Chaleur de l'amour (la) - Actualité manga

Chaleur de l'amour (la) : Critiques

Hore Tokidoki Nukumori

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 26 Août 2021

Découvert en France en décembre 2019 aux éditions Niho Niba avec Désir d'obéir, Doumou est un mangaka officiant exclusivement dans le hentai et qui, depuis ses débuts professionnels à la toute fin des années 2000, s'est bâti une solide petite réputation, au fil de différents recueil d'histoires courtes et récits plus longs qui, régulièrement, se veulent un brin sulfureux. Parmi ses oeuvres les plus connues, Itadaki Seiiki fut même adapté en anime (interdit aux moins de 18 ans, bien sûr).

Sorti au Japon en 2016 aux éditions Kuroe Publishing sous le titre Hore Tokidoki Nukumori (qu'on peut traduire littéralement par "Parfois je tombe amoureux"), La Chaleur de l'amour regroupe 6 histoires initialement prépubliées dans le magazine Comic Shingeki.

La longueur de ces récits peut être très variables: deux d'entre eux sont extrêmement courts en ne durant que 12 et 6 pages, alors que les plus longs s'étendent sur deux chapitres pour respectivement 50 et 90 pages. Les deux autres récits, eux, s'étirent sur 30 pages chacun. Ce qui, au total, nous donne un joli petit pavé.

Si les deux chapitres les plus brefs ne sont vraiment à voir que comme un "coup" du moment, les quatre autres récits ont pour premier mérite de bénéficier d'une contextualisation assez bonne, accentuant comme il se doit l'immersion afin de mieux amener les scènes, la plus longue histoire se permettant même quelques tiraillements intérieurs assez poussés chez les deux protagonistes à cause de leur lien particulier... Et puisque l'on parle de lien particulier, il y a bien une thématique qui relie toutes les histoires, l'immoralité. La moralité imposée par la société, qui se fissure toujours plus pour laisser les personnages exprimer du simple désir de sexe ou des amours tabous. On a, ainsi, des récit faisant dans un côté sulfureux plus ou moins prononcé: un employé de supérette décidant de faire payer à sa manière une jeune fugueuse voleuse mais qui risque de finir par être pris à son propre piège, une serveuse de plage qui ne résiste pas à la tentation de le faire pendant son travail deux américains particulièrement bien membrés, ou encore une jeune fille de bonne famille se faisant passer pour un garçon et entretenant une relation avec le serviteur qui l'a élevée. Mais les tabous explosent surtout dans les trois autres récits, où Doumou met en scène différents cas d'inceste. D'un côté, un jeune garçon secrètement amoureux de sa mère depuis un bon moment et finissant par craquer pour commettre l'irréparable. D'un autre côté, un frère et une soeur qui s'adonnent à une partie de jambes en l'air dans un magasin de robes de mariage. Et, concernant l'histoire la plus longue et la plus abouti, le récit d'un salarié mûr qui se met à entretenir une relation avec sa nouvelle collègue avide de sexe, dans des moments de plaisir allant toujours plus loin, avant qu'il ne découvre que sa partenaire est sa propre fille qu'il n'avait pas reconnue à sa naissance... Dès lors, comment évoluera leur relation interdite ? Au fil de ces intrigues que la bonne morale réprouverait totalement, Doumou a un mérite: oser aller jusqu'au bout des choses, en franchissant volontiers certaines étapes toujours plus immorales pour pousser ces fantasmes interdits à l'extrême. Ainsi, il ne faudra pas s'étonner de voir mère et fils, père et fille, parler de faire des enfants ensemble... Un parti pris qui ne plaira forcément pas à tout le monde, mais qui a le mérite d'assumer jusqu'au bout un type de fantasmes bien précis.

En tout cas, si une chose devrait mettre tout le monde d'accord, c'est bien la qualité des planches de Doumou. Le dessinateur offre des planches particulièrement dynamiques, jusque dans les postures sexuelles et les angles de vue qui s'avèrent souvent variés. Et si les personnages masculins ne sont pas négligés, l'accent est évidemment mis sur des héroïnes qui ne manquent assurément pas de charme, chacune ayant une allure bien à elle, un charme qui lui est propre, des formes suffisamment diverses, et des expressions de plaisir particulièrement lascives et réussies.

Enfin, l'édition française est dans les standard de Hot Manga, c'est à dire suffisamment qualitative: bonne qualité de papier et d'impression, présence de quatre premières pages en couleurs, et traduction claire et efficace de Jean-Baptiste Bondis.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.75 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs