Dans l'intimité de Marie Vol.8 : Critiques

La virée dans la grande roue du parc sonne comme un choc pour Isao qui, toujours coincé dans le corps de Marie, voit affluer d'étranges souvenirs de la jeune fille à une époque où elle était appelée Fumiko par sa grand-mère... Mais les révélations qui lui sautent aux yeux ont un autre effet, bouleversant : en plus du non-retour de Marie dans son corps, c'est comme si Isao l'avait désormais quitté lui aussi, laissant l'enveloppe de Marie en pleine léthargie, complètement inerte... au grand dam de Yori qui ne sait plus quoi faire.

Dans un volume qui se lit une nouvelle fois très vite si l'on ne prend pas le temps de profiter de l'atmosphère que dégagent les planches de Shûzô Oshimi, le récit voit surtout ici agir une Yori dont on ressent bien toute la perte de repères, mais qui va décider de certaines choses dont les conséquences seront peut-être essentielles. Pendant que le corps de Marie, renfermant cette dernière et Isao, reste inerte, deux figures viennent faire face à l'adolescente désemparée : d'un côté l'autre Isao qui semble avoir décidé de se prendre en main, et de l'autre Eriko, la mère de Marie, à la psychologie trouble et qui semble plus que jamais destinée à jouer un rôle délicat dans la suite et fin de la série. De ces deux personnages, Oshimi retire des thématiques toujours aussi fortes, comme les problèmes d'identité liés aux actes passés d'Eriko vis-à-vis de sa fille, ou encore façon dont tout un chacun peut voir l'autre. La suite du volume fera d'ailleurs la part belle à ce dernier aspect, tant les figures d'Isao, de Marie, mais aussi de Fumiko n'ont jamais semblé autant se mêler, que ce soit via le regard de Yori ou à travers notre oeil à nous lecteurs.

La puissance évocatrice des planches de l'auteur reste impressionnante, d'autant qu'Oshimi varie encore les styles, certains effets crayonnés étant d'une beauté folle entre autres choses. A un tome de la conclusion, impossible de prévoir la suite, et en attendant Dans l'intimité de Marie continue de fasciner, tout en prenant le temps de peaufiner doucement ses sujets.