Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 06 Novembre 2025
L’attentat fomenté par l’Église de Chainsaw Man qui avait pour objectif de faire sortir le démon de sa tanière se solde par un échec suite à une intervention musclée de la Sécurité Publique. À la tête du complot échoué, Baruem joue son va-tout et dévoile le véritable objectif de son plan. Tandis que le chaos envahit la ville, Denji doit faire un choix et admettre ce qu’il veut véritablement…
Les pièces du puzzle s’imbriquent dans ce dix-septième opus dont le tumulte tranche nettement avec le calme apparent du volet précédent. L’attentat déjoué par la Sécurité Publique n’est finalement que le déclencheur d’une succession d’événements qui donnent tout leur sens à bon nombre des éléments de scénario planté depuis le début de cette deuxième grande partie du manga. Tatsuki Fujimoto maîtrise son récit, puisque les différents retournements de situation qu’il nous propose ne sont pas le fruit du hasard. Et si improvisation il y a dans certains des chamboulements de cet opus, on frôle une forme de génie tant chaque tournant s’ancre dans une symbolique forte et dans un sens parfaitement logique vis-à-vis des enjeux de ce deuxième cycle et de l’écriture de Denji.
Le héros, d’ailleurs, s’attire notre affect plus que jamais. Celui qu’on voyait presque comme un fantôme errant depuis qu’il ne pouvait plus apparaître en Chainsaw Man profite d’un développement attendu et sans surprise, mais que l’auteur concrétise avec brio par sa mise en scène aux petits oignons. Un tournant d’abord calme et intimiste dans le for intérieur du jeune homme, avant que l’exaltation de ses vrais désirs n’amène un dernier segment de tome aussi sanglant que jouissif.
Tout est donc à sa place dans ce volume, aussi bien Denji que les personnages qui gravitent autour de lui. Leurs présences et leurs actions ont un sens, permettant au titre de renouer avec un casting global profond, là où certaines figures telles que Fumiko et Nayuto méritaient un peu plus de précision et de finesse dans leur mise en place.
Summum de ce spectacle à la fois réjouissant et cataclysmique, tant les enjeux sont puissants, les échos à Devilman se font particulièrement nombreux dans cet opus charnière. L’influence de l’œuvre de Gô Nagai sur cette de Tatsuki Fujimoto va de soi, mais elle prend ici une forme encore plus précise dans son imagerie et dans les thématiques qu’elle soulève, tout en choyant sa propre mythologie.
En somme, tout est un régal dans ce tome brillant, capital pour la série, qui donne un sens à tout ce qui a été introduit jusqu’à présent dans cette deuxième grande partie de l’histoire, et qui propulse tout le potentiel de ce cycle second. Plus que jamais, on se délecte des talents de conteur de Fujimoto, et on attend avec hâte la suite de son œuvre phare.
22/10/2025