Cité des esclaves (la) Vol.3 - Actualité manga
Cité des esclaves (la) Vol.3 - Manga

Cité des esclaves (la) Vol.3 : Critiques

Dorei-ku - Boku to 23 Nin no Dorei

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 31 Mars 2016

Assis sur un de ces bancs longeant le bord du fleuve, le charismatique et ténébreux Ataru Chuo allume une cigarette… il contemple la mégapole. Il se remémore un amour perdu ; cette vie est décidément toujours la même : allez, au boulot, on va aller le cueillir à l’autre, ce mastodonte dégueulasse : Zen-Ichi ;  il revêt ses gants en cuir noir et resserre la cravate : ça va être sa fête à machin-bidule.

Nous avons désormais l’habitude, avec plaisir, de passer d’un personnage à l’autre et, ici, c’est donc le fameux Ataru que nous suivrons, en duo avec la magnifique Shiori, pour une chasse à l’homme nocturne dans les bas-fonds de Tokyo ; ils traverseront appartement glauque, ruelle peu fréquentable et club de nuit… toujours à la poursuite de cette sorte de barbare vulgaire des temps modernes : l’énorme Zen-Ichi. Tout d’abord, il est évidemment d’autant plus agréable d’accompagner Ataru puisque celui-ci nous était présenté lors du précédent tome à l’aune d’un personnage neutre, pour ne pas dire un antagoniste, voire un homme peu recommandable tant il semblait dangereux ; mais, dans le présent ouvrage, l’auteur le dévoile notamment à travers son passé, ses tourments et, malgré tout, non sans une certaine cohérence et chevillé à ses principes, toute proportion gardée. Et l’association avec Shiori, qui prend des allures de concubinage de fortune, fonctionne assez allègrement.

S’il ne faut point trop avoir l’âme sensible pour apprécier « La cité des esclaves », cet ouvrage, qui paraîtra moins malsain que les précédents, n’en sera pas moins dépourvu de quelques moments de tension et de séquences d’action toujours agrémentée de petits retournements de situations, avec un Ataru déterminé à attraper la bête : il y aura des victimes collatérales expédiées à l’hôpital et, d’autres, plus directement à la morgue. S’il y a clairement un recentrage ici sur un noyau de personnages, l’auteur ne manquera point de continuer de faire intervenir subrepticement certains protagonistes introduits lors des précédents tomes : notamment Yûga Ôta et Eïa Arakawa. Aussi, le rythme est davantage maîtrisé qu’autrefois : c’est meilleurement fluide.  Et toujours autant pédagogique et accessible en dépit d’une relative complexité du scénario. Par ailleurs, si l’intrigue n’avance que peu durant les deux premiers tiers, cela n’est que volontaire afin d’en accentuer le contraste en fin d’ouvrage : lequel débouchera sur une révélation qui en surprendra plus d’un, assez génial dans le genre.

En ce qui concerne la prestation générale de Hiroto Ooishi au dessin : il y a une légère évolution ici vers une mise en scène davantage suggestive avec ces plans contemplatifs ou ces découpages successifs évocateurs et songeurs ; et son trait définit toujours aussi agréablement, par contraste, les différents interstices de tension : parfois très prenant. A relever, de celui-ci, une note de fin d’ouvrage assez hilarante, mais qui ne manque pas de souligner son professionnalisme et son application dans cette série dont on comprend, au fil des tomes, pourquoi elle trouva de nombreux adeptes dans l’archipel nippon.

A nouveau, par ce troisième opus, la série ne manque pas de s’affirmer avec davantage de professionnalisme et de donner corps à cette danse macabre entre esprits égarés ; et, au regard de l’importance de la révélation servie en toute fin d’ouvrage, il semble que l’on puisse espérer encore bien davantage ; affaire à suivre donc : une lecture intrépide et prenante.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Alphonse
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs