beau. C'est particulièrement le talent de Hinata Nakamura pour créer une atmosphère assez paisible qui nous touche, ainsi que le regard assez attachant qu'elle pose sur ses deux personnages principaux, si bien que l'on suivra avec plaisir la suite et fin de leur histoire dans le troisième et dernier tome.