Chocotan Vol.1 : Critiques

Le tout début d'année 2018 a vu arriver aux éditions nobi nobi ! une nouvelle petite boule de poils: Chocotan, teckel nain femelle de son état, et héroïne de la série en 13 tomes qui porte son nom ! Cette petite chienne un peu maladroite et pleine de vie voue une profonde affection réciproque à sa jeune maîtresse Nao, qui la chouchoute et l'affuble de vêtements mignons que toutes les deux adorent. Mais Chocotan s'inquiète tout de même de voir sa chère maîtresse incapable de se rapprocher de Yamato Arima, le garçon qu'elle aime, mais qu'elle n'a jamais eu l'occasion de côtoyer parce que leurs classes du collège sont trop éloignées. Mais un jour, l'invraisemblable se produit... Après avoir mangé une plante bizarre, Chocotan tombe très malade, et en cherchant désespérément un endroit où la sauver Nao finit par atterrir à la clinique vétérinaire du père d'Arima ! La jeune fille a enfin l'occasion de sympathiser avec le beau garçon, de découvrir que lui aussi aime les animaux et possède lui-même un teckel nommé Happy... Une amitié, peut-être vouée à devenir un amour, peut commencer si tant est que Nao arrive à surpasser sa timidité. Mais Chocotan est là pour la soutenir... d'autant plus que depuis qu'elle a mangé la plante bizarre, elle est devenue capable de parler aux humains !

Dès ses débuts, Chocotan est une série qui montre qu'elle ne manque pas de chien (bon, le jeu de mot moisi, c'est fait), grâce à une très bonne mise en place qui nous fait comprendre tout de suite à quel point la petite chienne et sa jeune maîtresse humaine s'adorent et veulent plus que tout veiller l'un sur l'autre. Nao est une maîtresse gentille et aimante faisant toujours attention à son teckel qu'elle bichonne, tandis que Chocotan, elle, est l'exemple même de tout l'amour que nos amis canins peuvent nous apporter: fidélité, toutes pensées tournées vers le bonheur de sa maîtresse, inquiétude quand Nao va mal... On sent que la mangaka elle-même connaît assez bien les chiens et qu'elle les aime, tant elle s'applique beaucoup à mettre en valeur sa petite héroïne à quatre pattes. C'est d'autant plus vrai en voyant les dessins de Chocotan, avec un joli pelage et de grandes oreilles, plein de frimousses mignonnes et expressives habilement humanisées, des réactions qui ne trompent pas (comme quand elle remue frénétiquement la queue de joie)... Il est très facile de craquer !

Le fond de l'histoire, lui, est un grand classique de ce genre de manga pour jeunes filles, avec une collégienne secrètement amoureuse d'un beau garçon qu'elle va enfin pouvoir approcher, avec qui elle va peu à peu sympathiser, auprès de qui elle va devoir surpasser sa timidité et ses craintes afin de peut-être trouver l'amour de ses rêves. Une romance standard, mais pour l'instant bien menée, dans la mesure où la mangaka Kozue Takeuchi place vraiment au coeur des choses le point commun de Nao et Arima: leur amour des animaux et leur affection pour leur teckel. C'est bien à travers leurs toutous que ces deux-là commencent à se lier d'amitié, l'autrice glisse même des petites symboliques mignonnes (leurs laisses rouges en tant que "fil rouge du destin", et elle s'applique aussi à mieux laisser cerner le fond de ses personnages, autant humains que canins. Par exemple, pourquoi Happy, le teckel d'Arima, a-t-il une cicatrice et si mauvais caractère (il casse souvent Chocotan, mord systématiquement la main de son maître...) ? On aura l'occasion de le découvrir, la mangaka évoquant alors, sans rien montrer de trop dur, le passé horrible d'un chien maltraité par son ancien maître et ayant perdu toute confiance envers les humains. Mine de rien, il y a donc aussi un petit fond plus sérieux.

La principale petite originalité vient bien sûr de la particularité de Chocotan, qui acquiert le pouvoir de parler aux humains, chose qu'elle va évidemment vouloir mettre à profit pour le bien de Nao ! Devenant presque une confidente pour sa maîtresse, la petite chienne essaiera volontiers de lui donner des conseils et de chercher à l'aider. Mais Chocotan reste avant tout un toutou, avec ce que ça eut parfois impliqué de comportements décalés par rapport à ceux des humains et de petites maladresses ! Ainsi, l'oeuvre sait aussi être régulièrement amusante.

En dehors du dessin de Chocotan dont on a déjà parlé, Kozue Takeuchi possède un coup de crayon très standard des shôjo de ce genre: designs mignons, grand ex, trames pleines de fleurs... Classique, mais clair et soigné, et collant bien à l'ambiance, voilà qui accompagne plutôt bien un récit de ce type, et qui devrait plaire assez facilement au public cible, à savoir les jeunes filles.

Même si l'on se demande comment une histoire de ce genre parviendra à se renouveler sur 13 tomes, dans l'immédiat Chocotan s'offre un très joli début. Signalons aussi un petit chapitre bonus présentant la rencontre entre Chocotan et Nao en animalerie (avec en toile de fond un petit mot sur le triste sort réservé aux animaux non vendus), ainsi qu'une très bonne édition française avec un papier souple, une impression de qualité et ne traduction vivante et fluide de Manon Debienne.