Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 30 Août 2024
Suite aux récents événements, Jiji est désormais hanté par l'Oeil maléfique. Au contact de l'eau froide, le yokai prend possession de lui, et seule l'eau chaude lui permet de redevenir maître de lui-même. Dans ce contexte, le petit groupe cherche tant bien que mal à contenir l'esprit maléfique. Mais celui-ci est si puissant que seul un exorcisme semble être à même de le conjurer...
L'excellent arc de la maison hantée laisse place à une transition des plus rocambolesque autour de Jiji. En ayant la bonne idée de bousculer la formule classique dans l'éveil des pouvoirs de ses personnages, Yukinobu Tatsu amène une situation propice à quelques déboires hauts en couleur, le tout en cristallisant son noyau de protagonistes pour créer un cercle aux membres toujours plus nombreux et excentriques. La partie autour de Jiji, l'un des deux grands axes de ce tome, est bourrée de bonnes idées et permet de renforcer notre attachement envers la fine équipe, en plus de déborder d'humour. On appréciera toute particulièrement la parodie de X Japan, trouvaille qui semble ne rien avoir à faire là à première vue, et qui se greffe pourtant superbement à ce cadre délirant.
Cette transition est aussi un moyen pour l'auteur de souffler un tantinet et de se pencher sur ses protagonistes, avec Momo et Okarun en première ligne. Le tumultueux arc passé n'avait guère laissé de place à la dimension romcom du récit, aussi le mangaka renoue avec cet aspect, non sans humour, mais avec la fâcheuse manie de jouer une fois de plus les voyeurs en ce qui concerne Momo. Le personnage n'a vraiment pas besoin de ça pour briller, d'autant plus que tout le deuxième tiers axé tranche de vie est convaincant de bout en bout.
Il faut attendre les derniers chapitres de l'ouvrage pour voir un nouvel arc s'ouvrir. Celui-ci s'ancre dans une continuité du personnage d'Okarun et pourrait, à première vue, consister en un banal entraînement. Mais c'est sans compter le talent de l'auteur qui pousse toujours plus loin la bizarrerie de son manga, multipliant les idées nouvelles pour planter une action toujours différente de ce qu'on a découvert précédemment.
En définitive, le septième tome de Dandadan apporte une transition riche et réussie, drôle comme touchante, développant une vraie progression du côté des différents personnages principaux, et confirmant une fois encore toute l'inventivité de son auteur. Est-ce utile de préciser que nous sommes conquis, une fois encore ?