Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 04 Avril 2025
Voici déjà quelque temps d'Om a entamé sa retraire japonaise chez son grand frère Motoï, et il a commencé à bien s'habituer au mode de vie de son frangin, bien éloigné du quotidien new-yorkais qu'il connaissait jusque-là. Ainsi, c'est dans une atmosphère assez douce que l'automne laisse petit à petit sa place à l'hiver, avec tout ce que ça peut impliquer de nouveau puisque chaque saison a ses spécificités, plus encore dans une style de vie qui se veut très proche et dépendant de la nature.
Cet aspect très saisonnier reste joliment mis en valeur dans ce deuxième volume où Om a donc l'occasion de découvrir la façon dont Motoï et lui vont passer l'hiver, une saison souvent qualifiée de "morte saison" en termes de cultures et où il y a pourtant beaucoup de choses à faire aussi, comme notre jeune héros le découvrira très bien. C'est dans ce contexte agréable voire apaisant à souhait que, une nouvelle fois, les moments de vie et instants culinaires qui vont avec se succèdent au fil des chapitres, de la soupe de nouilles avec ses légumes en tempura au takoyaki, en passant par le potage de patates douces et bien d'autres mets qu'Ai Tanaka, en plus d'en décortiquer soigneusement les recettes, mets méticuleusement en valeur via leur préparation et le savoureux résultat final, le tout grâce à son beau travail visuel.
A cela s'ajoutent, bien sûr, les événements typiques de cette saison, que ce soit Noël ou, surtout, les célébrations du Nouvel An qui suivent, chez les tengu, un fonctionnement assez traditionnel et bien précis qu'Om (et le lectorat par la même occasion) va pouvoir soigneusement découvrir. Et à cela s'ajoute la traditionnelle visite de la jeune génération de tengu, venant vite et bien étoffer le casting dans la dernière partie du volume, notamment grâce à la dénommée Tamao, la prédécesseure d'Om chez Motoï, dont on pourra déjà savourer le caractère ainsi que certains regrets face à la perte de ses sens de tengu, en mettant alors bien en avant l'idée de savourer le moment présent.
Enfin, au coeur de ce récit chaleureux où le casting s'étoffe, Ai Tanaka n'oublie pas non plus de travailler un petit peu plus ses personnages principaux, et cela dès le début du volume puisque Motoï y est assez bien en avant, dès lors que l'on découvre une part de son enfance, le lien qu'il avait déjà avec Yui, son rapport avec sa grand-mère Shikiko, et le choix de vie qu'il a dû affirmer à l'heure où les chefs de l'organisation des tengu, à cause de ses ailes et de ses éventuels autres futurs pouvoirs, voulaient lui imposer.
Des visages principaux qui s'approfondissent un petit peu plus, un casting qui s'enrichit encore et qui se peaufine autour d'eux, une touche fantastique qui reste bien dosée, une atmosphère paisible et précieuse bien portée par une vie au rythme des saisons et par de la cuisine maison soigneusement préparée... Il y a dans ce deuxième tome tout ce qu'il faut pour confirmer et affirmer le charme déjà vu dans le premier volume. La Cuisine du Tengu est, ainsi, une tranche de vie qui démarre bel et bien de très jolie manière !