Danganronpa 2 Vol.1 - Actualité manga

Danganronpa 2 Vol.1 : Critiques

Super Danganronpa 2 - Sayonara Zetsubou Gakuen

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 10 Avril 2020

Aaaaaah, l'école Kibôgamine... Réputée pour réunir la crème de la crème, l'élite, celles et ceux qui sont les meilleurs dans leur talent respectif au point d'en être le représentants ultimes, cet établissement scolaire huppé et très sélect a déjà été le théâtre, par le passé, d'un funeste jeu de la mort au désespoir total, événements ayant été conté dans Danganronpa premier du nom. Pourtant, lorsque Hajime Hinata et ses 15 nouveaux camarades de classe y débarquent, ils ne semblent rien connaître de ce drame et se font une joie de démarrer leur vie scolaire, qui les promettra forcément à un bel avenir plein d'espoir, quand bien même leur professeure, Usami, est une étrange petite peluche en laine feutrée au physique de lapin et avec un cheveu sur la langue. La vie lycéenne des 16 adolescents semble même démarrer de façon paradisiaque puisque, comme par magie, il sont amenés jusqu'à l'île Jabberwock, un complexe touristique de luxe où, seuls, ils vont pouvoir profiter tout leur soûl de la plage et du beau temps... à moins que ce paradis ne se transforme soudainement en enfer. Car à Kibôgamine, l'ombre de Monokuma n'est jamais loin, et il a déjà tout prévu en se réappropriant l'île pour y mettre en place un nouveau jeu mortel, où l'espoir et le désespoir risquent de se tirer dans les pattes...

Tel est donc le pitch de Danganronpa 2, adaptation manga du jeu vidéo éponyme de Spike Chunsoft qui n'est autre que la suite de Danganronpa. Dessiné au Japon à un rythme plutôt lent (plus lent que l'adaptation du premier jeu déjà sortie chez Mana Books l'année dernière), de 2013 à début 2017 pour le compte du magazine Famitsu Comic Clear des éditions Enterbrain, ce manga en seulement 3 volumes fut la toute première série de Kuroki Q (ou Kuroki Kyû), un mangaka qui n'a a priori rien fait d'autre depuis, ou alors pas grand chose.

Ici, dans le schéma, on prend le même concept que le premier volet et on recommence: pour quitter l'île, le seul moyen est d'assassiner l’un de ses camarades sans être découvert par les autres ! Si les autres découvrent l’identité du tueur, celui-ci est le seul a être puni via une peine de mort pouvant prendre diverses formes. Mais s’ils ne parviennent pas à le démasquer, seul l’assassin sera libéré et les autres seront éliminés... Bien sûr, au fil des jours, pour corser le tout et pousser les élèves à commettre l'irréparable, le sadique et exubérant proviseur au physique d'ourson se fera un plaisir de semer le doute dans leur explique par divers moyen, et cela dès ce premier tome où il déclare qu'un traître pourrait bien se cacher parmi eux, et qu'il leur a volé deux années de mémoire qu'il ne leur rendra que s'ils sortent victorieux de l'île. Mais à cela s'ajoutent quelques nouveautés: à commencer évidemment par le cadre insulaire qui change de l'école, et par la présence d'Usami... enfin, Monomi, dès lors qu'elle a été "trafiquée" par Monokuma. Semblant être une figure d'espoir face à son "grand frère" qui passe son temps à la martyriser, on se demande facilement ce que Monomi apportera plus concrètement. On peut également signaler la présence d'un bien mystérieux compte à rebours, qui aura sûrement son importance. Bien sûr, dans le jeu d'origine il y a encore plus de nouveautés par rapport au premier jeu, mais celles-ci concernent surtout le gameplay et ne se ressentent pas dans le manga.

Pour le reste, on commence très vite les choses en découvrant vite et bien le nouveau casting: ultime éleveur, ultime infirmière, ultime mécano, ultime cuisinier, ultime danseuse traditionnelle, ultime gameuse, etc... L'équipe du jeu ne manquait pas d'idées afin de renouveler sa palette d'"ultimes", mais aussi de looks dont certains sont délicieusement excentriques, et de personnalités généralement assez marquées (entre la maladroite totale, celle qui balance des vacheries à tout va, celui qui semble dans son monde avec ses hamsters...), si bien qu'on les démarque tous très bien. D'autant plus que dans le lot, certains éléments les concernant titillent facilement la curiosité: on retrouve un nom/un ultime qui dira forcément quelque chose aux connaisseurs du premier volet (à ceci près que son physique a... forci), un autre personnage dont le nom est quasiment un anagramme d'un personnage du premier volet (d'autant qu'il a le même "ultime") et qui aura déjà un rôle on ne peut plus trouble dans ce premier tome... sans oublier une petite énigme autour de Hajime, le héros: là où dans le premier volet c'est Kyôko Kirigiri qui ignorait son talent ultime, ici c'est directement le personnage principal qui ne s'en souvient pas.

Et ces personnages, bien sûr, on les découvrira toujours plus en détails au fil de l'histoire, y compris (surtout ?) pendant les affaire de meurtre puis de procès, le premier meurtre ne tardant vraiment pas à arriver, et sa résolution occupant alors tout le volume en semant déjà beaucoup le trouble. On retrouve alors le plus gros de la recette faisant le charme de Danganronpa: discussions entre les personnages pendant le procès, raisonnements pour essayer de déterminer qui est le meurtrier, comment il s'y est pris et quel est son mobile... et dès le premier cas, on a droit à une affaire délicieusement alambiquée, faisant passer de suspect à suspect avec d'autant plus d'incertitudes que certains mensonges ne sont jamais loin... et, surtout, travaillant avec force les thèmes si chers à la saga Danganronpa que sont l'espoir et le désespoir. Le désespoir gagnera ainsi facilement la dernière ligne droite du tome via les différents éléments du mobile du meurtrier et sa chute terriblement cruelle, mais avant cela il est évidemment impossible de ne pas souligner toute l'ambivalence d'un certain personnage qui, à lui seul, par son amour de l'espoir, risque fort de toujours lui associer le désespoir...

L'ambiance Danganronpa est donc bel et bien là, et Kuroki Q s'applique bien à la retranscrire dans ses visuels fidèles et soignés, mais aussi dans le rythme soutenu... mais malgré tout, des limite sont à noter. En premier lieu, celles et ceux ayant fait le jeu remarqueront que le mangaka a préféré ne pas s'embarrasser avec certains éléments de cette première affaire, entre autres le problème des toilettes fermées et de la suspicion sur Peko. Après tout, pourquoi pas: ce n'est pas dérangeant, ces éléments n'ayant pas une incidence directe sur l'histoire et servant surtout en tant que pistes supplémentaires. Ce qui,en revanche,e st dommage, vient de l'absence quasiment totale d'un aspect pourtant crucial dans les jeux: la phase d'enquête, juste après le meurtre, où les indices se découvrent et se mêlent. Si le manga du premier Danganronpa abordait déjà cette phase un peu succinctement, ici c'est simple: elle est éclipsée. Pas moyen pour le lecteur, donc, d'essayer de se forger un peu ses propres hypothèses. Il faut donc se contenter de lire Danganronpa comme un simple divertissement... ce qui, en soit, n'est déjà pas si mal au vu des qualités scénaristiques et de l'ambiance. Enfin, le dernier point faisant un peu peur concerne forcément la longueur de la série: adapter en seulement 3 volumes Danganronpa 2, dont les affaires sont encore plus alambiquées et donc longues que dans le premier jeu, ça va être chaud. En adaptant en 4 tomes le premier jeu, le manga précédent allait déjà à l'essentiel... Alors espérons donc que Kuroki Q saura bien s'en sortir comme il se doit, jusqu'au bout.

Il y a donc quelques limites et quelques craintes, mais dans l'ensemble, ce premier volume de l'adaptation de Danganronpa 2 s'avère efficace. Les thèmes phares et l'ambiance si unique de la saga sont bel et bien là, on ne s'ennuie jamais... Et en prime, les qualités éditoriales sont similaires au premier manga avec une impression et un papier à la hauteur, et le retour à la traduction de Teddy Dumont qui sait reste clair et qui s'avère bien inspiré dans certains tics de langage (le cheveu sur la langue de Monomi, l'accent de Teruteru, les insultes de Hiyoko...).
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.25 20
Note de la rédaction