Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 12 Juillet 2022
Kanade Hibino, rival autoproclamé de Fuyuki Kanda souffrant d'un complexe d'infériorité, prend en charge le chat de sa mère après que celle-ci ait montré son désir de s'en séparer. Alors qu'il ne sait guère y faire avec les félins, c'est par le plus grand des hasards que son chemin croise celui de son adversaire musical, ce en pleine animalerie ! Contre toute attente, la relation des deux hommes s'apprête à changer du tout au tout, au contact des matous...
La question de l'existence de Kanda au tant que musicien reste un élément important de l'histoire féline d'Umi Sakurai, et le dernier tome en date a eu la bonne idée de nous présenter l'un de ses rivaux, Kanade, dont les rapports avec le protagoniste sont particulièrement houleux. Et si la récente adoption du chat de sa mère allait bouleverser la vie de ce rival ? C'est sur cette base que débute ce quatrième volume qui ne tarde pas à se révéler riche en émotion : Par un procédé certes un peu simple, c'est toute l'idée de la portée à laquelle appartient Fukumaru qui est remise sur les devants de scène, pour un moment de pure tendresse féline touchant au possible. Si la mangaka n'est jamais avare quand il s'agit de donner des traits humains à ses félins, sur le plan émotionnel notamment et quitte à exagérer pour toucher notre corde sensible, le résultat s'avère toujours aussi bluffant quand il s'agit de nous attendrir ou nous amuser. Et pas seulement dans cette grande scène entre les deux prodiges du piano, mais aussi par la présence récurrente de petits sketchs d'une page qui prouve bien que l'artiste est habitué aux comportements félins, et sait les représenter avec simplicité et humour pour parler au mieux aux parents de chats qui liraient le récit.
Et si ces figures de matous sont indissociables de l’œuvre, celle-ci traitant notamment de la manière de s'épanouir au contact d'un chat domestique auprès de soi, toute l'histoire de fond de Fuyuki Kanda, celle de son traumatisme notamment, n'est jamais écartée. Au contraire, la trame de l'ancien pianiste évolue, côtoie davantage le drame aux côtés de figures humaines, venant en quelques sortes boucler un morceau de l'intrigue entamée depuis ses retrouvailles avec Kanade. Sans jamais faire de surplace, ce pan du manga évolue avec logique et humanité, au point d'atteindre peu à peu un certain cap. Une nouvelle fois, Umi Sakurai établit donc une excellente balance entre la tranche de vie féline et le drame personnel que connaît le protagoniste de l'histoire.
Le chat qui rendait l'homme heureux -et inversement- reste donc un titre fidèle à lui-même dans ce quatrième tome. Fidèle dans son équilibre, à sa volonté de nous toucher de différentes manières et de renouveler les situations qui concernent les félins de l'histoire. La redondance n'est pourtant jamais de mise, l'ensemble donnant un sentiment de progression tandis que, côté Fukumaru, les péripéties se renouvellent elles aussi et s'apprêtent à prendre un nouveau tournant suite à l'introduction d'un autre matou loin d'être étranger à notre chat phare. Il n'en faut alors pas plus pour qu'on attende la suite avec hâte, afin de reprendre une dose de bonne humeur dans cette série aussi feel good que touchante, où les figures de nos compagnons à moustache ne sont souvent que des leviers pour porter l'humanité et l'émotion.