Chiruran Vol.2 - Actualité manga

Chiruran Vol.2 : Critiques

Chiruran - Shinsengumi Chinkonka

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 30 Juin 2021

C'est le drame pour les membres du dojo Tennen Rishin-Ryû ! Saitô est soupçonné du meurtre du fils d'une personne influente, ce qui pourrait fortement compromettre la carrière de Kondô. La vérité est toute autre : Le défunt sentant sa mort approcher à cause de la maladie, c'est pour son honneur qu'il demanda un dernier duel à mort de guerriers, ce que Saitô accepta. Malgré ça, les membres du dojo sont en délicate posture face à Tadasaburo Sasaki, vassal du shogun particulièrement fort...

Le premier volume de Chiruran a constitué une amorce particulièrement simple, mais pourtant satisfaisante. Shinya Umemura et Eiji Hashimoto, les deux mangaka, faisaient leur le début d'un récit historique avec un bon zeste de fiction, ce qui se ressent dans les caractères très extrêmes des personnages, pour un début d'intrigue pourtant prenant. L'auteur et le dessinateur nous menaient avec efficacité aux côté de ces redoutables jeunes guerriers qui constitueront le futur Shinsen Gumi, et on ne demandait qu'à apprécier leur évoluer au cours d'une série vouée à être longue.

Pourtant, si on pouvait s'attendre à un développement assez doux étant donné le nombre actuel de tomes au Japon (presque 30 à l'heure où ces lignes sont écrites), le rythme de l'histoire s'accélère grandement, le scénariste coupant le côté routinier des jeunes pratiquant du Tennen Rishin-Ryû pour proposer des événements qui font figure de prémices à la formation de la future armée dans laquelle Toshizô Hijikata jouera un rôle majeur. Avant cela, l'intrigue autour de Saitô trouve une conclusion assez simple mais qui semble indispensable pour traiter le personnage, voué à être important dans le futur. Si l'issue n'est guère surprenante, on comprend que cette histoire est inévitable afin de traiter la bande de personnage sur une chronologie étendue.

C'est donc la suite de cet épisode qui commence à mettre les pieds dans le plat, de manière plus nette. De la petite routine des membres du dojo, les mangaka abordent une étape charnière pour leur ascension : La formation d'une élite de mercenaires par le shogunat, et la rencontre des jeunes combattants avec Kamo Serizawa. Outre le fait que le tome présente cette introduction comme clé pour la création future du Shinsen Gumi, les auteurs nous donnent surtout l'occasion d'apprécier un personnage haut en couleur mais redoutable, notamment par un affrontement contre Sôji Okita des plus intenses. Un chapitre qui permet d'ailleurs de présenter davantage le personnage et son mélancolique passé, ce qui permet de nouveau de souligner un point du récit : Dans ses développements purement scénaristiques, Chiruran reste assez classique et manque encore un tout petit peu d'audace. Cela n'empêche jamais le titre se porter son lecteur, surtout grâce à un rythme bien équilibré, mais l'ensemble manque un tout petit peu d’ambiguïté par moment.

Enfin, dans la manière qu'a le scénariste d'aborder de manière plus vive la progression des élèves du dojo Tennen Rishin-Ryû, difficile de ne pas lui reprocher d'aller parfois trop vite en besogne. Là où le premier tome contextualisait comme il fallait la période d'époque, cet aspect manque de finesse dans cette suite. On comprend dans les grandes lignes le lien qui se créer entre le shogunat et ces guerriers qui font office de mercenaires, mais quelques explications complémentaires n'auraient pas été de trop. Peut-être est-ce parce que le mangaka prend en considération le caractère non néophyte du lectorat pour une période de l'Histoire japonaise qui n'est pas si ancienne, mais reste que le lecteur occidental profane du vécu japonais devra faire un petit effort pour comprendre le cheminement de certains événements. Ce n'est pas un point qui bloque notre appréciation du récit, mais il mérite d'être soulevé.

Chiruran, malgré toutes ses petites qualités de divertissement, devra donc confirmer quelques aspects par la suite. La parution simultanée des deux premiers tomes permet de mesurer les forces et faiblesses du titre, qui reste un récit qui mérite d'être surveillé, ne serait-ce pour cette histoire de jeunes combattants voué à former une élite majeure du Japon du XIXe siècle.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs