Cesare Vol.7 - Actualité manga
Cesare Vol.7 - Manga

Cesare Vol.7 : Critiques

Cesare - Hakai no sôzôsha

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 05 Février 2014

Une fois les traîtres éliminés, et pendant qu'Angelo se remet de sa blessure, Cesare se prépare à mener les célébrations de la Nativité à Pise, en compagnie du Cardinal Riario et de Giovanni, parallèlement aux même célébrations menées par son père à Rome. Une situation qui ne plaît évidemment pas aux opposants, mais cela n'empêchera pas Cesare d'y participer dans un début de tome qui fait donc la part belle à des images de tout beauté. Costumes des célébrations, intérieur de la cathédrale de Pise... Fuyumi Soryo nous offre des planches ultra détaillés, réalistes et totalement immersives, qui démontrent à nouveau un énorme travail de documentation pas seulement historique, mais aussi architectural.

C'est toutefois une autre problématique qui occupe la majeure partie du volume : le tombeau d'Henri VII présent dans l'enceinte de la cathédrale de Pise laisse interrogateur Cesare, qui connaît bien les oppositions régnant entre les deux principaux pouvoir de l'époque : l'Empire et le Clergé...
C'est alors tout un cours d'histoire, s'étalant sur plusieurs siècles, qui attend autant Cesare que le lecteur. De la percée du Christianisme jusqu'à l'époque de Henri VII et Dante Alighieri, en passant par la christianisation de Constantin ou l'opposition entre le Pape Grégoire VII et Henri IV (pas celui de France, bien sûr, mais celui du Saint-Empire), Soryo et Hara parviennent à expliquer clairement les grandes étapes de l'opposition entre le pouvoir impérial et le pouvoir du Clergé, en s'attardant principalement sur deux périodes.
Tout d'abord, celle qui a vu s'opposer Henri IV et Grégoire VII lors de la querelle des investitures, aboutissant sur la fameuse pénitence de Canossa (qui offre son nom à Angelo), un événement qui a vu l'Empereur s'incliner devant le Pape, marquant ainsi un important renforcement du pouvoir papal.
Puis, deux siècles plus tard, le parcours du célèbre Dante Alighieri, proche d'Henri VII alors qu'il est historiquement resté connu comme un partisan du Pape. Ici, les auteurs nous exposent avec clarté et passion le parcours de Dante, ses ambitions vis à vis d'Henri VII, et l'impact que tout cela a eu dans l'écriture de la Divine Comédie. Dans les grandes lignes, rien n'est oublié et otu est limpide, ce qui n'était pas forcément évident à réalisé en quelques dizaines de pages. Et cela trouve évidemment un écho avec les propres ambitions de Cesare, que Soryo confirme via quelques phrases de notre héros.

Cerise sur le gâteau, les auteurs en profitent même pour livrer des interprétation un peu plus personnelles, notamment au sujet des 11 apôtres sur le tombeau. Puis après ce cours historique, c'est un cours architectural qui nous attend, sur l'unicité de la cathédrale de Pise. La fin du tome est également l'occasion pour Fuyumi Soryo de glisser un nouveau personnage historique de l'époque, à l'importance capitale : cette fois-ci, c'est Michel-Ange qui apparaît brièvement...

Raconter en quelques dizaines de pages quelques siècles sous un angle précis (ici, le lien et les évolutions entre pouvoir de l'Empire et pouvoir de l'Eglise) n'est pas forcément chose aisée, mais Fuyumi Soryô et Motoaki Hara s'en tirent brillamment en restant constamment clairs. Il y a toutefois un petit "mais" : ce long aparté, bien que nécessaire, marque une rupture dans le récit, et on a bien plus l'impression de lire un manuel d'histoire et d'histoire de l'art qu'un manga... Mais cette impression passée, Cesare reste passionnant et fascinant !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs