Chacun ses goûts Vol.1 - Actualité manga
Chacun ses goûts Vol.1 - Manga

Chacun ses goûts Vol.1 : Critiques

Haru to ao no obento bako

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 17 Décembre 2020

Le mois de novembre a, malgré le 2e confinement, vu arriver la dernière nouveauté de 2020 pour la jeune collection Life des éditions Kana: Chacun ses goûts. De son nom original Haru to Ao no Obentôbako (qui peut être littéralement traduit par "Le Bentô de Haru et Ao"), cette série est en cours de parution au Japon depuis 2018 dans le magazine Comic Zenon de Tokuma Shoten avec actuellement 5 volumes au compteur, et il s'agit de la première publication française de Machita, mangaka qui a débuté dans son pays en 2014 et dont c'est la deuxième série.

Haruha Kino est une jeune femme désormais dans la vie active, ce qui ne l'empêche as de profiter toujours autant de ses loisirs préférés: ceux d'une otaku. DVD, CD et figurines font le sel de son quotidien, si bien que quasiment tout son argent part là-dedans au détriment des vêtements dont elle se fiche ou de toute nourriture équilibrée. Et même si elle regrette que certaines personnes ne comprennent pas ses centres d'intérêt, la trouve bizarre ou ont de la peine pour elle, elle vit assez bien ainsi... du moins, jusqu'à ce qu'elle fasse la connaissance dans le bar où elle est habituée, d'Ao, qui est ce qu'on appelle un "onê": bien qu'il soit un homme, il est très féminin. La jeune femme se met vite à bien s'entendre avec cette personne qui semble très bien dans sa peau et qui ne la juge pas, et dans foulée ils décident, presque sur un coup de tête, d'emménager ensemble en colocation ! Qui plus est, parmi les règles de leur vivre-ensemble, Ao impose que chacun prépare à tour de rôle un bentô pour l'autre, ce qui va forcément obliger Haru à mieux cuisiner, le tout dans une ambiance toujours bénéfique.

Pas de round d'observation dans la série: Machita installe très vite les bases et la colocation (qui peut vraiment sembler arriver rapidement), pour mieux nous plonger d'emblée dans son concept: ici, chaque chapitre (5 pour ce premier volume) s'axe sur une nouvelle petite recette de panier-repas à effectuer pour nos héros, tandis qu'en filigranes ce sont des petites leçons de bien-être qui apparaissent. Bien sûr, un bien-être alimentaire, notamment du fait que Haru va devoir apprendre à faire des petits plats simples et équilibrés dans sa nouvelle vie. Notons d'ailleurs que chaque fin de chapitre est ponctué d'une page bonus présentant vite fait la petite recette en question. Mais aussi bien-être vis-à-vis de soi et des autres, afin de se sentir au mieux dans sa peau, en accord avec soi.

Et sur ce dernier point, les choses passent par pas mal d'éléments, à commencer par ce que Haru et Ao peuvent s'apporter en confrontant leurs goûts sans pour autant rejeter ceux de l'autre. Les deux personnages n'ont évidemment pas du tout la même personnalité, pas les mêmes loisirs, pas les mêmes goûts dans nombre de choses tout simplement, mais ils se respectent et se découvrent mutuellement sans toutes leurs facettes, y compris les défauts, sans préjugé. Cela vient pas mal du caractère d'Ao qui se montre bien dans sa peau, et cela aura forcément peu à peu un impact sur Haru. Ce qui se fera forcément important pour elle, notamment quand elle se retrouve mise face aux attentes que la société normative peut avoir pour elle, comme quand ses amies veulent lui dénicher un petit ami alors qu'elle semble s'en ficher un peu.

De par le schéma assez similaire d'un chapitre à l'autre, Chacun ses goûts est une lecture que l'on appréciera peut-être mieux à petite dose, en se contentant d'un ou deux chapitres à la fois, pour mieux profiter et s'imprégner du propose ainsi que de l'ambiance assez chaleureuse. Et d'ailleurs, pour porter cette ambiance, Machita peut compter sur son dessin assez classique mais positif, ne serait-ce que via les petits plats ou les bonnes bouilles que peut régulièrement tirer Haru.

En somme, une fois passée la mise en place expéditive, on se retrouve face à une oeuvre plutôt emballante, au schéma certes classique et un brin redondant, mais où beaucoup de bonnes choses sont véhiculées à travers des personnages qui échangent beaucoup l'un avec l'autre, évoquent leurs troubles, disent leur vision des choses, et confrontent volontiers celles-ci avec toujours une volonté de respecter les goûts de l'autre. En cela, le titre français est plutôt bien trouvé.

Côté édition, le point faible vient de la traduction de Misato Raillard: pas qu'elle soit mauvaise puisque les textes sont clairs, mais elle est assez peu naturelle voire parfois lourde, chose qui a déjà pu être rapproché à la traductrice par le passé pour des séries un peu plus adultes (comme March comes in like a lion). A part ça, on est dans les standards de l'éditeur avec un papier fin mais d'honnête qualité, une impression assez bonne et un lettrage soigné.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.75 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs