Danmachi - Sword Oratoria Vol.12 : Critiques

Par la faute de Lefiya qui voulait donner une "leçon" (à sa manière...) à Bell, voila que ces deux-là ont trouvé le moyen de se perdre dans la végétation du 18e niveau ! Les choses auraient pu s'arrêter là, et le binôme aurait simplement pu essayer de retrouver calmement son chemin. Mais quand Lefiya repère des Fils de la nuit, elle sait très bien qu'elle ne peut pas laisser passer cette chance de peut-être en découvrir plus sur ceux qui sont impliqués dans les inquiétants incidents récents. C'est ainsi qu'elle et Bell partent se confronter à leurs ennemis, mais à quel prix ?

Comme on pouvait l'espérer à l'issue du tome précédent, et comme le laisse d'emblée deviner la jaquette de ce volume, on a donc droit à une première moitié d'opus qui se centre sur un combat que Lefiya et Bell vont devoir mener ensemble, obligeant ainsi la jeune elfe à mettre de côté ses ressentiments injustes envers le lapin blanc. Les premiers temps de ce volume font pourtant dans un certain humour: il y a de quoi s'amuser de voir Lefiya chercher des preuves de sa "supériorité" sur Bell comme une gamine, que ce soit en comparant leur âge ou en essayant de ne pas trop réagir quand le jeune garçon la complimente avec sincérité et naturel. Mais bien vite, dès lors que le duo doit se frotter à un monstre d'un genre nouveau (au design bien pensé, par ailleurs) puis aux Fils de la nuit, les choses prennent une tournure un peu plus sérieuse et intéressante: cette petite bataille, également marquée par la première apparition dans ce spin-off de celle qui est l'un des personnages les plus aimés de toute la saga DanMachi, est aussi l'occasion de voir Lefiya s'affirmer un peu plus, elle qui montre bien tout ce qu'elle a appris, et qui affiche une vraie fiabilité à son échelle en voulant protéger Bell car elle sait très bien que c'est elle qui l'a entraîné dans cette histoire. Mais surtout, c'est l'occasion de voir à quel point Lefiya et Bell, au-delà des moments de tension et d'amusement toujours provoqués par l'elfe, sont étonnamment parfaitement coordonnés quand il faut se battre, comme s'ils se connaissaient depuis toujours et avaient le même leitmotiv (ce qui est le cas dans le fond, puisque tous deux veulent être dignes d'Aiz).

On a alors une première moitié de tome tout à fait sympathique, mais la deuxième moitié n'est pas en reste en amenant une partie de la Familia de Loki au sud-est d'Orario, à la lagune du port de Melen, pour l'installation de nouveaux enjeux. Sous couvert de petite séquence de plage et de maillots de bain propice à un peu de fan-service léger (et où on découvrira même un point faible d'Aiz !), Loki et les siens ne sont pas là par hasard et doivent commencer à enquêter sur de nouveaux soucis impliquant une entrée sous-marine du Donjon qui a été scellée 15 ans auparavant, tout en continuant de chercher les embryons de cristal qui se transforment en esprits corrompus. Cela permet de découvrir un cadre proche d'Orario avec le port de Melen et les personnes qui y vivent dont le dieu Njörd, un homme que le lectorat du manga DanMachi - épisode Ryû (lui aussi sorti en France chez Ototo) connaissent déjà un petit peu. mais bien vite, un autre enjeu vient se mêler à tout ça en suscitant beaucoup notre intérêt puisque, cette fois-ci, à travers l'entrée en scène d'une divinité inquiétante et de ses enfants, ce sont cette fois-ci Thiona et Thioné qui voient brutalement leur passé les rattraper, au point que leur mine si souvent enjouée s'efface totalement pour laisser place à beaucoup plus de gravité. Dans les grandes lignes, on comprend déjà quelle a pu être la vie éprouvante, sanglante et terrible des soeurs Hiryute avant d'être recueillies par Loki cinq années auparavant. mais au vu de la tournure des événements, c'est bel et bien la mise en avant des deux soeurs amazones qui, dans l'immédiat, nous interpelle le plus en vue du prochain tome.

Sword Oratoria reste alors, dans l'ensemble, sur une assez bonne dynamique après le tome 10 qui a marqué un premier sommet dans la série. Sous le dessin et la narration toujours aussi soignés, clairs et agréables de Takashi Yagi, les enjeux prennent bien le temps de redécoller peu à peu sous différents aspects, pour un résultat facilement prenant et stimulant.