Dandadan Vol.3 - Actualité manga
Dandadan Vol.3 - Manga

Dandadan Vol.3 : Critiques

Dandadan

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 09 Décembre 2022

Chronique 2 :


Depuis qu'elle a trouvé l'une des deux boules d'Okarun sans savoir de quoi il s'agissait, Aira a obtenu la capacité de voir les phénomènes paranormaux, et s'est alors mis en tête qu'elle est l'élue d'une mission sacrée visant à combattre les étrangetés, qu'elle doit ainsi protéger la terre, et qu'elle a été choisie parce qu'elle est trop canon. C'est dans cette optique qu'elle veut tendre un piège à Momo, qu'elle pense être un démon manipulant Okarun. Mais en plus d'être totalement à côté de la plaque, la jeune fille trouve le moyen de se mettre dans une mouise monumentale en attirant l'esprit maléfique d'une acrobate à la longue chevelure soyeuse, qui la vise tout particulièrement. Accourant pour la sauver en compagnie de Mémé-Turbo qui est toujours coincée dans son manekineko, Momo et Okarun vont avoir fort à faire pour protéger Aira, combattre l'ennemie, mais aussi comprendre qui est réellement cette dernière...

Après des débuts survoltés Yukinobu Tatsu ne laisse alors aucunement son rythme frénétique retomber, en nous replongeant directement dans l'action avec le cas de "l'acro-soyeuse" qui va encore occuper un bon tiers de ce 3e tome. Sur le plan du rythme et de l'action purs, l'auteur régale, une nouvelle fois, entre ses planches riches et pourtant très fluides, son petit lot d'angles de vue ambitieux, les spécificités d'une ennemie exploitant ses talents d'acrobate ainsi que son interminable chevelure, et nos deux héros qui doivent faire face à ça avec quelques incertitudes (par exemple, Okarun en sait pas trop quoi faire de son coup de boost) tout en devant protéger Aira et en essayant d'exploiter le terrain. Dans tout ça, il ne faut pas oublier les notes d'humour rapides, notamment de la part de Mémé-Turbo et de ses remarques. Pais c'est également une part plus dure, plus tragique voire plus touchante qui surgit dans le feu de l'action, dès lors que Momo découvre psychiquement quel fut le passé, quelle fut la vie de l'adversaire du jour, l'acrobate cachant avant tout un tragique destin familial auquel elle se raccroche encore. On appréciera, entre autres, les quelques pages de flashback muettes qui n'ont pas besoin de mots pour nous faire ressentir le drame de la vie de l'acrobate, ce que cela nous apprend aussi sur le contexte familial d'Aira, et la part d'empathie que cette dernière montre lors d'une issue qui se veut pourtant presque fataliste.

Une fois cette phase passée, ses conséquences se font bien ressentir, pour l'intégrité physique d'Okarun bien sûr, mais aussi voire surtout pour la place plus importante que prend Aira, cette dernière se plongeant encore plus fortement dans son trip de sauveuse du monde, se mettant à considérer soudainement Okarun tout à fait différemment, et nous révélant avec un certain amusement toute son inexpérience en amour alors qu'elle est l'idole ayant tous les mecs du bahut à ses pieds. Mais c'est dans ce contexte un brin décalé, porteur de quelques quiproquos sentimentaux classiques dans le fond mais rudement efficaces dans la façon barrée dont l'auteur expose ça, que surgit déjà une tout autre menace dans une dernière partie de tome menée tambour battant, une nouvelle fois. Entre les "retrouvailles" avec des ennemis déjà vus et toujours aussi portés sur les organes reproducteurs humains, et leurs sbires bien spécifiques et un brin maltraités par leurs chefs (réduction de salaire à chaque échec, c'est rude), Yukinobu Tatsu propose à nouveau un cocktail survitaminé, jonglant entre les ambiances, où il propose quelques merveilles de designs oscillant entre le classe effrayant et le grotesque glauque, tire assez bien parti du cadre intérieur de l'école et du danger que représente ici l'eau, et met finalement en scène un joyeux bordel organisé où la bataille se joue un peu sur plusieurs créneaux à la fois.

On reste donc sur un fort bon cocktail. Après trois volumes Dandadan n'a aucune grosse prétention côté intrigue, mais en tant que divertissement un peu barré l'auteur fait de très bonnes choses, que ce soit dans sa capacité à entremêler les ambiances ou dans son rendu visuel bien souvent aux petits oignons.



Chronique 1 :


Suite au combat contre Mémé-Turbo (qui a pris la forme d'un maneki-neko), Okarun a perdu ses boules ! L'une d'elles est retrouvée par Aira, une camarade de lycée, et l'une des plus jolies filles de l'établissement. Cette dernière est persuadée que Momo est un démon, mais ne s'attendait pas à devenir la cible d'une dangereuse entité ! Convaincue qu'Aira est sa fille, « l'acro-soyeuse » s'en prend à l'adolescente. Heureusement pour elle, Okarun et Momo entrent en scène, aussi bien pour la sauver que pour récupérer la première boule du garçon.

Yukinobu Tatsu nous a totalement convaincus avec les deux premiers volumes de Dandadan, véritable trip mêlant entités spectrales, ovni, pouvoirs démoniaques et dons psychiques, propulsant les deux protagonistes que sont Momo et Okarun dans un univers qui les dépasse. Le tout sur un ton irrévérencieux et insolent, menant à des tirades délicieusement grotesques parfaitement sublimées par la traduction de Sylvain Chollet. Avec cette suite, la très bonne lancée du début d'œuvre se poursuit, ce qui passe d'abord par la fin du combat contre l'acro-soyeuse, avant de passer à un autre arc.

C'est ainsi que Dandadan se construit, au moins pour le moment : Plusieurs microaventures se succèdent, chacune mettant en scène un ennemi différent, et permettant à l'artiste d'exprimer aussi bien son univers fantastique que sa patte qui semble s'émanciper chapitre après chapitre. Sur le plan visuel, ce troisième tome surpasse encore les deux précédents, ce par un trait toujours plus précis, qui appuie une narration explosive et des cases à la composition magistrales. Le mangaka se lâche très clairement lors de ses scènes d'action, par des planches qui ont de quoi nous entrainer dans l'intensité des batailles, et nous donner le tournis par leur profondeur et le détail du dessin. Esthétiquement, ce troisième tome est encore plus savoureux que les deux précédents !

En ce qui concerne la trame, on constate aussi que Yukinobu Tatsu ose davantage de choses, tant dans le registre de la bizarrerie que dans sa capacité à nous toucher avec de nouvelles émotions, quand on s'y attend le moins. Alors, l'arc de l'acro-soyeuse s'achève tout en mélancolie, un final presque larmoyant qui montrera rapidement une utilité en ce qui concerne le sort d'Aira, un personnage dont on n'attendait rien de spécial, mais qui parviendra à sortir du lot au fil de la lecture. Dès lors, la série reprend sa routine de comédie adolescente, avant d'être de nouveau chamboulée par l'univers toujours aussi étrange du récit, amenant une nouvelle situation bizarre à chaque instant, à laquelle l'artiste insuffle un souffle inarrêtable. En termes de rythme, les retrouvailles avec la part alien de ce monde sont grandement efficaces, en tout cas assez, mais créer l'envie de suivre encore plus loin les aventures du désormais trio, au sein duquel l'auteur prend toujours grand soin d'injecter de nouvelles dynamiques de comédie sentimentale... et loufoque.

Chapeau bas à Yukinobu Tatsu, une nouvelle fois, tant Dandadan s'avère déjà être une réussite. La série a beau utiliser des codes classiques, ceux-si sont usés judicieusement et conformément à un univers barré, sur une esthétique de plus en plus libérer pour des séquences visuellement saisissantes. Après Tatsuki Fujimoto, son ancien élève s'impose lui aussi comme l'une des nouvelles recrues les plus talentueuses de l'écurie Jump actuelle.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs