Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 07 Février 2023
Deux années sont passées depuis que Shingo a enfin avoué ses vrais sentiments à Megumi, tandis que Creamy disparaissait. Depuis, l'envoûtante et mystérieuse starlette n'est plus réapparue, en laissant peut être comme un manque à Shingo qui ne parvient pas à l'oublier totalement, mais aussi à Megumi qui se questionne encore sur l'identité de cette fille nébuleuse. S'agissait-il bien de la petite Yû Morisawa, comme elle le suspectait à une époque ? Le lectorat, lui, connaît évidemment la réponse !
Quoi qu'il en soit, la carrière de Megumi est désormais sur le point de prendre un tournant grâce au film que Kidokoro a écrit, avec un rôle spécialement pensé pour elle et dans lequel le scénariste a forcément mis beaucoup de ses sentiments secrets. Alors que le tournage approche de ses débuts, la co-star devant servir de méchante face à Megumi n'a toujours pas été trouvée, et c'est dans ce contexte que Creamy refait soudainement son apparition... pour une ultime représentation ?
Les connaisseurs de Creamy l'auront compris: après avoir adapté les grandes lignes de la série animée dans les six tomes précédents, pour ce septième et ultime volume de son manga Emi Mitsuki choisit de ce baser sur l'OAV "Long Good-bye", qui est souvent considérée comme le réel épilogue du dessin animé, et dont l'adaptation manga originelle est d'ailleurs sortie en France aux éditions Black Box en octobre 2020.
Mais si l'idée de reprendre "Long Good-bye" est logique en guise d'épilogue puisqu'un événement en particulier vient définitivement cristalliser la relation amoureuse de Megumi et de Shingo, malheureusement cette fois-ci Mitsuki ne parvient pas vraiment à apporter une saveur supplémentaire dans sa reprise des événements, en particulier parce que l'OAV et la première adaptation manga se focalisaient déjà beaucoup sur Megumi. Les connaisseurs n'y trouveront donc rien de bien neuf, hormis principalement ce que Megumi comprend sans le dire sur l'identité de Creamy, et éventuellement une insistance un petit peu plus prononcée sur les tourments sentimentaux de Kidokoro même si à l'arrivée ceux-ci sont franchement expédiés. Quant aux néophytes, ils risqueraient de trouver que tout ceci va trop vite et manque de substance. Heureusement, la patte graphique de Mitsuki, elle, a du charme jusqu'au bout: la mangaka aime l'univers originel de Creamy, et cela se sent d'un bout à l'autre, jusque dans ses quelques mots où elle fait part des autres événements du dessin animé qu'elle aurait aimé reprendre.
C'est un peu cruel car finir la série sur une reprise de "Long Good-bye" était le choix le plus évident, mais concrètement le dernier volume de Dans l'ombre de Creamy est le plus anecdotique de tous, malgré son événement crucial concernant notre héroïne Megumi et Shingo. Pour autant, pas question de bouder totalement son plaisir: le charme opère quand même grâce au soin accordé par Emi Mitsuki, et ce spin-off centré sur la meilleure rivale de Creamy aura régulièrement su se montrer bon voire très bon.