Contes graveleux de mon papy (les) - Actualité manga
Contes graveleux de mon papy (les) - Manga

Contes graveleux de mon papy (les) : Critiques

Boku no Ojii-chan wa Hen na Hanashi Suru!

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 14 Décembre 2018

L'une des toutes dernières nouveautés de 2018 nous est proposée par les éditions Akata, et avec ses contes elle pourrait bien obtenir sa petite place sous les sapins de Noël... mais pas pour les enfants ! De son nom original Boku no Ojii-chan wa Hen na Hanashi Suru !, Les contes graveleux de mon papy est le tout premier manga de Kazuhiro Urata, un auteur qui a ensuite enchaîné sur deux autres titres au Japon. Publiée de 2013 à 2017 sur l'application MangaBox des éditions Kôdansha où elle a fait partie des séries d'inaugurations, cette oeuvre en 44 courts chapitres est sortie dans son pays d'origine en trois volumes, mais pour l'édition française Akata a choisi de tout réunir en un joli pavé de 480 pages en grand format.


Dômu Saito est un petit garçon qui a souvent du mal à s'endormir le soir, mais heureusement il peut compter sur son papy pour lui raconter de jolis contes... ou pas ?! Car les contes de ce petit vieux sont des versions retravaillées très... hum, particulières, et pas vraiment adaptées à l'âge de Dômu. QR Code Tarô, Yu-Gi-Slip!, Le Garçon qui criait aux chaudasses, Les Trois Petites Mochonnes, La Giliss et la Fourmi, Blanche Neige et les sept collégiens... ne sont que quelques-unes des versions complètement fumées de ce papy qui a plus d'une histoire dans sa bouche !


Le principe de la série est simple: chaque chapitre de 10-12 pages voit le papy raconter un nouveau conte à son petit-fils, selon un schéma qui est souvent le même. Le papy déboule souvent sans crier gare pour raconter son histoire, et pas uniquement quand Dômu essaie de dormir, ce qui va d'emblée créer à chaque fois un petit gag. Puis dès la 2e page du chapitre, souvent en pleine page, intervient dans le conte un événement complètement improbable qui va à l'encontre de ce que le petit garçon attendait. Par exemple, dans la parodie de Momotarô, la grand-mère ne trouve pas une pêche magique, mais un QR code, Blanche-Neige ne se réfugie pas chez des nains, mais chez des collégiens puceaux et pervers... A partir de cet instant qui prend toujours à contrepied le petit garçon, mais aussi le lecteur (qui, très vite, se prend au jeu et a hâte de tourner la page pour découvrir quelle idiotie le mangaka a imaginée pour surprendre et faire rire), tout est fait dans les pages suivantes pour que les choses partent toujours plus en vrille, dans une déferlante d'humour capable d'être très varié. Il y a bien sûr pas mal de graveleux comme le laisse deviner le titre, et de ce côté-là Urata se fait souvent un plaisir d'aller assez loin en offrant du comique douteux, pouvant être très régressif et se fichant volontiers de la bonne morale. Mais résumer la série uniquement à ce type d'humour serait une erreur, car l'auteur joue sur beaucoup d'autres registres comiques: anachronismes, mélanges de contes et de récits historiques, parodies de certaines oeuvres autres que des contes, absurdes, burlesques, clins d'oeil, comique de situation... Cela donne lieu à des contes qui partent toujours très vite en vrille et qui finissent généralement pas n'avoir ni queue ni tête, et où l'on s'amuse aussi des nombreuses réactions de Dômu pendant que son papy lit ses histoires. Au final, le schéma de chaque chapitre a beau être souvent le même, on a à chaque fois hâte de tourner les pages pour découvrir les nouvelles trouvailles délirantes de l'auteur. Et au bout du compte, les dernières pages parviennent même à offrir une certaine conclusion, avec la découverte quelque part assez touchante de la raison pour laquelle le papy a édulcoré tous ces contes classiques, et un flambeau qui est passé... La leçon que l'on peut retenir de cette fin ? Qu'il n'y a aucune limite à l'imagination ! Pour appuyer tout ça, Urata offre un dessin très bien adapté à ce genre de récit, avec des graphismes souvent délirants, des designs parfois proches de la caricature et hyper expressifs...


La seule condition pour passer un excellent moment sur ce manga est d'aimer ce genre d'humour capable d'aller très loin et de bien partir en vrille. Dans tous les cas, Les contes graveleux de mon papy est assurément un ouvrage de qualité, à l'imaginaire débordant, et qui a pleinement sa place dans la collection  WTF?! de l'éditeur.


L'édition française, elle, est très bonne. Sur le coup, le prix de 20,50€ pourrait sembler élevé, mais n'oublions pas que l'on a là un pavé en grand format de presque 500 pages et qui reste sûrement dédié à une niche de lecteurs. Le livre a beau être épais, il reste très facile à prendre en mains grâce à un papier léger et souple et à une reliure tout aussi souple. L'impression est bonne, les choix de police sont excellents, la traduction de Yuta Nabatame est parfaitement dans le ton que ce soit dans l'humour ou dans le parler des personnages... Soulignons aussi l'implication de l'auteur pour l'édition: on a droit à une petite préface réservée aux lecteurs francophones, à différents mots (par exemple sur les origines de l'oeuvre et sa publication), et à une postface ayant les mêmes tonalités graveleuses et comiques que l'oeuvre. Du très bon travail, en somme !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs