Dahliya - Artisane Magicienne Vol.1 - Actualité manga
Dahliya - Artisane Magicienne Vol.1 - Manga

Dahliya - Artisane Magicienne Vol.1 : Critiques

Madougushi Dahlia wa Utsumukanai - Dahliya Wilts No More

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 13 Octobre 2020

Avec les séries The Dungeon of Black Company (pour lequel un anime est prévu), Noble New World Adventures et plus récemment l'excellent Faraway Paladin, cela fait déjà un bon moment que les éditions Komikku montrent un intérêt constant pour le registre de l'isekai, et cela continuera même fin octobre avec A Safe New World, un autre manga dont l'éditeur a récemment annoncé l'acquisition. Mais en attendant, le catalogue de Komikku a également accueilli une nouvelle représentante de caractère avec Dahliya, Artisane Magicienne !

Cette série est signée Megumi Sumikawa, une mangaka jusque-là inédite en France, mais active au Japon depuis 2006 et s'étant spécialisée dans les récits de fantasy. Ce manga est publié au Japon depuis 2019 dans les pages des magazines MAGCOMI et Comic Blade des éditions Mag Garden sous le titre Madougushi Dahlia wa Utsumukanai - Dahliya Wilts No More. Il s'agit de l'adaptation du light novel éponyme (inédit en France), écrit depuis 2018 par Hisaya Amagishi et illustré par Kei.

Dans notre monde, notre héroïne était une employée japonaise effacée, et épuisée par son travail. Accablée, passant son temps à baisser la tête devant les clients et devant les cris de son supérieur, n'ayant même plus l'occasion d'entretenir ses relations avec ses amis, elle a fini par succomber pendant qu'elle faisait des heures supp' après avoir ressenti une vive douleur dans la poitrine... mais elle ne s'attendait pas à se retrouver réincarnée dans un autre monde typé fantasy, au sein du royaume d'Ordine, dans la peau de Dahliya Rossetti, fille de Carlo Rossetti, un grand créateur d'objets magiques ! De sa plus tendre enfance jusqu'à ses premières années d'adulte, elle a alors tâché d'apprendre elle-même l'artisanat des objets magiques, domaine qui la passionne et où elle semble déjà exceller. Ainsi, au fil des années, grandit en elle une forte volonté: celle de devenir elle-même artisane magicienne, et donc de créer des objets magiques astucieux et à même de rendre la vie des gens meilleure. Son père, qui a conscience des talents de sa fille, souhaite autant que possible la soutenir dans cette voie pas forcément évidente pour une femme. Mais pour ce faire, il lui faudra forcément se confronter à certaines épreuves...

Le moins que l'on puisse dire est que le récit démarre vite, et même très vite, dans la mesure où il ne faut qu'une page à Megumi Sumikawa pour expédier l'ancienne vie de l'héroïne dans notre monde, puis pour présenter son enfance avant qu'elle ne grandisse déjà bien vite. Et peut-être est-ce le principal petit reproche que l'on pourra faire à ce premier volume: le récit, assez souvent, progresse vraiment rapidement, et on y sent à certaines reprises que la mangaka fait des coupures par rapport au roman originel que l'on devient plus étoffé. Heureusement, malgré cette rapidité dans certaines avancées, la lecture reste toujours fluide et l'univers global est bien posé, ce qui permet de se plonger au mieux dans les qualités de ce récit.

Car des qualités, l'univers imaginé par Amagishi en a, assurément. Le pitch de base apparaît vraiment comme un cliché des isekai, encore plus au vu du monde proposé, un monde médiéval fantastique pour l'instant très standard, y compris dans ses différent(e)s guildes/ordres ou dans son petit bestiaire fantasy (slimes, etc). Mais l'oeuvre devrait, sur la longueur, facilement trouver sa propre voie à travers le destin de son héroïne dans un domaine offrant tout son sel au récit: l'artisanat d'objets magiques.

A ce titre, la lecture montre déjà pas mal de petites choses intéressantes, et il est facile de se prendre au jeu en suivant Dahliya expérimenter des choses pour créer des objets magiques. La demoiselle, tout en s'appuyant sur ses souvenirs d'objets de notre monde (sèche-cheveux, réchaud, tissus vêtements imperméables...), les revisite en faisant des recherches sur les propriétés de la faine/flore alentours (les slimes, entre autres), et y a incorpore la dose de magie adéquate, l'ensemble étant plutôt bien pensé et rappelant à certains égards La Petite Faiseuse de Livres (Ascendance of a Bookworm), un autre isekai de qualité où l'héroïne Maïn met elle aussi ses souvenirs de notre monde pour créer des objets inédits dans son nouveau monde.

Dahliya s'affiche alors assez vite comme une héroïne prometteuse grâce à ses talents et à la passion qu'elle affiche... mais pas uniquement ! Car on retiendra aussi très facilement son comportement face aux premières épreuves qui se dressent sur sa route, des épreuves passant essentiellement pas le côté parfois légèrement patriarcal de ce monde, et surtout par le comportement de son "aîné" Tobias, un apprenti de son père à qui notre héroïne se retrouve bientôt promise en mariage, mais qui, sous ses airs gentils, se révèlera vite plutôt idiot et un peu fourbe. Dahliya devra notamment se frotter à certaines réalités du marché dans ce monde, entre fraudes, contrats/brevets, besoin de monter une société... Mais c'est à sa manière qu'elle fait face à ça: sans pleurer, sans trembler, mais aussi sans s'emporter et en étant capable de faire montre de compréhension sans pour autant céder. Car après avoir passé son ancienne vie dans notre monde à baisser la tête, cette fois elle est bien décidée à vivre par ses propres moyens, comme elle l'entend, avec fierté !

Visuellement, le dessin de Sumikawa est très classique et sans grande personnalité, mais soigné. On ressent parfois un peu trop le numérique, les décors restent souvent simples (dans l'architecture des bâtisses notamment), certains visages apparaissent lisses, mais tout est fluide et contribue à rendre la lecture facile, et les planches sont largement assez propres et immersives.

C'est donc un début encourageant qui nous attend ici, avec un premier volume certes un peu trop rapide sur certains éléments, mais sachant piquer suffisamment la curiosité pour la suite. Tout semble bien en place pour un isekai qui a ce qu'il faut pour développer sa propre touche, grâce à son héroïne assez forte dans son genre et à son concept d'objets magiques plutôt plaisant.

Quant à l'édition française, elle profite d'un logo-titre fort bien pensé sur sa jaquette, ainsi que d'une première page en couleurs, d'une bonne qualité de papier et d'impression, de choix de police soignés, et d'une traduction claire de Melody Pages malgré quelques petites coquilles (entre autres, Dahliya qui, à quelques reprises, devient Dalhiya).
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.75 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs