Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 14 Mars 2025
Depuis le crash du dirigeable dans lequel ils s'étaient embarqués, Doga et Yoterda poursuivent à pieds leur périple dans des contrées désertiques, à la recherche d'un aérodrome qui leur permettrait de traverser la mer. Après avoir dû en découdre avec certaines menaces souvent monstrueuses, ils rencontrent enfin, aux abords d'une mine de sel, des personnes à même de les aider, et c'est ainsi que de fil en aiguille ils arrivent enfin dans une ville où ils devraient pouvoir poursuivre leur investigations sur la recherche des sirènes... à condition de s'adapter aux lieux !
Le périple du duo principal se poursuit ainsi de manière d'emblée efficace puisque, derrière le parfum de "road trip" ponctué de dangereuses péripéties dans des contrées assez hostiles, Toryumon Takeda prend également soin de bien travailler les moeurs et coutumes des endroits que nos héros parcourent, avec ici l'arrivée dans une ville où Doga, pour ne pas attirer l'attention ni se faire rejeter, devra s'adapter. C'est dans ce contexte que tous deux, au contact de certaines personnes, vont ensuite avoir l'occasion d'en apprendre un peu plus sur les sirènes, sur ce qu'elles sont vraiment, sur leur dangerosité, sur les difficultés (voire l'impossibilité) d'accéder à la mer sans risquer sa vie, et évidemment sur certains aspects de ce monde de manière plus générale. Et l'impact sur les deux personnages principaux est plutôt là: tandis que Yote se tourmente un peu sur la possibilité ou non de ressusciter, Doga, notamment via certains songes, laisse entrevoir encore un peu plus de choses sur elle et sur son enfance.
On peut alors dire que Takeda sait très soigneusement amener les enrichissements qu'il faut, petit à petit, à son récit qui devient toujours plus immersif. Mais il est évident que les choses ne s'arrêtent pas là, car de leur côté les sbires de Bjork, inquiétants, ont déjà entamé leur route pour remonter jusqu'à Yote, le ramener auprès de son frère... et tuer Doga si nécessaire. Au fil des pages, Takeda fait bien ressentir l'aura menaçante de ces traqueurs, notamment via certains événements sinistres (non, ils n'hésiteront pas à tuer, même des innocents), et jusqu'à un rebondissement assez insondable sur le coup, qui a vraiment de quoi couper le souffle, et qui va surtout nous questionner de plus belle sur la nature exacte de notre héroïne. Une héroïne qui, par ailleurs, n'en finit plus de séduire, tant elle sort des carcans jusque dans son allure, et nous régale dans sa débrouillardise, sa franchise et sa témérité ! Enfin, l'haletante dernière partie du volume permet aussi d'accentuer le voile de mystère sur l'ambigu Bjork, sur son énigmatique but en voulant récupérer son frère, et sur le possible pouvoir qu'il possède.
A l'arrivée, on a un volume mené tambour battant, qui ne se dévore d'un bout à l'autre, et qui nous fait facilement nous languir de la suite. A travers son univers bien conçu, son duo de personnages principaux vraiment chouette, son parfum d'aventure bien présent et sa délicieuse personnalité graphique avec pas mal de richesses dans les designs et les décors, Doga of the Great Arch s'affirme comme un manga ayant beaucoup de cachet, et on n'en attendait pas moins de la part de la mangaka qui nous avait déjà offert le très cool Badducks !