Citrus Vol.9 : Critiques

Le petit groupe profite d'un peu de bon temps dans une auberge. Mais cette bonne humour est gâchée lorsque Matsuri entend une conversation à propos des fiançailles de Mei. En effet, sa situation sociale impose qu'elle doive épouser un homme afin d'assurer la pérennité de sa famille... Yuzu n'est évidemment pas au courant, et cherche à tout prix à se raprocher de celle qu'elle aime.

A l'approche de la fin de Citrus, Saburouta devait trouver le moyen d'amener un arc final d'ampleur, qui pourrait apporter un point final à l'histoire de Mei et Yuzu. C'est ce qui semble se profiler avec ce neuvième tome, avec un rebondissement qui semble quand même sortir de nulle part. La mangaka joue ainsi la carte du mariage arrangé pour apporter un élan dramatique supplémentaire à l'histoire d'amour de nos deux héroïnes, une idée qui a au moins le mérite de fixer un véritable enjeu quant à l'avenir du duo.

L'idée est un peu forcée, et l'identité de « l'heureux élu » un peu simple, mais c'est dans l’exécution que l'autrice se démarque et nous propose finalement un volume pertinent dans son ambiance. Globalement, et parce que la révélation est apportée d'entrée de jeu avant de revenir sur les efforts de Yuzu pour se rapprocher de son âme-sœur, il en résulte une atmosphère douce-amère assez prenante, joliment associée à quelques tentatives de narration plus poétique. Par un parallèle entre la lettre finale de Mei et le quotidien pétillant de Yuzu, le tome prend même un côté roman-graphique appréciable et lourd de sens, quand la métaphore de l'automne qui se profile vient donner du sens aux pages finales de cet opus. C'est une forme particulièrement appréciable, il est juste dommage que Saburouta attende le tome finale pour nous montrer son talent de narratrice.
On notera aussi d'autres jolis moment, très imagés et qui évoluent toujours dans l'optique de développer cette opposition entre les rêves de Yuzu et le désespoir de Mei, chose que la mangaka n'aura jamais aussi bien manié qu'ici.

Paradoxalement, c'est justement parce que le tome s'étend sur tant de narration et relativement peu de dialogues qu'il se lit particulièrement vite, et amène une progression assez lente. En ce sens, on se demande bien comment la mangaka pourra boucler son intrigue en un seul volume. Certes, il y a bien le spin-off Citrus Plus, mais le défi reste assez haut tout de même.

Alors, le plus gros bémol de ce neuvième tome vient de son idée totalement sortie du chapeau, dans l'unique but d'amener un arc final plus dramatique que les précédents. Il y a tout de même de quoi rester sceptique par rapport à la future conclusion du volume dix : Saburouta nous ayant toujours proposé une comédie sentimentale très banale et clichée, on redoute un final tout aussi convenu... Mais on peut espérer se tromper ! Malgré ça, c'est par sa portée narattive que cet opus s'apprécie, à défaut de proposer une intrigue réellement complexe.