Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 28 Janvier 2022
Après avoir sorti en 2019 le manga Danganronpa the Animation, puis avoir lancé en 2020 le manga Danganronpa 2 dont la suite se fait toujours attendre au Japon (étant donné que quasiment 5 ans se sont écoulés depuis la sortie du tome 3, on peut sans doute considérer ce manga comme inachevé, malheureusement), les éditions Mana Books nous font le plaisir de poursuivre sur les adaptations de l'univers créé par Kazutaka Kodaka et Spike Chunsoft en proposant, en ce début d'année 2022, Ultra Despair Girls : Danganronpa Another Episode.
Ce manga, bouclé en 3 tomes, a été confié au dessinateur Hajime Touya, un mangaka qui, auparavant, avait déjà dessiné le manga inédit en France Danganronpa - Kibou no Gakuen to Zetsubou no Koukousei , l'adaptation directe du premier jeu (là où le manga Danganronpa the Animation sorti en France se base sur l'adaptation animée du jeu... vous suivez toujours ?). Prépublié dans son pays d'origine entre 2015 et 2017 dans le magazine Famitsu Comic Clear de l'éditeur Enterbrain sous le titre Zettai Zetsubou Shoujo - Danganronpa Another Episode, il adapte le jeu vidéo éponyme, un jeu un peu particulier au sein de la saga Danganronpa: plus orienté action/aventure, celui-ci était chargé de faire le lien entre Danganronpa et Danganronpa 2 (ces deux jeux formant une vaste histoire commune), et est sorti sur PS Vita en septembre 2015 puis sur PS4 en juin 2017. Signalons tout de suite que, bien qu'Ultra Despair Girls se situe entre Danganronpa 1 et Danganronpa 2, il est vraiment préférable de s'y attaquer en connaissant déjà l'entièreté de l'histoire de Danganronpa 2, afin de ne pas se gâcher les plus grosses surprises de ce dernier jeu, voire de ne pas se sentir perdu. De ce fait, si vous ne connaissez pas du tout Danganronpa 2, vous pouvez dès à présent arrêter la lecture de cette chronique.
Ultra Despair Girls : Danganronpa Another Episode nous plonge auprès d'une lycéenne du nom de Komaru Naegi, un nom qui dira largement quelque chose à tout fan de la licence Danganronpa puisqu'il s'agit de la petite soeur de Makoto Naegi. Voici un an et demi que la jeune fille, sans savoir pourquoi, est retenue prisonnière, sous la menace, dans un appartement au sein de la ville insulaire de Tôwa. Qu'est devenue sa famille, et en particulier Makoto ? Elle n'en a aucune idée... mais elle pourrait bien enfin entrevoir la liberté quand, suite à l'attaque d'un monokuma, elle est sauvée par un certain Byakuya Tôgami de la Fondation du Futur, qui lui somme de s'enfuir immédiatement. Traquée, l'adolescente découvre avec effroi un monde en proie au chaos, suite au "pire événement de l'histoire de l'humanité" qui s'est produit un an et demi auparavant. Pire encore, dans sa fuite solitaire, elle est bientôt prise à parti par les Guerriers de l'Espoir, un groupe d'enfants qui utilise les monokumas pour tuer les adultes, leur objectif étant de se débarrasser de ces adultes qu'ils estiment indignes de confiance, afin de faire de la ville un paradis par les enfants, pour les enfants ! Et en tant qu'enfants, ils voient leurs exactions mortelles comme un simple jeu fun et amusant... Devenue la nouvelle cible de ces gosses pour l'un de leurs "jeux", Komaru doit encore fuir, seule, perdue, mais désireuse de s'en sortir dans l'espoir de retrouver sa famille. Et bientôt, elle rencontre une certes un peu givrée mais redoutable fille avec qui elle devra coopérer pour lutter: Toko Fukawa...
Dans ce premier tome, Hajime Touya se veut on ne peut plus fidèle au scénario du jeu vidéo d'origine, jeu qui, pour rappel, avait pour rôle d'éclaircir les événements qui devaient l'être afin de compléter parfaitement la vaste intrigue commune de Danganronpa 1 et 2. Ici, donc, exit le cadre scolaire de Danganronpa 1 et 2, ses meurtres, ses enquêtes et ses procès, et place à une histoire haletante et soutenue de fuite, portée par une Komaru qui campe une héroïne bien différente des autres personnages de la saga, en ceci qu'elle ne possède aucun talent particulier: notre chère lycéenne se considère elle-même comme totalement banale, est même qualifiée par d'autres comme ordinaire, inutile et ennuyeuse... Alors, quelle place importante pourra-t-elle avoir dans cette intrigue où l'humanité entière est plongée dans le chaos ? Pour le découvrir, il ne fait aucun doute qu'elle aura besoin de l'aide de certains personnages qui diront forcément quelque chose aux connaisseurs de la saga: évidemment Byakuya et Toko qui sont des personnages de premier plan de Danganronpa 1 et qui ont encore un rôle dans Danganronpa 2, mais aussi certaines silhouettes tout juste entraperçue, ou même en toute fin de tome le dénommée Yûta Asahina dont le nom de famille rappellera à coup sûr un autre personnage.
L'ambiance typique de la saga Danganronpa, elle, reste plutôt au rendez-vous, bien que le jeu d'origine soit d'un genre différent par rapport à Danganronpa 1 et 2. Les plus gros reproches que l'on pourra faire à cette version manga sont clairement sa rapidité (faisant que certains éléments de scénario pourront paraître bouillons à quiconque ne connaît pas déjà les jeux), et son manque d'action alors que le jeu d'origine est précisément un jeu d'action. En revanche, le mangaka s'applique suffisamment pour rester fidèle aux designs d'origine ainsi qu'au caractère de certains personnages, pour entretenir le côté chaotique de l'univers (quitte à offrir quelques découpages foutraques pour ça), pour retranscrire les notes d'humour bien barrées (en tête la double personnalité de Toko, fidèle à elle-même), et évidemment pour jouer sur des éléments dérangeants. Et ce côté dérangeant, ici il se retrouve surtout dans le fait que les ennemis, les tueurs, soient des enfants cherchant à s'amuser et à créer leur paradis enfantin en éliminant les adultes.
A l'arrivée, malgré quelques manques et certains passages trop rapides, ce premier volume d'Ultra Despair Girls : Danganronpa Another Episode est assez convaincant, Hajime Touya tâchant d'offrir une adaptation fidèle de l'histoire du jeu vidéo d'origine. Au vu du jeu, en toute logique le récit devrait se bonifier dans les tomes suivants, et c'est évidemment tout ce que l'on espère.
Concernant l'édition française, on a une copie dans la droite lignée de ce que Mana Books a déjà pu proposer sur ses précédents manga Danganronpa, avec toujours le même format, un papier assez épais et soupe permettant une impression honnête, et une traduction toujours assurée par Teddy Dumont. On regrettera juste que quelques coquilles soient passées sous le radar de la relecture (de la ponctuation absente parfois, "Fukuwa" au lieu de "Fukawa" vers la fin...), même s'il n'y a rien qui empêche la bonne compréhension.
Ce manga, bouclé en 3 tomes, a été confié au dessinateur Hajime Touya, un mangaka qui, auparavant, avait déjà dessiné le manga inédit en France Danganronpa - Kibou no Gakuen to Zetsubou no Koukousei , l'adaptation directe du premier jeu (là où le manga Danganronpa the Animation sorti en France se base sur l'adaptation animée du jeu... vous suivez toujours ?). Prépublié dans son pays d'origine entre 2015 et 2017 dans le magazine Famitsu Comic Clear de l'éditeur Enterbrain sous le titre Zettai Zetsubou Shoujo - Danganronpa Another Episode, il adapte le jeu vidéo éponyme, un jeu un peu particulier au sein de la saga Danganronpa: plus orienté action/aventure, celui-ci était chargé de faire le lien entre Danganronpa et Danganronpa 2 (ces deux jeux formant une vaste histoire commune), et est sorti sur PS Vita en septembre 2015 puis sur PS4 en juin 2017. Signalons tout de suite que, bien qu'Ultra Despair Girls se situe entre Danganronpa 1 et Danganronpa 2, il est vraiment préférable de s'y attaquer en connaissant déjà l'entièreté de l'histoire de Danganronpa 2, afin de ne pas se gâcher les plus grosses surprises de ce dernier jeu, voire de ne pas se sentir perdu. De ce fait, si vous ne connaissez pas du tout Danganronpa 2, vous pouvez dès à présent arrêter la lecture de cette chronique.
Ultra Despair Girls : Danganronpa Another Episode nous plonge auprès d'une lycéenne du nom de Komaru Naegi, un nom qui dira largement quelque chose à tout fan de la licence Danganronpa puisqu'il s'agit de la petite soeur de Makoto Naegi. Voici un an et demi que la jeune fille, sans savoir pourquoi, est retenue prisonnière, sous la menace, dans un appartement au sein de la ville insulaire de Tôwa. Qu'est devenue sa famille, et en particulier Makoto ? Elle n'en a aucune idée... mais elle pourrait bien enfin entrevoir la liberté quand, suite à l'attaque d'un monokuma, elle est sauvée par un certain Byakuya Tôgami de la Fondation du Futur, qui lui somme de s'enfuir immédiatement. Traquée, l'adolescente découvre avec effroi un monde en proie au chaos, suite au "pire événement de l'histoire de l'humanité" qui s'est produit un an et demi auparavant. Pire encore, dans sa fuite solitaire, elle est bientôt prise à parti par les Guerriers de l'Espoir, un groupe d'enfants qui utilise les monokumas pour tuer les adultes, leur objectif étant de se débarrasser de ces adultes qu'ils estiment indignes de confiance, afin de faire de la ville un paradis par les enfants, pour les enfants ! Et en tant qu'enfants, ils voient leurs exactions mortelles comme un simple jeu fun et amusant... Devenue la nouvelle cible de ces gosses pour l'un de leurs "jeux", Komaru doit encore fuir, seule, perdue, mais désireuse de s'en sortir dans l'espoir de retrouver sa famille. Et bientôt, elle rencontre une certes un peu givrée mais redoutable fille avec qui elle devra coopérer pour lutter: Toko Fukawa...
Dans ce premier tome, Hajime Touya se veut on ne peut plus fidèle au scénario du jeu vidéo d'origine, jeu qui, pour rappel, avait pour rôle d'éclaircir les événements qui devaient l'être afin de compléter parfaitement la vaste intrigue commune de Danganronpa 1 et 2. Ici, donc, exit le cadre scolaire de Danganronpa 1 et 2, ses meurtres, ses enquêtes et ses procès, et place à une histoire haletante et soutenue de fuite, portée par une Komaru qui campe une héroïne bien différente des autres personnages de la saga, en ceci qu'elle ne possède aucun talent particulier: notre chère lycéenne se considère elle-même comme totalement banale, est même qualifiée par d'autres comme ordinaire, inutile et ennuyeuse... Alors, quelle place importante pourra-t-elle avoir dans cette intrigue où l'humanité entière est plongée dans le chaos ? Pour le découvrir, il ne fait aucun doute qu'elle aura besoin de l'aide de certains personnages qui diront forcément quelque chose aux connaisseurs de la saga: évidemment Byakuya et Toko qui sont des personnages de premier plan de Danganronpa 1 et qui ont encore un rôle dans Danganronpa 2, mais aussi certaines silhouettes tout juste entraperçue, ou même en toute fin de tome le dénommée Yûta Asahina dont le nom de famille rappellera à coup sûr un autre personnage.
L'ambiance typique de la saga Danganronpa, elle, reste plutôt au rendez-vous, bien que le jeu d'origine soit d'un genre différent par rapport à Danganronpa 1 et 2. Les plus gros reproches que l'on pourra faire à cette version manga sont clairement sa rapidité (faisant que certains éléments de scénario pourront paraître bouillons à quiconque ne connaît pas déjà les jeux), et son manque d'action alors que le jeu d'origine est précisément un jeu d'action. En revanche, le mangaka s'applique suffisamment pour rester fidèle aux designs d'origine ainsi qu'au caractère de certains personnages, pour entretenir le côté chaotique de l'univers (quitte à offrir quelques découpages foutraques pour ça), pour retranscrire les notes d'humour bien barrées (en tête la double personnalité de Toko, fidèle à elle-même), et évidemment pour jouer sur des éléments dérangeants. Et ce côté dérangeant, ici il se retrouve surtout dans le fait que les ennemis, les tueurs, soient des enfants cherchant à s'amuser et à créer leur paradis enfantin en éliminant les adultes.
A l'arrivée, malgré quelques manques et certains passages trop rapides, ce premier volume d'Ultra Despair Girls : Danganronpa Another Episode est assez convaincant, Hajime Touya tâchant d'offrir une adaptation fidèle de l'histoire du jeu vidéo d'origine. Au vu du jeu, en toute logique le récit devrait se bonifier dans les tomes suivants, et c'est évidemment tout ce que l'on espère.
Concernant l'édition française, on a une copie dans la droite lignée de ce que Mana Books a déjà pu proposer sur ses précédents manga Danganronpa, avec toujours le même format, un papier assez épais et soupe permettant une impression honnête, et une traduction toujours assurée par Teddy Dumont. On regrettera juste que quelques coquilles soient passées sous le radar de la relecture (de la ponctuation absente parfois, "Fukuwa" au lieu de "Fukawa" vers la fin...), même s'il n'y a rien qui empêche la bonne compréhension.