Dandadan Vol.2 - Manga

Dandadan Vol.2 : Critiques

Dandadan

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 14 Octobre 2022

Chronique 2 :


Ils ont beau avoir des personnalités totalement différentes à la base, le discret nerd Ken (alias Okarun) et la caractérielle Momo doivent désormais former le plus improbable des duos face aux entités surnaturelles qui les menacent, avec un but clair en ligne de mire: récupérer le machin du jeune garçon, rien que ça, qui a été volé par Mémé-Turbo, l'esprit qui est à l'origine de sa malédiction. Sur conseil de Seiko, la grand-mère de Momo, ils ont échafaudé un plan assez simple sur le papier: provoquer en duel à la course l'entité maléfique, elle qui est si fière de sa vitesse, pour pouvoir l'éloigner du tunnel lui servant de repaire et ainsi l'affaiblir puis l'éliminer. Mais une fois le moment crucial venu, tout ne se passe pas exactement comme prévu, car un ennemi supplémentaire déboule: un jibakurei ayant pris la forme d'un crabe géant et se mettant à les courser en semant la zizanie sur son chemin...

Comme le laissait supposer l'issue du tome 1, c'est donc sur les chapeaux de roue que démarre ce deuxième volume, avec une course-poursuite effrénée que Yukinobu Tatsu gère de main de maître: non content d'offrir un rythme intense et frénétique, l'auteur sait en plus ponctuer le tout de petits imprévus supplémentaires, mais aussi d'un humour qui reste bien présent avec les différentes saillies des personnages (Mémé-Turbo comprise, puisqu'elle est à l'intérieur-même de Ken), et surtout d'un travail visuel qui reste saisissant avec quelques pleines pages ou doubles-pages remarquables, un sens du détail bien présent autant dans les décors que dans les designs, et un petit paquet d'angles de vue qui se veulent suffisamment ambitieux, à l'image de la très cinématographique page finale du chapitre 6 qui joue sur plusieurs plans à la fois.

Difficile, alors, de bouder son plaisir face à ce cocktail détonnant, d'autant plus que l'auteur n'oublie pas de nuancer un peu la figure de mémé-Turbo, en expliquant ce qu'elle représente. Mais une première étape a beau s'achever dans le récit, les problèmes sont loin d'être finis pour autant concernant l'incongrue malédiction touchant Okarun, si bien que la dernière partie du tome va vite faire redécoller les choses autour d'une autre menace et de l'implication d'une autre adolescente dont la personnalité un peu hautaine, hypocrite et détestable prêtera plus à sourire qu'autre chose au vu de son idiotie (si elle savait ce qu'est réellement sa boule sacrée...). Mais avant d'en arriver à cette nouvelle montée d'adrénaline, c'est tout autre chose qui intéresse le mangaka pendant une bonne partie de son volume, à savoir les premières réelles évolution du lien entre ses deux personnages principaux. A partir du moment où la malédiction touchant Ken sera réglée, les deux adolescents vont-ils cesser tout bonnement de se côtoyer ? Leur relation s'arrêtera-t-elle à ça ? Yukinobu Tatsu amène des réponses malignes à ces questions. Et même s'il n'y a rien de spécialement étonnant, c'est franchement bien géré au gré de certaines petites étapes en particulier, comme quand ces deux-là se cherchent partout ou que Ken sort de sa timidité pour défendre l'image de Momo face à certaines rumeurs. Une relation sincère se met alors peu à peu en place entre les deux personnages principaux, il est vraiment appréciable de voir l'auteur accorder une belle place au développement de ceux-ci plutôt que de se concentrer uniquement sur un cocktail d'action/humour, mais il va de soi que cette relation devra encore se renforcer pour être mieux assumée par les principaux concernés.

Si le tome 1 de Dandadan se révélait foncièrement plaisant dans sa recette, c'est donc bel et bien avec ce 2e volume que l'oeuvre montre tout son potentiel, en ajoutant à l'action trépidante, à l'humour franc et aux prouesses graphiques un peu plus de substance au binôme principal. Dandadan n'a donc pas volé sa solide réputation, et c'est avec impatience que l'on attendra la suite des aventures rocambolesques de Momo et Okarun !



Chronique 1 :


Afin de vaincre Mémé-Turbo et lever la malédiction qui pèse sur Okarun, le garçon et Momo n'ont d'autre choix que de défier celle-ci à la course. Si vaincre l'esprit d'une vieille femme pouvant monter jusqu'à 100 km/h n'a rien de simple, les chose empires quand le jibakurei prend la forme d'un crabe géant destructeur. Pour réussir leur mission, le duo n'aura d'autre choix que de jouer d'astuce...

Electrique, bourré d'énergie, teinté de jolies idées narratives et excentrique dans ses délires, le premier volume de Dandadan laissait difficilement de marbre, et on attendait de voir les confirmations du récit de Yukinobu Tatsu avec ce deuxième tome, paru en simultanée. Tout en imposant le potentiel de son œuvre, le mangaka valide toute l'efficacité d'un manga qui affirme son identité.

La confrontation contre Mémé-Turbo s'achève de manière explosive dans un début d'opus qui ne laisse pas le temps de souffler. Dandadan porte donc à terme un premier "arc", ou du mois une première opposition face à un esprit frappeur, le lecteur s'attendant dès lors à voir d'autres menaces entrer dans le quotidien de Momo et Okarun. Et effectivement, les deux héros ne sont pas au bout de leurs peines, ainsi l'enjeu de ce second opus est de mener plus loin leurs jours tourmentés tout en confirmant la recette du titre, notamment la dynamique centrée sur les protagonistes et leurs spécificités.

Comme pour le premier volet, quelque chose d'assez classique se dessine au fil de la lecture, dans la constitution du groupe principal de personnages qui va réserver une petite surprise idéale en termes d'interactions. Mais l'auteur garde sa patte très personnelle, notamment à travers le ton délirant de son manga et le caractère débridé de celui-ci, menant à un humour bas de ceinture toujours mis en relief à merveille grâce au travail de traduction de Sylvain Chollet. Par cette touche singulière et cette association entre ficelles classique et construction drôle et habile, les nouvelles aventures de Momo et Okarun se dessinent, gardent leur souffle effréné, et construisent toujours un peu plus le folklore mystique et grotesque de l'œuvre.

A côté, Dandadan n'en n'oublie pas son côté tranche de vie, marqué par la comédie lycéenne croquée avec efficacité. Au cœur de cet aspect, c'est bien la relation entre les deux têtes d'affiche qui est mise en avant, avec une touchante sincérité et un début de romance tout aussi savoureux. Yukinobu Tatsu reste aussi doux qu'amusant sur ces séquences, introduisant même un nouveau personnage dont le classicisme réservera aussi sa petite surprise.

Potentiel confirmé, donc, pour ce lancement majeur de l'automne 2022. Dandadan s'impose comme une perle d'efficacité, un shônen au cadre simple qui cache une avalanche d'idées de ton, d'humour et d'esthétisme, le tout servi par un casting on ne peut plus attachant et gratté avec brio. Avec un démarrage aussi maitrisé, on ne peut qu'attendre l'excellence pour les prochains opus.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

17 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs