Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 16 Août 2024
En plein quiproquo d'ordre sentimental, Okarun, Momo et Aira sont attaqués par le peuple Serpos, changeant le lycée en dimension parallèle afin de mieux s'emparer de la "banane" du jeune homme. Face à cette attaque violente, Aira dévoile son pouvoir fraichement acquis, lui conférant les attributs de l'Acro-soyeuse. En combinant leurs pouvoirs, les membres du trio jouent le tout pour le tout pour se dépêtrer de cette situation...
La nouvelle bataille contre les Serpos trouve un dénouement assez rapide dans ce début de quatrième tome, grâce à une belle trouvaille de Yukinobu Tatsu pour créer une alchimie entre ses trois personnages centraux, prouvant que l'inventivité de l'artiste vient aussi de son utilisation des pouvoirs farfelus des héros. Une alchimie qui va au-delà de cette confrontation puisque l'auteur développe un triangle amoureux à la fois drôle et sincère, le dotant d'une vraie énergie.
Et toujours dans cette volonté d'allier la romcom à ce cadre hybride et désopilant, l'artiste nous introduit un tout nouveau personnage, Jiji, premier amour de Momo qui vient donc complexifier la figure sentimentale. Tout le dernier tiers de l'ouvrage se révèle très réussi dans sa manière de traiter le nouveau venu, rival amoureux pour Okarun, véritable pitre rarement sérieux, mais qui est cible d'un nouvel enjeu qui promet d'être traité dans le prochain opus. Sa mise en place est d'autant plus réussie que Jiji ne tombe pas dans la caricature de l'adversaire sentimental, mais jouit d'une vraie fraîcheur et façonne des rapports avec Okarun qui vont au-delà de la rivalité. On sent bien que malgré quelques archétypes, Yukinobu Tatsu cherche à aller au-delà dans la dimension romantique de sa série, avec énormément d'humour, mais aussi des notes franches très bien dosées. C'est en ce sens qu'on prend plaisir à suivre le petit groupe, toujours plus nombreux en termes de membres.
Entre ces deux actes, et outre toutes les mises au point dans la trame amoureuse de l'œuvre, ce sont bien les excentricités propres au monde de Dandadan qui continuent de nous régaler. Dans un cadre faussement sérieux et émotionnellement fort, l'auteur en profite pour "enrichir" son monde fantastique, avec des chapitres où forces occultes et aliennes amènent des situations délirantes sur des chapitres stand-alone qui font mouche. Même dans ces moments coupés de la trame centrale, l'œuvre fait mouche.
L'OVNI qu'est Dandadan, comédie romantique mêlée au shônen d'action à pouvoirs aux tons libérés et aux gags bas de ceinture sans être grossiers, continue son petit chemin avec de nouvelles trouvailles abracadabrantes et un cadre de personnages à la forme classique, mais au fond réussi. La formule fonctionne telle qu'elle est et même si son excentricité ne pourra pas plaire à tous, l'audace de cette alchimie continue d'en faire un titre à part.