Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 22 Novembre 2024
Les liens entre Ichika et Amané risquent bien de se consolider encore suite à leur récente adoption du jeune orphelin Michiya, qu'ils prennent soin d'accueillir comme il le faut. Pourtant, une nouvelle épreuve ne tarde pas à arrive devant eux, quand Amané est sommé de rentrer chez lui pendant quelques jours, en pleine périodes des fêtes de fin d'année. En attendant son retour prévu pour le Nouvel An, Ichika ne lâche rien, et tâche de s'en sortir seule pour honorer les repas de Nouvel An en commande. Mais alors que le Nouvel An arrive, elle n'a toujours pas de nouvelles de son époux, si bien qu'elle décidé de se rendre à l'improviste à Ôsaka avec Mikkun pour voir ce qui se passe. Une fois arrivée au sein de la famille Yamaguchi, elle est certes bien accueillie dans l'ensemble, mais elle doit aussi se frotter aux velléités de Yukari, le frère ainé d'Amané, qui a fait revenir ce dernier à la demeure familiale avec une idée en tête, et qui a déjà ses propres plans peu rassurant concernant la maison Kuwanoki...
La première partie du tome s'axe alors essentiellement sur le passage d'Ichika dans la famille de son jeune mari, pour un résultat intéressant à plus d'un égard. D'un côté, Yukari se pose immédiatement comme un nouveau problème majeur puisqu'il se fiche bien de ce qu'Amané a décidé avec leur père et qu'il est déterminé à construire un hôtel Yamaguchi à la place de la maison Kuwanoki, quels que soient les résultats dans l'année à venir. De l'autre côté, la situation permet naturelle à notre héroïne de découvrir un peu plus de choses sur celui qui est devenu son mari: l'endroit où il a grandi, l'entente difficile qui existe depuis toujours au sein de la fratrie, ainsi que celle dont le jeune homme est sûrement secrètement épris et qui lui est inaccessible... Enfin, ces jours de travail d'Amane dans sa famille pourraient se révéler fort utile pour la suite !
Car effectivement, face aux velléités de Yukari, le jeune homme et Ichika ne comptent pas se laisser faire: Amané a pu commencer à s'intéresser à l'oenologie, a eu l'occasion d'apprendre le service et de se faire de nouvelles relations, s'applique toujours autant dans l'aspect gestion/affaires... tout ceci au profit d'un Ichika qui, de son côté, continue de s'atteler à sa passion et à ses talents culinaires, à grands renforts de nouvelles idées pour faire prospérer la maison Kuwanoki, le tout aboutissant évidemment sur quelques dessins de mets alléchants et sur de nouvelles recettes soigneusement décortiquées.
Enfin, parallèlement aux enjeux concernant purement la maison Kuwanoki, la mangaka n'oublie aucunement ses autres axes, tantôt chaleureux tantôt touchants: la compréhension de l'obsession de Michiya pour la nourriture (lui, l'orphelin qui en a sans doute manqué par le passé), les débuts du petit garçon à l'école primaire où il va falloir s'acclimater, la découverte de nouvelles petites coutumes d'époque, ce qu'Amané pense comprendre de l'amour secret d'Ichika... et, surtout, la mise en valeur de la relation à-part entre ces deux personnages qui ont été contraints de devenir mari et femme sans vraiment se connaître ni s'aimer: ils continuent de se découvrir, de se faire confiance, de se dévoiler à petites doses, jusqu'à des toutes dernières pages qui paraissent assez naturelles dans ce contexte.
La formule proposée par Yuki Isoya reste alors ravissante. Entre les nouveaux soucis et enjeux à long terme, l'ancrage dans l'époque, l'aspect culinaire travaillé et les évolutions relationnelles convaincantes, la mangaka affirme encore un peu plus le charme de sa série.