Chacun ses goûts Vol.2 - Actualité manga
Chacun ses goûts Vol.2 - Manga

Chacun ses goûts Vol.2 : Critiques

Haru to ao no obento bako

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 15 Mars 2021

La jeune femme otaku Haru et le garçon efféminé Ao ont entamé une colocation qui risque d'être bénéfique pour chacun d'eux deux, d'autant qu'ils se sont imposé une chose: préparer, à tour de rôle, le bentô de l'autre. Une idée toute simple qui, petit à petit, risque bien d'apprendre à Haru à cuisiner plus sainement des choses pourtant assez simples, et même d'ouvrir petit à petit de nouveaux horizons à cette femme jusque-là plutôt solitaire et immature !

Ainsi, les horizons de la jeune femme s'élargissent bel et bien peu à peu encore ici, ce qui passe notamment par de nouvelles rencontres comme celle de Hamura, un employé de bibliothèque de la section étudiante dont elle va désormais parfois croiser la route, en mangeant son bentô à côté de lui. Mais si Hamura est d'un naturel a priori sociable, il semble en être tout autre en cachant aux yeux de Haru son bentô, que notre héroïne adorerait pourtant voir... mais pour quelle raison ne le montre-t-il pas ? Le passage est intéressant et très joli pour ce qu'il a à dire d'une des vertus des bentô: le fait qu'un panier-repas préparé ainsi par quelque d'autre pour soi montre à quel point on peut être aimé, et rappelle bien des choses.

Mais ce sont aussi les visages déjà connus pour l'un ou l'autre des deux personnages principaux qui s'enrichissent, voire qui ont l'occasion d'en dire encore plus sur Haru ou sur Ao. En tête, il y a l'irruption de la mère de Haru, à qui notre héroïne n'a pas encore osé dire qu'elle a entamé une colocation... alors quel sera le résultat quand ce sera enfin fait, et que la maman en question débarquera chez eux ? A vrai dire, le résultat est excellent dans ce qu'il véhicule, la mère de Haru étant d'un naturel ouvert tout à fait appréciable, et montrant envers Ao un comportement très intéressant, tout en étant déjà certaine que cette colocation ne pourra qu'être bénéfique pour sa fille. Mais c'est aussi le personnage de Yoshi, la patronne du bar et bonne amie d'Ao, qui gagne en consistance, ne serait-ce que via la découverte de son adorable fille, et plus encore via ce qu'elle permet à Haru d'entrevoir un peu mieux sur son colocataire...

Et puisque l'on parle d'Ao, il faut dire que le jeune homme se voit, lui aussi, bien abordé ici, surtout à travers le regard de son entourage. Yoshi permet à Haru d'en apprendre un petit peu plus sur lui, voire éventuellement de cerner un peu plus les éventuelles problèmes familiaux du jeune garçon à cause de son côté efféminé qui serait jugé anormal. Qui plus est, Yoshi elle-même a une vision assez affirmée de son ami, et ne peut que regretter de le voir si attentionné envers tout le monde, sauf peut-être envers lui-même, comme s'il était seul. Mais la mère de Haru elle-même n'est pas en reste, en montrant visiblement un comportement d'ouverture bien différent de la propre famille du jeune homme. Si bien qu'au bout du volume, on sent bien qu'un certain développement d'Aoi a eu lieu sans que l'autrice n'ait eu besoin d'insister, et qu'il a connu par le passé bien des tourments à cause de sa façon d'être, tourments qui le rongent sans doute encore intérieurement...

Mais dans Chacun ses goûts, il n'est pas question pour la mangaka Machita d'alourdir son récit, bien au contraire ! Et si l'on ressent bien les épreuves qu'a pu traverser Ao, c'est bel et bien un ton positif qui domine ! Car ici, on sent bien que, peu à peu, Haru et Ao s'apportent des choses mutuellement, tout comme leur entourage leur apporte des choses à tous les deux. Et ces choses sont bien symbolisées par les bentôs, qui restent présents dans chaque tome avec à la clé diverses petites recettes simples et saines qui donnent l'eau à la bouche, et qui véhiculent des choses importantes: l'importance des petits plaisir tout simples, mais aussi le besoin de progresser/cuisiner à son rythme, l'ouverture aux autres...

"Ne vous laissez pas écraser par la "normalité" des autres et de la société."

Toujours porté par la patte visuelle très expressive et positive de Machita, la série confirme alors largement ses qualités avec ce deuxième volume encore meilleur que le premier. Loin de se contenter d'un petit schéma culinaire redondant, la mangaka développe réellement son ambiance, ses personnages, ses relations, avec à la clé, toujours, une belle mise en lumière de l'essentialité d'échanger avec les autres et de respecter les différence de chacun(e).
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.75 20
Note de la rédaction