Colère nucléaire Vol.3 : Critiques La folie du Japon

Sous les traits du personnage de Sato, le mangaka Takashi Imashiro continue d'étaler ses opinions et états d'âme concernant l'état du nucléaire au Japon et dans le monde. La triple catastrophe de Fukushima a éveillé sa conscience, et depuis il se ba à son échelle pour essayer de faire bouger les choses ou, en tout cas, de faire réagir les foules sur les dangers qui menacent de détruire le Japon.

Dans un schéma quotidien qui reste très marqué par un ton colérique (le titre français du manga est décidément très bien choisi, ses nombreuses observations, décortiquées avec une certaine minutie, permettent surtout de mettre en lumière bon nombre de problèmes dépassant le simple cadre du nucléaire et témoignant d'un monde assez fou. En tête, il est question de tous les enjeux américains concernant le Japon: enjeux militaires, enjeux diplomatiques, enjeux énergétiques... et face à ça, des politiques nippons s'enfermant dans l'immobilisme ou les mensonges, si ben que rien ne bouge réellement.

Il s'agit déjà du dernier volume de Colère Nucléaire. La fin est assez abrupte, mais ouverte sur nombre d'interrogations sur l'avenir, et l'ensemble livre un constat très alarmiste qui ne peut que pousser à se questionner. La principale limite de l'oeuvre vent surtout du ton agressif qui pourrait clairement ne pas plaire à tout le monde, mais le fond vaut assurément le coup qu'on s'y intéresse tant il montre de choses qui ne vont pas du tout. Et l'oeuvre, fortement ancrée dans son pays, reste très abondante en termes spécifiques, reste si riche qu'il est peut-être préférable de la lire à très petites doses pour tout assimiler. Mais on saluera à nouveau le travail des éditions Akata qui offrent plusieurs pages de clés de compréhension. Et il faut saluer le travail effectué par l'auteur qui, jusqu'au bout de son oeuvre, s'est beaucoup impliqué, en offrant ici un ultime document bonus où il s'entretient longuement sur les enjeux diplomatiques du nucléaire avec le professeur d'économie Masaru Kaneko. Il est notamment question des médias, de Tepco, du TPP, du traitement des centrales... pour un résultat passionnant.