Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 19 Avril 2018
Victime d'un terrible glissement de terrain, l'île de Jin no Shima a vu débarquer la Dmat d'Arisugawa, puis d'autres Dmat. Les équipes ont été divisées en différents blocs afin de faire face plus efficacement à l'urgence de la situation, car plusieurs blessés sont à déplorer, et il y a encore des disparus. L'équipe de Hibiki, elle, a d'emblée fort à faire, en devant essayer de sauver un homme dans un état très critique, retrouver transpercé par une branche d'arbre. Si rien n'est fait, il n'a plus que quelques dizaines de minutes à vivre, et il est impossible de le transporter en un laps de temps si court... une seule solution: tenter de pratiquer sur place une thoracotomie. Pendant ce temps, Kanako, jeune femme enceinte qui a été retrouvée légèrement blessée, se met à avoir des contractions... Un accouchement d'urgence, sur le site même et sans matos spécialisé, est nécessaire, et là aussi Hibiki semble être le mieux placé pour diriger les opérations, alors même qu'il n'a jamais effectué ce type d'opération... A moins qu'une figure d'un passé pas si lointain de refasse surface ?
Pour la dernière mission de la série, Dr Dmat s'achève sur quelque chose qui se veut assez symbolique dans le fond. Le cas de l'homme transpercé par une branche est un signe pour Hibiki: cette fois-ci, il n'est plus question d'ordre prioritaire et d'étiquette à apposer, seul son talent pur de médecin compte, et ça pourrait être l'occasion pour lui de démontrer définitivement toute sa capacité à sauver des vies. Quant au cas de la femme enceinte, il est intéressant en "inversant" un peu les choses: après avoir tant de fois dû "sacrifier" des vies, condamner des blessés graves à la mort en leur apposant la fameuse étiquette noire, cette fois Hibiki, au contraire, mes en pratique ses talents pour assister à l'arrivée d'une nouvelle vie. Le message est volontiers assez beau et assez facilement poignant, d'autant qu'Akio Kikuchi offre visuellement quelques moments forts, et que Hiroshi Takano joue plus que jamais sur un côté un peu "miraculeux", notamment concernant le lien unissant les deux blessés sauvés (ou non ?) par la Dmat d'Arisugawa, deux personnes dont on découvre un petit peu le passé, pour un résultat qui reste très basique, mais suffisant.
Et pourtant, cet aspect un peu "miraculeux" est également un exemple de ce qui pourrait être un frein pour certains lecteurs: tout, dans ce final, se déroule de manière excessivement facile. Déjà, il y a bien sûr le hasard qui veut que nos héros sauvent pile ces deux personnes-là qui ont un lien très étroit. Mais l'accouchement qui arrive pile-poil à cet instant est un peu gros, tout comme le fait que l'homme se réveille pile après l'accouchement. Sans oublier le retour opportun d'un homme que l'on pensait ne plus revoir depuis le tome précédent: évidemment son retour a du sens, une certaine symbolique, mais il est effectué sans la moindre subtilité, c'est une énorme coïncidence (il habite justement dans le coin, hé bah ça tombe bien dis donc). Enfin, il y a le cas de l'irruption des journalistes, qui fait partir le récit dans quelque chose d'assez grandiloquent avec rediffusion de l'accouchement sur écrans géants dans divers endroits du pays... mais bien sûr.
Le message de fond est pourtant beau et important concernant le travail courageux des acteurs de la médecine de catastrophe, et la toute fin est elle aussi assez belle. Il fallait clairement un final tourné vers quelque chose de positif pour cette série, et c'est le cas. Mais à force d'enchaîner les coïncidences, les grosses ficelles, et les petits excès de sensationnalisme, Dr Dmat perd en partie sa part de réalisme et de crédibilité.