Cité Saturne (la) Vol.2 : Critiques

Dosei Mansion

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 18 Janvier 2010

Le quotidien des laveurs de carreaux de la cité Saturne continue toujours aussi paisiblement dans ce second volume dans la lignée directe du précédent. Mitsu découvre les joies et les peines de ce métier hors du commun, parfois ingrat mais ô combien nécessaire. Offrant un contraste avec ses formateurs pour lesquels l’expérience de la tâche s’accompagne d’une routine accablante, Mitsu met du cœur à l’ouvrage, même s’il favorise le contact avec les clients plus que son travail en lui-même. Un comportement qui tend à agacer certain de ses pairs. Pourtant, ces contacts lui permettront de nouer des liens sociaux importants et également de sauver une vie, même si sa naïveté et son inexpérience lui font multiplier les bourdes…

Le caractère ingénu du héros s’oppose à celui de ses compères et son regard d’enfant embellit une réalité pas toujours rose. Derrière les découvertes enrichissantes se cache une certaine mélancolie et un clivage toujours aussi marqué entre personnes des niveaux supérieurs et inférieurs, malgré la passerelle entre ces deux mondes qu’offre ce travail. La lecture offre donc toujours différents angles de vues, selon si l’on s’intéresse à l’ébahissement de Mitsu ou aux discussions parfois amères dans son dos. Le jeu entre les personnages sonne toujours de manière aussi juste, un rapport à l’amitié nécessaire mais comportant quelques méfiances, même si au final tout le monde n’aspire qu’à une vie bien rangée.

Alors qu’on pensait le sujet clos dès le premier volume, la quête du père, disparu 5 ans plus tôt, reste une préoccupation importante. Sans revenir sur les raisons de sa disparition, son caractère est évoqué par différents témoignages et résonne dans l’évolution de son fils. Ainsi Aki n’a jamais été aussi présent dans le récit. Les intrigues se mêlent alors entre passé et présent et apportent un cachet nostalgique sans jamais tomber dans le pathétique, hormis l’espoir naïf du garçon de croire son père en vie sur Terre.

L’ambiance du titre reste toujours aussi unique, avec un humour pince-sans-rire en harmonie avec le trait figé et particulier d’Iwaoka. Le rythme reste très lent, parfois figé, et il est dommage que la traduction vienne alourdir un peu plus l’ensemble, le rendant parfois indigeste. Les amateurs de SF pure pourront également se plaindre sur le manque d’informations relatives à l’univers, l’auteur préférant se concentrer sur ses habitants, même si de nouveaux lieux sont présentés (champ de blé, fête foraine,…), apportant un cachet intemporel au titre. Bref, ce second volume satisfera les personnes conquises par le premier tome et laissera de marbre ceux qui ne se sont pas laissé emporter par l’attraction de cette cité en suspension.


Tianjun


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs