Chainsaw Man Vol.16 : Critiques

Rien ne va plus dans la vie de Denji. Suite au chantage qu’on lui impose, il ne doit plus se transformer en démon, et ne peut donc plus porter secours à autrui. Pire encore : la Sécurité Publique lui impose une solide surveillance. Vacante, cette place de sauveur est maintenant occupée par Asa qui, pour le compte de l’Église Chainsaw Man, agit en tant que nouvelle héroïne à la réputation montante…

Tatsuki Fujimoto continue d’explorer les différentes pistes introduites dans la deuxième partie de son manga, et toujours avec la finesse qu’on lui connaît. Après un volume à l’action explosive, ce seizième tome se veut plus paisible dans sa manière de se pencher sur le nouveau quotidien de Denji, extirpé de force de sa condition de Chainsaw Man pour lui imposer ce qu’il a pourtant toujours souhaité : une vie ordinaire.

Cet aspect du héros, présent depuis les débuts de l’œuvre, devient un véritable enjeu manipulé par deux factions opposées : la Sécurité Publique et l’Église Chainsaw Man. Pour le moment, les prédictions de Nostradamus ne sont plus le point central du récit. Plus intimiste, celui-ci décortique les états d’âme de Denji, ses doutes et ses choix, tandis que chacun cherche à modeler le garçon selon son propre idéal.

Un opus quasiment dénué d’action, donc, mais superbement habile pour développer cette caractéristique si forte de Denji, protagoniste qui n’aspire qu’à la simplicité, mais dont Chainsaw Man s’est imposé comme une facette à part entière de son identité. Cette privation est autant un moyen de développer l’être qu’est aujourd’hui Denji, tout en développant les enjeux qui gravitent derrière l’Église Chainsaw Man, véritable secte qui utilise l’image du sauveur pour imposer sa propre doctrine.

Pour quiconque aime l’écriture pleine de sensibilité de Tatsuki Fujimoto, il y a de quoi se régaler tant celle-ci jaillit de mille feux grâce à une mise de côté de l’action au profit des personnages et des grands points de scénario de cette deuxième partie du manga. Un opus plus calme et intime, certes, mais qui ne manque pourtant pas d’idées de mise en scène, de moments thématiques, et de capacité à nourrir une montée en puissance haletante. Bref, du Chainsaw Man particulièrement savoureux.