Dandadan Vol.10 : Critiques

Malgré la barrière de la langue, Vamola est intégrée à son nouvel environnement lycéen. Malheureusement, la boule que détient la jeune extraterrestre semble n'avoir rien à voir avec la baloche d'Okarun. Le calme semble être revenu, mais c'est sans compter la récente intrusion de Momo dans les ruines voisines, ce qui lui vaut d'être hantée par l'esprit malveillant de Reiko Kashima. Plus grave encore : alors qu'elle est dispersée, la petite bande est attaquée par un ennemi d'origine non humaine...

Et de dix ! Suite à des bases particulièrement déjantées, la série de Yukinobu Tatsu a su développer un univers bien à lui, aux côtés de personnages attachants et par des moments d'actions délicieux dans leurs visuels et leurs compositions. Au fil des volumes, Dandadan s'est imposé comme un ovni, un shônen de baston sans pareil qui brille de l'inventivité débordante d'un auteur qui développe pourtant une trame cohérente et développe sans cesse son casting, dans leurs psychologies comme dans leurs émois sentimentaux. On en redemande, et ce dixième tome nous prouve que l'auteur n'est pas au bout de ses limites.

Alors, Yukinobu Tatsu joue sur la récente entrée en scène de Vamola pour amener un nouvel arc dont les enjeux n'auront peut-être jamais été aussi forts. Certes, l'arc de l'Oeil maléfique plaçait la barre haute à ce sujet, mais le mangaka renouvelle ici le cheminement de son arc pour proposer une action nouvelle et développer une bataille explosive sur plusieurs fronts tout en plantant des ambitions scénaristiques qui ont de quoi titiller notre curiosité. L'idée n'est pas d'amener une énième séquence de baston explosive, mais d'introduire une menace solide tout en plaçant nos héros face à un obstacle inédit, et par conséquent les faire progresser tout en jouant sur une interrogation scénaristique prometteuse.

Alors, tout n'est que caviar dans ce début de nouvel arc, que ce soit dans l'exploitation habile des personnages, les interactions entre certains d'entre eux, les rôles surprenants qu'occupent des figures présentes depuis un certain temps, ou encore l'apparence de l'une des nouvelles menaces qui permet au mangaka de jouer plus que jamais avec la culture populaire. Les amateurs de creepypasta riront de bon cœur devant l'ingénieux clin d'œil, avant de profiter d'un moment particulièrement héroïque qui rend justice à Momo, personnage dont on apprécie grandement l'évolution.

Dandadan ne faiblit aucunement avec ce dixième volume, loin de là même. La montée en puissance est habile et le début de bataille proposé aussi intense que jouissif visuellement, et on se questionne sur la résolution de ce grand combat. À ce stade, on n'est plus surpris du talent de Yukinobu Tatsu, ce qui ne nous empêche nullement de nous régaler devant un tel spectacle.