Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 15 Avril 2022
Après un premier volume particulièrement dense, fort dans sa capacité à se renouveler tant il puisait dans des registres et folklores différents parmi les créations de Junji Itô, le maître ne s'attendait pas à ce qu'un deuxième ouvrage soit mis en chantier. L'adaptation animée de ces récits, aussi imparfaite soit-elle, a visiblement été suffisamment retentissante pour mener à la réflexion d'une deuxième compilation. De notre côté, ça n'a jamais été un mystère, Mangetsu ayant directement affirmé sa volonté de nous proposer les deux volumes. A ce jour, on ne peut qu'espérer qu'un troisième opus voit le jour, tant il y a encore à faire avec l'œuvre du mangaka.
Ce deuxième tome vient alors confirmer la recette de ces recueils, celle de varier les registres et les tons, afin de proposer au lecteur l'expérience la plus riche possible. Chaque chapitre est donc l'occasion de nous livrer une vision de l'horreur propre au maître, qu'elle soit viscérale par ses monstres qui nous effraient à plusieurs reprises, ou davantage dans le ton, du registre de l'épouvante, que viennent développer minutieusement certaines intrigues. On peut appuyer ce propos avec le chapitre « La ville funéraire », l'une des histoires les plus longues de l'ouvrage qui vient nous déstabiliser par cette aura funeste de tous les instants, et une figure du monstre qui surgit quand on s'y attend le moins. Sans doute l'un des récits les plus complet de cette seconde bible.
Et de nouveau, ce n'est pas tant dans la résolution des intrigues que chacune d'entre-elles propose une véritable force. Loin de là, même, puisque l'auteur se montre parfois insatisfait de certaines conclusion, qui peuvent en effet tomber à plat à première vue ou simplement faire office de non fin. Un « défaut » qui n'en n'est pas un en réalité, puisque le frisson fonctionne dans ce que ces scénarios racontent et mettent en place.
Ainsi, les commentaires du maître sont de nouveau de la partie, ce qui constitue toujours un petit régal afin de comprendre les origines des récits et des idées, et éventuellement le regard qu'a aujourd'hui l'artiste sur ses œuvres.
Par tous ces ingrédients, auxquels s'ajoutent un véritable « multivers » puisque certains personnages comme Sôichi, Tomie et le mannequin se croisent à plusieurs moments précis, créent de nouveau l'addiction pour les histoires courtes de Junji Itô. Une addiction qui réside dans la variété des récits, la curiosité de voir ce que l'auteur nous proposera à chaque fois que ce soit en terme d'ambiance ou de figure monstrueuse et qui fera mouche du premier au dernier chapitre. La popularité de l'artiste n'est en rien galvaudée tant elle réside dans son inventivité, à son maniement des codes de l'horreur, et à toutes les atmosphères qu'il parvient à mettre en place sans tomber dans la redondance ou dans l'auto-plagiat.
Ce n'est pas pour rien que le maître séduit encore énormément, et que le retour de ses œuvres était particulièrement attendu. Et parce que Junji Itô fascine, Mangetsu donne cette fois la parole à la streameuse et influenceuse Maghla, dans sa préface. Que l'on apprécie ou non la figure, force est de constater que son propos est intéressant, et qu'on peut aisément se retrouver dans ses dires. Et, de nouveau, la postface de l'auteur s'accompagne d'une belle analyse de plusieurs pages des histoires et ambiances de l'ouvrage par Morolian, histoire de poursuivre le frisson le temps d'un petit dossier supplémentaire.
Ce deuxième tome vient alors confirmer la recette de ces recueils, celle de varier les registres et les tons, afin de proposer au lecteur l'expérience la plus riche possible. Chaque chapitre est donc l'occasion de nous livrer une vision de l'horreur propre au maître, qu'elle soit viscérale par ses monstres qui nous effraient à plusieurs reprises, ou davantage dans le ton, du registre de l'épouvante, que viennent développer minutieusement certaines intrigues. On peut appuyer ce propos avec le chapitre « La ville funéraire », l'une des histoires les plus longues de l'ouvrage qui vient nous déstabiliser par cette aura funeste de tous les instants, et une figure du monstre qui surgit quand on s'y attend le moins. Sans doute l'un des récits les plus complet de cette seconde bible.
Et de nouveau, ce n'est pas tant dans la résolution des intrigues que chacune d'entre-elles propose une véritable force. Loin de là, même, puisque l'auteur se montre parfois insatisfait de certaines conclusion, qui peuvent en effet tomber à plat à première vue ou simplement faire office de non fin. Un « défaut » qui n'en n'est pas un en réalité, puisque le frisson fonctionne dans ce que ces scénarios racontent et mettent en place.
Ainsi, les commentaires du maître sont de nouveau de la partie, ce qui constitue toujours un petit régal afin de comprendre les origines des récits et des idées, et éventuellement le regard qu'a aujourd'hui l'artiste sur ses œuvres.
Par tous ces ingrédients, auxquels s'ajoutent un véritable « multivers » puisque certains personnages comme Sôichi, Tomie et le mannequin se croisent à plusieurs moments précis, créent de nouveau l'addiction pour les histoires courtes de Junji Itô. Une addiction qui réside dans la variété des récits, la curiosité de voir ce que l'auteur nous proposera à chaque fois que ce soit en terme d'ambiance ou de figure monstrueuse et qui fera mouche du premier au dernier chapitre. La popularité de l'artiste n'est en rien galvaudée tant elle réside dans son inventivité, à son maniement des codes de l'horreur, et à toutes les atmosphères qu'il parvient à mettre en place sans tomber dans la redondance ou dans l'auto-plagiat.
Ce n'est pas pour rien que le maître séduit encore énormément, et que le retour de ses œuvres était particulièrement attendu. Et parce que Junji Itô fascine, Mangetsu donne cette fois la parole à la streameuse et influenceuse Maghla, dans sa préface. Que l'on apprécie ou non la figure, force est de constater que son propos est intéressant, et qu'on peut aisément se retrouver dans ses dires. Et, de nouveau, la postface de l'auteur s'accompagne d'une belle analyse de plusieurs pages des histoires et ambiances de l'ouvrage par Morolian, histoire de poursuivre le frisson le temps d'un petit dossier supplémentaire.