Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 09 Octobre 2018
Après quelques shojos décevants, Ako Shimaki fait son retour cinq années plus tard pour essayer de nous conquérir avec Le Chemin des Fleurs. La mangaka qui nous fera l'honneur de nous sortir Made in Heaven dans la collection WTF?! des éditions Akata très prochainement nous laisse sur des sentiments et des traditions japonaises dans cette histoire là, éditée chez Kazé.
Des garçons se produisant en spectacles dans des rôles aussi bien féminins que masculins ? Tel est l'art du kabuki une tradition théâtrale japonaise dont est passionnée Ayame depuis toute petite. Elle adore regarder les spectacles et arrive à juger les prestations de chaque acteur, si bien qu'après avoir vu la représentation de Kyônosuke, elle arrive à avoir une discussion sur un ton agacé, car ce dernier ne se donne pas la peine d'y mettre toute son énergie. Il est issu d'une grande famille qui exerce depuis des générations ce sport, mais lui n'en voit plus l’intérêt, car il n'a jamais réussi à impressionner le seul homme pour qui il a de l'estime. D'un autre côté, Ayame a subi une douloureuse séparation et souhaite depuis ce temps là, retrouver le jeune homme de son âge qui lui a donné la passion pour le kabuki.
Suite à la rencontre de Kyônosuke et d'Ayame, l'histoire va commencer sous différents angles, car celui-ci va directement lui avouer des sentiments qu'il possède à son égard. Pas aussi facile à gérer pour la jeune fille, au vu du fait qu'elle reste bloquer sur son souvenir d'enfance qui va s'avérer refaire surface... Voilà Ayame perdue entre deux garçons qui rivaliseront d'ardeur sur les planches comme dans la vie pour plaire aux yeux d'une adolescente qui n'a jusqu'ici jamais été au centre de l'attention.
D'ailleurs, on peut constater que les deux rivaux vont être à plusieurs reprises dans leurs costumes traditionnels surprenants, plutôt bien détaillés, mais sans vraiment entrer dans un complexe graphique à la hauteur de l'attente espérée.
Outre le fait que l'on sent un travail de la part de la mangaka sur les scènes principales, on distingue directement un relâchement du côté des petites planches qui ne possèdent pas forcément d'un fond, ou alors quand il y en à un, reste trop dans la banalité. Un point vraiment négatif quand on se réfère au thème du l'histoire qui est la tradition, on attend donc, un meilleur chara-design avec des planches moins vides... Même si Ako Shimaki arrive à partager l'expression du visage des personnages, il n'en reste pas moins qu'à certains passages, les lecteurs ressentent un vide d'émotion.
Dommage que la qualité du papier médiocre n'aide pas vraiment à améliorer le scénario qui, plus travaillé, pourrait presque en devenir un josei et non un shojo... Avec une intrigue et un thème comme celui-ci, on se retrouve à la fois déçu tout en restant sur une certaine envie de vouloir continuer pour juger et essayer de se plonger dans la suite de l'histoire.
Si le scénario était moins bateau et qu'il arrive à se détacher des impressions de déjà vu pour les prochains tomes, Ako Shimaki arrivera sans doute à se démarquer dans l'univers des shojos.
Kazé nous offre malgré ça, une couverture tape à l’œil dans un fond orangé-jaune avec Kyônosuke qui remplit l'avant de la jaquette. Trop de couleurs malheureusement pour le personnage qui donne un sentiment de cacophonie... Et peu être attendons-nous à pouvoir ressentir quelques sensations au niveau du toucher ? Non, une simple couverture en plastique sans relief...
Une déception, mais avec un espoir d'une amélioration pour la suite. Le Chemin des Fleurs a un énorme potentiel qui attend d'être exploité afin de produire des émotions aux lecteurs et non une envie de bientôt vouloir finir la série.