Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 25 Octobre 2018
Entamé à la fin du deuxième volume, le flashback sur le passé commun de Yue et Long Chen se poursuit assez longuement dans ce troisième tome, au point d'en occuper les deux tiers. Yue a donc choisi de recueillir Chen Long, qui a pu retrouver son apparence humaine malgré la maladie et son statut d'homme bête. Le fait qu'il ait pu retrouver son état humain initial est une première, et c'est donc avec espoir que Yue envisage son lien avec cet homme qui, lui aussi, a déjà commencé à changer sa vie en lui apportant une présence qui lui manquait. Mais les hommes-bêtes ont beau avoir cessé d'être agressifs depuis dix ans, et Long Chen a beau pouvoir retrouver son apparence humaine, il reste impossible pour lui de se contrôler quand il est en homme bête, et personne ne peut prévoir quand il se transformera à nouveau. Hélas, peu de temps après, Long Chen ne vient plus voir Yue, et un fauve affamé se met à sévir en ville...
Le problème de ce flashback est qu'au-delà d'être très prévisible dans son ensemble, il est plutôt long pour ce qui y est raconté. Il n'y a rien qui soit à même de surprendre, dans la mesure où on connaissait déjà les grandes lignes auparavant, et de ce fait on peut facilement se dire que ce retour en arrière aurait pu être plus court, chose que Kaili Sorano reconnaît aussi dans sa postface. Faut-il en conclure que tout ce passage est ennuyeux à suivre ? hé bien, pas forcément ! Même si ça aurait pu être raccourci, on y cerne bien l'importance que Yue et Long Chen ont pris l'un pour l'autre à l'époque, certains autres personnages comme Brandon y ont aussi un certain rôle, et on y déniche de nouveaux petits éléments de background qui rendent l'univers assez immersif.
Le dernier tiers du volume, lui, revient dans le présent auprès de Jay, qui doit désormais bien s'acclimater au Zuidiehua... mais ça pourrait être plus facile à dire qu'à faire pour le jeune garçon, qui n'a aucun talent particulier. Tout ce passage, en plus de placer au premier plan un Jay qui peine à trouver réellement sa place, nous balade en différents recoins du Zuidiehua, à différents postes, à la rencontre d'encore de nouveaux personnages... Cela rend le petit monde de ce cabaret nocturne toujours plus immersif, et pour ça Sorano sait bien jouer sur certains personnages. En revanche, l'ensemble reste à nouveau un peu linéaire, et on peut s'interroger sur l'utilité de multiplier les personnages quand on sait que la série s'achèvera avec le prochain volume. Il semble déjà évident que certains d'entre eux seront très peu exploités...
Les dessins de Sorano restent plaisants pour quiconque aime son style. C'est assez travaillé dans le design des personnages, surtout leurs costumes, ainsi que dans la sensualité qu'ils peuvent dégager par moments, que ce soit côté féminin ou côté masculin.
L'histoire n'avance pas vraiment, le récit s'avère assez linéaire ici, mais Chimères conserve un charme qui doit beaucoup à son univers et à certains personnages. Les toutes dernières pages de ce troisième tome semblent sur le point de réveiller l'intrigue, et on espère donc que la conclusion sera satisfaisante dans le prochain tome.